Michele Ferri rend visite au pape François au Vatican, mai 2016, Facebook

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Il avait écrit au pape François, le pape ne l'oublie pas

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Une consolation un jour d’anniversaire douloureux

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Il avait écrit sa détresse au pape François, en 2013, après l’assassinat de son frère Andrea: Michele Ferri, de Pesaro (Italie), ne s’attendait pas à recevoir un appel téléphonique du pape François. Et encore moins que cette année encore le pape n’oublirait pas l’anniversaire de la mort d’Andrea et lui téléphonerait ainsi qu’à leur maman.
Michele, qui se déplace en fauteuil, a en effet exprimé sa gratitude sur facebook, dimanche, 4 juin, après 17h: « Merci pape François. Tu t’es souvenu de ce quatrième anniversaire d’Andrea pour nous faire sentir ta présence, pour être toujours à nos côtés ».
Il cite les paroles du pape François: « Je voudrais bien appeler plus souvent ta maman mais ma vie est faite de tant d’obligations. C’est une femme forte. »
Michele Ferri ajoute: « Nous ne finirons jamais de te remercier pour tout ce que tu fais pour nous. »
Dans la chaleur étouffante du mois d’août 2013, Michele avait eu une surprise bienfaisante. Lorsqu’il prend l’appel sur son portable en disant « Pronto! » (« Allô! »), il entend cette réponse stupéfiante: « Ciao Michele, je suis le pape François »… Michele Ferri n’en croyait pas ses oreilles.
La trace de différents appels privés sur son portable lui font comprendre que le pape a essayé plusieurs fois de le joindre. Pas de standard, pas d’intermédiaire: un appel direct. « C’était lui », raconte-t-il. Car mercredi, 7 août, vers midi, il a répondu. « Une émotion unique », a-t-il écrit sur sa page facebook: « Il m’a dit qu’il a pleuré quand il a lu ma lettre. »
Michele avait bien écrit au pape, après la mort de son frère, Andrea, propriétaire d’une station de service à Pesaro, tué dans la nuit du 3 au 4 juin 2013, pour lui dire sa douleur et celle de sa famille. Les funérailles ont été célébrées par le curé de Soria, don Mario Amedeo, qui ne savait rien de la lettre écrite au pape. Il a été informé ensuite par la maman de Michele.
Michele, lui, voit aussi dans la réponse du pape un signe de son frère: « Il a voulu que nous recevions un peu de réconfort ».
Il a dit au pape qu’il appellerait sa maman au tléphone: « Elle est celle d’entre nous qui souffre le plus ». Mais il a voulu que le contenu de l’appel reste « personnel » parce que justement c’était « personnel ».
Il a conclu: « J’ai même oublié de lui demander s’il pensait venir un jour à Pesaro ». Pesaro se trouve que la côte adriatique, au nord d’Ancône, au sud de Rimini.
Michele a 55 ans, il se déplace en fauteuil. Il était très lié à son jeune frère Andrea. Et le 17 juillet il a écrit au pape sa colère: « Je t’ai toujours tout pardonné, mais cette fois, Dieu, non, cette fois je ne te pardonne pas. »
« Je n’aurais jamais écrit une lettre aux autres papes, confie-t-il, mais lui, je le sentais et je l’ai fait. Il a dû m’appeler trois fois, mais mardi je n’avais pas mon portable avec moi. Je n’aurais jamais pu imaginer que le pape m’appelle personnellement. Peut-être qu’il m’écrive une lettre autographe que j’aurais conservée parmi mes souvenirs les plus chers. J’aurais voulu lui demander tant d’autres choses, mais l’émotion était telle que la seule chose que j’ai réussi à lui demander, a été de pouvoir appeler ma mère, après un appel pour l’avertir, de façon à ce qu’elle n’ait pas une émotion trop forte. Même elle ne savait pas que je lui avais écrit. »
« Tout ce que j’ai écrit, raconte encore Michele Ferri, et ce que nous nous sommes dit restera toujours et seulement pour moi, ma famille, mes amis et les amis d’Andrea. Ce pape est d’une humanité unique, et pour la première fois, quelqu’un a réussi à mettre en nous tant d’espérance et de sérénité, surtout, à consoler notre maman. La grandeur d’un pape n’est pas de faire des choses incroyables mais les choses les plus simples et une petite chose comme celle-là témoigne de sa grandeur. »
Depuis le premier appel d’août 2013, le pape a téléphoné plus d’une trentaine de fois, exactement 36 fois, à la maman en deuil, a indiqué Michele Ferri qui compte tous les appels. L’an dernier déjà, le pape avait appelé le 4 juin.
Il a confié au « Resto del Carlino »: « François appelle toujours maman d’abord. Il a un peu parlé avec elle, ensuite je lui ai parlé moi aussi. Le pape m’a demandé comment j’allais et il m’a dit qu’il se souvenait d’Andrea et qu’il priait pour nous. »
Les deux tueurs d’Andrea Ferri ont été condamnnés à perpétuité pour l’un, Donald Sabanov, et à 20 ans pour son complice, Karim Bari.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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