Lors de sa visite à l’église anglicane de Rome, la All Saints Church, le 26 février 2017, le pape François bénira une icône du Christ Sauveur de style byzantin. Un geste « d’unité avec les orthodoxes et les anglicans », souligne le Saint-Siège dans une note. Il sera le premier pape à entrer dans une église anglicane dans son diocèse.
Durant la visite prévue dans l’après-midi, le pape doit se joindre à la prière du soir (Evensong), entamer un dialogue avec la congrégation, bénir l’icône et lancer le jumelage de la communauté anglicane avec la paroisse catholique romaine Ognissanti.
L’événement œcuménique a lieu dans le cadre du 200e anniversaire de la communauté de la All Saints Church (1816). Devenue aujourd’hui la plus grande congrégation anglicane d’Italie, elle compte quelque 500 fidèles de plus de 20 nationalités.
L’église, de style néo-gothique, et aux fenêtres néo-romanes, a été construite entre 1882 et 1887, sur un projet de l’architecte anglais George Edmond Street. Les vitraux, dédiés à des saints et des martyrs, offrent notamment une représentation de saint Bède le Vénérable (672/673-735), docteur de l’Eglise, dont une homélie sur l’appel de Lévi (Matthieu) par Jésus a inspiré la devise épiscopale du pape François : « Miserando atque eligendo » – « par miséricorde et par élection ».
Le pape sera accueilli sur place par l’évêque de la Communion anglicane pour l’Europe Robert Innes et par le révérend Jonathan Boardman, aumônier de la All Saints Church depuis 1999. Dans un entretien à L’Osservatore Romano deux jours plus tôt, ce dernier a salué la venue du pape comme un « signe de joie et de solidarité entre chrétiens ».
« Ces dernières années, a-t-il noté, les relations se sont approfondies dans une amitié réciproque. (…) Nous sommes désireux de marcher ensemble vers l’unité ».
Symboles du Christ byzantin
L’icône de style traditionnel byzantin que le pape bénira durant la célébration a été commandée pour le 200e anniversaire de la congrégation à l’artiste britannique Ian Knowles, directeur du Bethlehem Icon Centre. Cette bénédiction marquera « un geste œcuménique d’unité avec les orthodoxes et les anglicans ».
L’auteur explique dans une note que les deux faces du visage du Christ expriment « la miséricorde » et « le jugement ». Le jeu de lumière également sur les deux côtés du visage fait référence à ses deux natures. Le Christ porte un vêtement rouge « royal », signe de « son humanité et de sa seigneurie » et un vêtement bleu couleur lapis lazuli, représentant le Ciel et sa divinité.
Le vêtement bleu, drapé sur ses épaules, est disposé « en couches translucides donnant l’impression de voir le cosmos tout entier baigné dans la lumière ».
Enfin, le visage reflète son amour de compassion « sur toutes les personnes (…) qui portent un lourd fardeau ». Le Christ lève une main en signe de bénédiction et de l’autre tient un Evangile fermé « encourageant … à faire une rencontre personnelle avec Lui ».