Enfant réfugié © un.org

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Enfants migrants non accompagnés: un problème "actuel et urgent", pour le card. Turkson

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Des solutions proposée à l’occasion de la Journée du réfugié

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Le problème des migrants mineurs non accompagnés « est actuel et urgent », affirme le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, dans le cadre de la 15ème Journée mondiale du migrant et du réfugié – 15 janvier 2017. Dans un entretien à L’Osservatore Romano, il indique aussi les priorités du nouveau dicastère qu’il préside, au service du développement humain intégral, inauguré au 1er janvier.

Citant l’agence de l’Onu pour les réfugiés (Unhcr), le cardinal rapporte que « plus de la moitié des réfugiés dans le monde ont moins de 18 ans (…). En 2015 le nombre d’enfants non accompagnés à la recherche d’un refuge frôle les 100 000 ». Pour le Saint-Siège, « le problème est actuel et urgent. Il implique toute la planète et demande notre attention, notre engagement ».

Des couloirs humanitaires

C’est pourquoi cette année, avec le thème « Mineurs migrants, vulnérables et sans voix », le pape François met l’accent sur ces « enfants qui sont trois fois sans défense, parce que mineurs, parce qu’étrangers et parce que sans défense ». « La protection de leurs droits, sur la base d’un ordre juridique international, est d’une importance capitale », insiste le préfet du dicastère.

Il note une « triste hausse » du nombre d’enfants étrangers non accompagnés qui a « presque doublé en un an ». Et de souligner la « vulnérabilité » des enfants seuls, due au « manque de moyens de survie », au « bas niveau d’alphabétisation », et à « l’ignorance des lois, de la culture et de la langue » des pays de refuge.

Au lieu de répondre à ce problème « par des politiques d’immigration plus restrictives », le Vatican exhorte à promouvoir des couloirs humanitaires et à « affronter les causes plus profondes du phénomène ». Il est en effet « fondamental de créer des initiatives de coopération tendant à réduire les causes de l’émigration ».

Des alternatives aux camps

Le pape François, rappelle encore le cardinal Turkson, « réaffirme qu’une collaboration plus étroite entre les immigrés et les communautés d’accueil aide aussi à endiguer le phénomène ». Il s’agit de mieux « intégrer » les jeunes mineurs, « d’adopter des politiques d’accueil, d’assistance et d’inclusion adéquates ».

Sans oublier d’accorder « une attention particulière aux enfants migrants vivant dans des centres de détention et des camps (…) sans possibilité de fréquenter normalement l’école, et courant le risque de se faire enrôler par la criminalité organisée ». Le cardinal appelle à « trouver des alternatives » comme « le regroupement familial ou, si cela est impossible, leur accueil au sein de familles ».

Il plaide aussi pour « l’intégration scolaire » de ces mineurs au moyen de « parcours de formation spécifiques, adaptés à leurs exigences ». Au fil de l’entretien, le cardinal Turkson assure que « le mouvement migratoire représente lui-même une richesse: en termes de ressources humaines ; pour le bénéfice économique qu’il apporte ; et culturellement parlant ».

Les priorités du nouveau dicastère

Il évoque enfin les priorités du nouveau dicastère : « réunir sous un même profil » les fonctions des quatre anciens conseils pontificaux Justice et paix, pastorale des migrants et des personnes en déplacement, pastorale de la santé et Cor Unum. « Entre le motu proprio Humanam progressionem (17 août 2016) et l’entrée en vigueur du dicastère, nous avons eu très peu de temps pour tout réorganiser, confie le cardinal ghanéen. C’est pourquoi nous avons demandé un allongement des délais au pape, qui a accepté, jusqu’à Pâques ».

Dans le nouveau dicastère, explique-t-il, « est prévu un bureau de recherche et d’étude ; un bureau qui s’occupera de l’application pratique des projets ; un bureau qui s’occupera de (…) la communication, des relations avec les monde ».

Quant à la section pour migrants et réfugiés, sous la responsabilité directe du pape, elle « bénéficiera de la collaboration d’experts en la matière et entretiendra des contacts spécifiques avec les organismes internationaux engagés dans les migrations ».

Avec une traduction d’Océane Le Gall

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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