Le pape François lave les pieds de 12 détenus à la prison de Rebibbia

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« Jésus nous aime, sans limite, toujours, chacun, jusqu’à la fin »

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Le pape François a lavé les pieds de 12 détenus, ce Jeudi Saint, 2 avril: il a voulu célébrer la messe de la Cène du Seigneur à la prison romaine de Rebibbia.

“Jésus était à table avec les disciples pour célébrer la Pâque”, a raconté le pape d’abondance du coeur.

Sans limites et toujours

“Le passage de l’Evangile que nous avons entendu dit une phrase qui est au centre de ce que Jésus a fait pur nous tous: monde, il les aima jusqu’au bout »: Jésus nous aime, sans limite, toujours, jusqu’à la fin. L’amour de Jésus pour nous n’a pas de limites, toujours davantage, toujours davantage, il ne se lasse pas d’aimer. »

« Il nous aime tous, au point de donner sa vie pour nous, de donner sa vie pour nous tous, donner sa vie pour chacun de nous. Chacun de nous peut dire: « il a donné sa vie pour moi », a insisté le pape avant d’ajouter : « Pour toi, toi, pour chacun, avec nom et prénom ! Son amour est si personnel ! »

« L’amour de Jésus ne déçoit jamais parce qu’il ne se lasse pas d’aimer, ne se lasse pas de pardonner, ne se lasse pas de nous embrasser. C’était la première chose que je voulais vous dire », a souligné le pape François.

Puis le pape a commenté le signe du lavement des pieds : « Et puis une chose que les disciples ne comprenaient pas: le lavement des pieds. Quand on arrivait à la maison, on avait les pieds sales à cause de la poussière du chemin, et, à l’entrée de la maison, on lavait les pieds: pas le maître de la maison, mais les esclaves. C’était le travail des esclaves. »

« Jésus, a expliqué le pape, lave nos pieds comme un esclave : « Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, tu le comprendras après », dit Jésus : il a tant d’amour qu’il s’est fait esclave pour nous servir, pour nous guérir, pour nous nettoyer. »

Il a expliqué ainsi le geste qu’il allait lui-même accomplir : « Aujourd’hui l’Eglise veut que les prêtres lavent les pieds de 12 personnes comme les 12 apôtres. Nous devons être certains que quand Jésus nous lave les pieds, il nous lave tout entiers, nous purifie, il nous dit son amour. » Il citait ce passage du prophète Isaïe où Dieu dit : « Est-ce qu’une maman peut oublier son enfant ? Même si elle le faisait, moi, je ne t’oublierai jamais: voilà l’amour de Dieu pour nous. »

Moi aussi j’ai besoin d’être lavé

« Je vais laver les pieds de 12 d’entre vous, mais en eux, c’est à vous tous, tous, tous ceux qui habitent ici: vous les représentez », a insisté le pape avant d’ajouter : « Moi aussi j’ai besoin d’être lavé par le Seigneur. Priez pendant cette messe pour que le Seigneur lave aussi ma saleté, pour que je devienne davantage esclave, de vous, davantage esclave, comme Jésus. »

Le pape s’est ensuite ceint d’un linge et il s’est agenouillé devant les détenus, hommes et femmes de différents pays dont le Nigeria, le Congo, l’Italie.

Il leur a lavé le pied droit, l’a essuyé et embrassé. Trois jeunes femmes ont laissé couler leurs larmes. L’une, Africaine, avait un petit garçon sur les genoux : le pape a aussi lavé le petit pied de l’enfant.

Une autre, croisant le regard du pape a murmuré en italien : « Grazie ! », « Merci ! », en souriant à travers ses larmes.

Un homme d’âge mûr a tenu à ce que le pape lui impose aussi les mains sur la tête.

La messe s’est prolongée par un temps d’adoration du Saint-Sacrement dans le ciboire, sur l’autel. Il était 19h05 quand le pape est reparti à la sacristie, à l’extérieur de cette église du « Notre Père ».

Mais il s’est arrêté encore de longues minutes pour parler avec les détenus, les bénir, les embrasser, ainsi que les petits enfants présents, et le personnel de la prison et les bénévoles, sous les applaudissements, ou se laisser embrasser, prendre les mains. Un vrai bain de foule improvisé en guise de procession de sortie.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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