France : des jeunes trisomiques jouent la vie de Jean-Paul II

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Lundi 13 avril, 19h au théâtre de Saint-Léon à Paris

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En France, au lendemain du Dimanche de la Divine Miséricorde, les « Compagnons de l’Étoile », des jeunes adultes porteurs de trisomie 21, joueront la pièce de théâtre « Saint Jean-Paul II » : la représentation aura lieu lundi 13 avril 2015 à 19h, au théâtre de Saint Léon à Paris (11 place du cardinal Amette – 15e).

Jean-François et Sylvie Soubrier – que Zenit avait déjà rencontrés – animent la « Fraternité Notre-Dame de l’Étoile ». Ils présentent aux lecteurs cet événement.

Zenit – Quelles sont les nouvelles de la fraternité ?

Jean-François Soubrier – La Fraternité Notre-Dame de l’Étoile fonctionne maintenant depuis 5 ans ; toujours avec une famille d’accueil, quelques bénévoles très fidèles, et quatre jeunes adultes souffrant de trisomie… mais qui ne manquent pas d’enthousiasme et d’ouverture de cœur. Le temps approche cependant où il nous faudra trouver une autre forme à cette petite fraternité que l’on pourrait qualifier depuis cinq ans « d’expérimentale ».

Pouvez-vous nous expliquer ce nouveau projet de théâtre ?

Le théâtre est apparu tout doucement comme l’activité la plus fédératrice, tant du point de vue pédagogique que pour l’approfondissement du travail en équipe et l’ouverture aux autres. Mais surtout, incontestablement, ces jeunes chrétiens si avides à partager leur foi, trouvent là un moyen merveilleux d’être comme ils disent « témoins sur les planches » !

Pourquoi avoir choisi cette pièce en particulier ?

Les « Compagnons de l’Étoile », étant âgés de 19 à 26 ans, sont manifestement de la « Génération Jean-Paul II ». Tous ont vu le pape Jean-Paul II, dont précisément celui qui joue le rôle de « son cher Saint Père » : il a été reçu avec son grand frère en audience en 2001, quand il avait cinq ans. Le pape, déjà fatigué cette année-là, avait relevé la tête pour lui lancer un grand sourire en l’entendant s’exclamer « Bonjour Pape ! ».

La vision de saint Jean-Paul II sur la Vie, sur la responsabilité des chrétiens pour les plus pauvres, sur la mission d’évangélisation de ceux que la société rejette, sont de bonnes raisons pour penser que, du Ciel, ce Saint nous encourage à jouer cette pièce adaptée à partir d’un livret du P. Pierre Amar du diocèse de Versailles.

En outre, la représentation aura lieu dans le sillage des 10 ans de la mort de Jean-Paul II (2 avril) : une occasion de faire mémoire du saint pape…

Dans la communion des saints, par les charismes plus spirituels qu’intellectuels de ces jeunes acteurs, ce pape continue à nous adresser son message enthousiaste : « Tout homme a droit à la vie, la vie est un don sacré, et ce don vient de Dieu » (selon l’une des dernières « tirades » de l’acteur dans la pièce).

Aujourd’hui, le combat de la culture de vie contre la culture de mort est une guerre qui nous dépasse par bien des côtés ; devant ce « gènécide » dont les jeunes que nous accompagnons sont finalement les rares rescapés, que faire, que dire ? Saint Jean-Paul II, ce géant de l’Évangile de la Vie, qui a connu pendant toute son existence ce combat quasi-eschatologique contre la culture de mort, contre les forces mystérieuses de la souffrance et du mal, avait eu l’intuition profonde que seule la culture pouvait sauver la Pologne des régimes mortifères que furent le nazisme et le communisme. Et il eût l’idée d’utiliser le théâtre comme une arme puissante contre ces idéologies destructrices de l’Homme.

Ce n’est pas la première fois que les Compagnons se produisent : quelle a été la réaction des publics précédents ?

Les 14 premières représentations de saint Jean-Paul II ont toujours suscité l’émotion et l’admiration ; et avant cela la pièce sur Charles de Foucauld avait donné le premier rôle à un autre des compagnons qui s’était tellement investi que l’on trouvait vraiment qu’il était lui aussi fait pour son rôle !

Rires et pleurs se confondent et le Saint-Esprit parle certainement à travers ces acteurs, ces personnages, à travers la vie de ce grand Saint, Pasteur de l’Église durant ses premiers pas dans le troisième millénaire. Dans la scène du prêtre défroqué à qui le pape veut se confesser, ces jeunes acteurs ont une telle conviction dans leurs répliques – malgré les difficultés d’élocution qui subsistent – qu’elle ne peut qu’émouvoir : « Mais quand on est prêtre c’est pour toujours ! ». Et leurs improvisations, qui font toujours un peu trembler le metteur en scène, se révèlent si souvent drôles et appropriées, par exemple dans le sympathique qualificatif déformé en « grenouillettes de bénitier » qui provoqua un jour les éclats de rire ou dans l’invocation de la bouche de Jean-Paul II « Chers jeunes ! » un jour adressée sans sourire et avec grande conviction à un auditoire d’une moyenne d’âge… respectable !

Vous êtes venus à Rome il y a quelques temps : quels souvenirs ?

Avec les jeunes, grâce aux jeunes, nous voyageons beaucoup : la Pologne récemment sur les pas de saint Jean-Paul II, Madrid pour les JMJ ; et Rome a été l’occasion de voyager avec le frère prêtre de l’un des compagnons. La messe dans la chapelle Clémentine en union avec le premier des papes fut un moment extraordinaire : nous étions venus pour voir le pape François mais c’est saint Pierre lui-même que nous avons ainsi rencontré : quel cadeau ! et nous espérons bien y retourner un jour – si Dieu le veut – pour voir le bon sourire et recevoir les encouragements du pape François lui-même !

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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