Birmanie: 500e anniversaire de l'évangélisation du pays

Le card. Gracias envoyé spécial du pape François

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Le cardinal indien Oswald Gracias, archevêque de Bombay, et membre du Conseil des « neuf » cardinaux, a été choisi par le pape François comme son envoyé spécial au Myanmar (Birmanie), à l’occasion du 500e anniversaire de l’évangélisation du pays, comme nous l’annoncions le 20 septembre dernier.

Les célébrations auront lieu à Rangoun en fin de semaine, de vendredi prochain 21 novembre à dimanche, 23 novembre.

Le cardinal Gracias sera accompagné de l’abbé Marian Soe Naing, Salésien de don Bosco, et du P. Peter Sein Hlaing, OO, tous deux professeurs au séminaire Saint-Joseph de Rangoun, indique le Saint-Siège qui publie la lettre adressée par le pape François, en latin, au cardinal Gracias.

Le pape demande notamment au cardinal de saluer pour lui toute l’Eglise qui est au Myanmar, et il l’assure de ses prières pour cette mission.

Il l’invite à exhorter les fidèles et les pasteurs de la « très belle Eglise qui est au Myanmar » à une vie à « l’imitation du Christ » et à manifester leur amour de l’Eglise du Christ et de l’Evangile ».

Il cite l »exemple du bienheureux Isidore Ngei Ko Lat, un catéchiste birman, martyr, qu’il a récemment inscrit parmi les bienheureux en mai dernier.  

En annonçant cette béatification et celle d’un prêtre misisonnaire ne Birmanie, le P. Vergara, le pape avait souligné l’importance de l’apostolat des catéchistes : « Puisse leur fidélité héroïque au Christ être un encouragement et un exemple pour les missionnaires et en particulier pour les catéchistes qui, en terre de mission, accomplissent une œuvre apostolique précieuse et irremplaçable, pour laquelle l’Église tout entière leur est reconnaissante. »

Ils ont été fusillés à Shadaw, dans le diocèse de Loikaw, il y a eu exactement 64 ans, le 26 mai 1950, et ils ont été déclarés martyrs par le pape François le 9 décembre 2013.

Le P. Mario Vergara était missionnaire chez les Karens de la tribu Soku, alors très pauvre. Il fut arrêté par les Britanniques au début de la Seconde guerre mondiale, et, après 4 ans de détention, il retourna en Birmanie. Il a alors fondé un orphelinat, puis un sanatorium à la frontière orientale de la mission de Toungoo.

Assisté d’un jeune prêtre, le P. Galastri, il poursuivit son œuvre en dépit des affrontements entre des rebelles de différentes religions, jusqu’à ce qu’il soit tué avec le catéchiste birman Isidore Ngei. Leur cause en béatification avait été introduite en 2003 par Mgr Sotero Phamo, évêque de Loikaw.

Dans son Rapport 2014 sur la liberté religieuse dans le monde, l’Aide à l’Eglise en détresse (AED-France) signale de Myanmar comme un pays où la liberté religieuse est entravée par un régime autoritaire, mais la célébration de ce 500e anniversaire apparaît sans aucun doute, avec l’accueil d’un envoyé du pape, comme un signe de détente.

Selon l’archevêque de Rangoun, Mgr Charles Bo, le pays compte quelque 750 000 catholiques dans 16 diocèses, soit 1,3% de la population totale.

« Sous le régime militaire des quarante dernières années, nous sommes parvenus à toucher toutes les régions du pays avec nos activités socio-caritatives. Les plus grands défis se situent dans l’éducation de la population, tant au niveau spirituel qu’intellectuel. Après 40 ans d’oppression, puisque nous vivons maintenant une certaine libération, nous devons à présent nous forger une conception claire de la « liberté » », expliquait l’archevêque à l’AED.

Environ 85% des 55 millions d’habitants du Myanmar sont bouddhistes, 7% sont chrétiens. Le pourcentage de musulmans avoisine les 4%, tandis que celui des hindous est inférieur à 1%.

Dans trois États du pays, le taux de chrétiens est particulièrement élevé: dans les Etats de Chin (72,7 %), Kayah (39,7 %) et Kachin (36,4 %).

L’évangile a été apporté en Birmanie au XVIe siècle par des missionnaires portugais. La communauté catholique est particulièrement attachée au chapelet, au scapulaire de Notre Dame du Mont Carmel et à la Grotte de Lourdes. La cathédrale de Rangoun est dédiée à l’Immaculée et à Notre Dame de Fatima.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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