Une culture a vocation « à être partagée et à entrer en dialogue avec la culture des autres » car « la culture d’une communauté est son cadeau pour le bien commun mondial, l’expression de son humanité ».
Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies à New York, est intervenu devant la deuxième commission de la 69e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, sur le thème de la globalisation et de l’interdépendance, le 27 octobre 2014.
Pour le Saint-Siège, a-t-il souligné, « le défi central du développement post-2015 est d’assurer que la mondialisation bénéficie à tout le monde » : en effet, si la mondialisation peut apporter « d’immenses avantages », elle peut aussi « creuser les inégalités, la marginalisation, l’exploitation et l’injustice », a-t-il mis en garde.
Il s’agit donc que tous les pays et tous les hommes soient « des partenaires égaux dans ce processus » : « Si la mondialisation a réduit le monde en un village, [les hommes] doivent aussi devenir de bons voisins. »
Mgr Auza a évoqué la culture comme « élément moteur » dans ce contexte : le tourisme culturel, qui représente 40% du tourisme mondial, permet « de mobiliser, d’élargir ses horizons, de favoriser la compréhension mutuelle entre les nations ».
La culture est « un véhicule de choix pour exprimer et partager l’humanité commune » : elle est « extrêmement importante si l’épanouissement humain est le but ultime de l’activité économique et du développement ».
Mais la culture ne saurait être « réduite à la logique de l’échange marchand » : elle « n’a pas vocation à être privatisée, mais plutôt à être partagée et à entrer en dialogue avec la culture des autres » car « la culture d’une communauté est son cadeau pour le bien commun mondial, l’expression de son humanité ».
La migration par ailleurs est l’un « des plus grands défis de la mondialisation », a poursuivi Mgr Auza : « seule une coopération systématique et active entre les États et les organisations internationales est capable de réguler et de gérer efficacement les mouvements migratoires ».
Le Saint-Siège estime que la migration « touche tout le monde », à cause « des problèmes sociaux, économiques, politiques, culturels et religieux qu’elle soulève », notamment « les formes modernes d’esclavage » qui sont « des crimes contre l’humanité et une plaie ouverte sur le corps de la société contemporaine ».
L’archevêque a dénoncé particulièrement « la traite des êtres humains » : « près de 27 millions de personnes vivent dans des conditions d’esclavage à travers le monde. Deux millions de femmes sont victimes de trafic sexuel chaque année, et beaucoup, y compris les enfants, sont victimes de trafic d’organes. Beaucoup plus nombreux encore sont ceux qui travaillent dans des ateliers clandestins pendant de longues heures, très mal payés et sans protection sociale et juridique ».
Il a appelé à « toujours voir le visage humain de la migration », c’est-à-dire « regarder le migrant comme un autre être humain, doté de la même dignité et des mêmes droits » pour « répondre à la mondialisation de la migration par la mondialisation de la solidarité et de la coopération ».
« La solidarité avec les migrants ne suffit pas, si elle n’est pas accompagnée par des efforts en vue d’apporter la paix dans les régions ravagées par les conflits et un ordre économique mondial plus équitable », a-t-il conclu.