Le martyrologe romain fait mémoire, le 15 avril, d’un bienheureux prêtre du diocèse d’Avignon (France), César de Bus (1544-1607).
Il est passé à l’histoire comme le fondateur des Pères de la Doctrine chrétienne, voués à l’éducation religieuse des enfants. Il doit sa conversion à la lecture de la vie des saints.
Gentilhomme brillant, contemporain du poète Ronsard et des guerres de religion, il était né à Cavaillon (Vaucluse) dans une famille aisée où la vie était facile, si bien qu’il « oublia » pendant quelque temps « de vivre dans la rectitude ».
En 1562, il participe au siège de Deux, en 1565, il est à la cour du roi Charles IX, et le 24 août 1572, il se trouve sur les lieux du massacre des Protestants, le jour de la Saint-Barthélémy.
L’ordre du roi Charles IX – et les conseils de sa mère, Catherine de Médicis – visaient les seuls chefs militaires protestants. Devant le déchaînement de haine, le roi ordonna l’arrêt des violences, dès le matin du 24 août, mais il se révéla incapable d’endiguer le massacre qui se prolongea à Paris et dans une vingtaine d’autres villes, avec des motivations politiques, sociales et religieuses.
Après cet électrochoc, César de Bus revient à Cavaillon, et un retournement spirituel se produit en lui, grâce à Antoinette Reveillade, illettrée mais mystique, qui lui demande de lui lire la vie des saints.
Louis Guyot, le sacristain de la cathédrale Notre-Dame-et-saint-Véran, et un savant Jésuite, le Père Pierre Péquet, l’accompagneront vers le sacerdoce. Il est ordonné prêtre à trente-huit ans, en 1582.
Il se soumet alors à une sévère mortification tout en consacrant ses forces aux pauvres et aux malades.
Sa nouvelle fondation de prêtres séculiers s’inspire des « Ouvriers de la Doctrine chrétienne » fondés à Milan par saint Charles Borromée et insiste sur le rôle de la famille comme première éducatrice de la foi.
Puis, malade, il devient aveugle, et il meurt un dimanche de Pâques, le 15 avril 1607.
Il a été béatifié par le pape Paul VI, en l’Année sainte 1975, le 27 avril.
Sur la Saint-Barthélémy, le pape Jean-Paul II s’est exprimé, le 23 août 1997, à Paris, lors de la veillée avec les jeunes de la JMJ, à Longchamp, en disant: « À la veille du 24 août, on ne peut oublier le douloureux massacre de la Saint-Barthélémy, aux motivations bien obscures dans l’histoire politique et religieuse de la France. Des chrétiens ont accompli des actes que l’Évangile réprouve. Si j’évoque le passé, c’est parce que « reconnaître les fléchissements d’hier est un acte de loyauté et de courage qui nous aide à renforcer notre foi, qui nous fait percevoir les tentations et les difficultés d’aujourd’hui et nous prépare à les affronter » (Tertio millennio adveniente, n. 33). Je m’associe donc volontiers aux initiatives des évêques français, car, avec eux, je suis convaincu que seul le pardon offert et reçu conduit progressivement à un dialogue fécond qui scelle alors une réconciliation pleinement chrétienne. L’appartenance à différentes traditions religieuses ne doit pas constituer aujourd’hui une source d’opposition ou de tension. Bien au contraire, l’amour pour le Christ qui nous est commun nous pousse à chercher sans relâche le chemin de la pleine unité. »