France : "Notre foi est porteuse d'une espérance dont le monde a besoin"

Ouverture de l’Assemblée plénière de printemps des évêques

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« Notre foi est porteuse d’une espérance dont le monde a besoin », affirme Mgr Pontier, qui invite les chrétiens à « un discernement évangélique » dans une « société souffre », travaillée par « des questions de société profondes » touchant « le respect de la vie, la conception du mariage, la fin de vie… la justice, le partage des biens, le respect de la personne des salariés, l’accueil des étrangers ».

« Quelle est la juste manière de vivre en chrétien dans cette société ? Beaucoup viennent vers l’Église, conduits par l’Esprit de Dieu, pour vivre une expérience spirituelle et trouver une lumière pour avancer dans l’espérance et la fraternité. Ils attendent beaucoup de nous. Nous leur redisons cet amour de Dieu pour chacun et nous annonçons l’appel du Christ à construire un monde juste et fraternel », ajoute-t-il.

Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France, a prononcé le discours d’ouverture de l’Assemblée plénière de printemps (8-11 avril, Lourdes) mardi 8 avril, après la prière du matin.

L’archevêque a exprimé la pensée de l’Assemblée « pour nos frères chrétiens qui célébreront ces jours de la Passion dans la conscience de vivre eux aussi un chemin de croix qui n’en finit pas : chrétiens de Syrie, des pays du Moyen-Orient, de Centrafrique, du Mali, d’Irak et de bien d’autres endroits du monde ».

Il a invité les évêques à un « discernement » : « Nous-mêmes, évêques, nous sommes souvent sollicités ou même requis pour donner caution à des initiatives de tous ordres. Le risque d’être instrumentalisé ou d’instrumentaliser mérite discernement et échange. Notre ministère trouve son inspiration dans la Parole de Dieu, la réflexion de l’Église, la communion épiscopale, l’écoute spirituelle de ce que construit et inspire l’Esprit », a-t-il rappelé. 

Enfin, il a évoqué le pèlerinage du pape François en Terre Sainte (24-26 mai 2014), invitant les Églises diocésaines, « en proximité avec ce pèlerinage », à prier « pour l’unité, pour la paix en cette terre tellement sainte et pour la réussite spirituelle de ce grand moment d’Église, porteur d’espérance ».

A.K.

Discours d’ouverture de l’Assemblée plénière d’avril 2014

Chers Frères et Amis,

Le temps de la Passion

Poursuivant notre marche de Carême, nous sommes entrés ce dimanche dans la quinzaine de la Passion. Avec l’Église entière, notre prière, nos regards, se portent sur le Christ, vivant les derniers jours de sa vie terrestre : jours d’amitié et de dialogue intime avec ses disciples, jours exposés pendant lesquels « les pensées secrètes des cœurs vont être révélées » : la versatilité d’une foule malléable à souhait, la hargne sans scrupule de la plupart des responsables accrochés à leur pouvoir, la peur et la lâcheté de ses disciples renforcées par leur incompréhension du mystère pascal, la fidélité de Marie, des saintes femmes et de Jean, le disciple bien-aimé. Et Jésus avance, uni sans faille à son Père et consentant au projet de salut des hommes par l’enfouissement d’une puissance d’amour, de vie et de pardon qui va triompher de toute peur, de toute haine, de tout désespoir, et même de la mort. Quelle beauté divine cachée sous le visage du Fils bien-aimé fait homme, qui avance libre et vainqueur sous les traits du Juste persécuté et abandonné !

Et dans douze jours, nous chanterons alléluia, donnant foi et confiance à ce Dieu dont l’amour infini pour les hommes ouvre un sens inespéré à nos vies humaines et à celle de l’humanité entière : le chemin du bonheur traverse épreuves, échecs, rejets, menaces, persécutions, chutes, déshumanisation. Le crucifié ressuscité est le premier-né d’une multitude de frères, le prophète de la fraternité humaine qui se construit par une vie donnée, une victoire en soi-même contre les puissances de mal et de mort.

Quel profond mystère, chers frères ! C’est bien celui que nous contemplons, dont nous mesurons toute la richesse, dont nous essayons de vivre, que nous voulons annoncer à tous. Comme le Christ nous venons de Dieu et nous allons vers Lui ! Nous nous réjouissons de voir à l’œuvre aujourd’hui la puissance du Ressuscité dans le cœur de ceux et celles qui découvrent son amour, sa patience, sa persévérance, son pardon ! Avec plus de 3600 catéchumènes, dans la nuit de Pâques, nous proclamerons : « Christ est ressuscité ! Il te baptise ! Il répand sur toi son Esprit Saint, Il se donne à toi comme nourriture d’amitié et d’espérance pour ta marche ici-bas. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie. Vivez en enfants de lumière ». Quelle joie d’être témoin de l’œuvre de l’Esprit qui vient constituer en frères et sœurs, des hommes et des femmes dont la vie ne laissait pas percevoir qu’il en serait ainsi tant sont divers leurs âges, leurs origines sociales et culturelles, leurs chemins parcourus ! Quel beau message de fraternité humaine universelle !

Cette joie ne nous fait pas oublier le nombre trop grand d’hommes et de femmes qui partout dans le monde ont une vie trop dure, trop injuste, trop inhumaine : victimes d’inégalités profondes dans toutes les sociétés, victimes de guerres de toutes sortes, victimes de trahison, de calomnies, de rejets, de violences indicibles. Que de souffrances ! Que d’hommes et de femmes et même d’enfants qui connaissent des conditions de vie indignes. Comment ne pas avoir une pensée pour nos frères chrétiens qui célébreront ces jours de la Passion dans la conscience de vivre eux aussi un chemin de croix qui n’en finit pas : chrétiens de Syrie, des pays du Moyen-Orient, de Centrafrique, du Mali, d’Irak et de bien d’autres endroits du monde. Comment ne pas penser à ce que vivent les Ukrainiens ? La présence parmi nous de Monseigneur Borys Gudziak nous rend proche ce que vit le peuple d’Ukraine. Nous l’avons assuré et nous l’assurons encore de notre prière fraternelle, ainsi que d’ailleurs Monseigneur Jean Teyrouz, Evêque de l’éparchie de Sainte Croix de Paris des Arméniens catholiques de France et Monseigneur Maroun Gemayel, évêque de l’Eparchie maronite de France. Ils témoignent au milieu de nous de la souffrance des populations arméniennes, libanaises, syriennes et de toutes celles touchées par ce trop long conflit en Syrie. Combien de temps encore auront-ils le sentiment que le reste du monde demeure indifférent à leur sort ? Combien de temps encore ces peuples vont-ils douter de la réelle solidarité et fraternité humaine ? Oui, la mondialisation de l’indifférence alourdit leurs épreuves. Le sentiment de l’impuissance de la communauté internationale met à jour les égoïsmes d’une humanité qui oublie les exigences de la justice, du droit et de la solidarité.

Nous comprenons la forte insistance que le Pape François a donnée à la dimension sociale de l’évangélisation dans l’Exhortation apostolique « La joie de l’Evangile », qui fait suite au synode sur « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi ». Il a pu ainsi écrire dans le chapitre intitulé « La dimension sociale de l’évangélisation » au numéro 183 : « Nous aimons cette magnifique planète où Dieu nous a placés, et nous aimons l’humanité qui l’habite, avec tous ses drames et ses lassitudes, avec ses aspirations et ses espérances, avec ses valeurs et ses fragilités. La terre est notre maison commune et nous sommes tous frères. Bien que « l’ordre juste de la société et de l’État soit un devoir essentiel du politique », l’Église « ne peut ni ne doit rester à l’écart dans la lutte pour la justice. » (Benoît XVI, Deus Caritas est, n° 28).

Une société en quête de confiance

No
us sortons en France d’une période d’élections municipales avant d’entrer dans celle des élections européennes. Les premières, les élections municipales, reflètent la perception de l’état de la société par le plus grand nombre, d’autant plus que la commune est le lieu des solidarités de proximité où se jouent le vivre-ensemble et la recherche du bien commun. On peut se réjouir du grand nombre de candidats qui se sont proposés aux suffrages de leurs concitoyens. Un sur 50 Français, a-t-on pu lire ! Beaucoup ont désiré s’investir dans la marche de leur commune et ont eu soif de prendre des responsabilités. Toutefois, le nombre important d’abstentionnistes ne peut pas nous faire oublier la lassitude, le désarroi, la peur de l’avenir d’un très grand nombre de nos concitoyens. Il faudra du temps, de la générosité, de la probité de vie, du sens du bien commun pour que beaucoup retrouvent confiance et espoir. On peut penser à ceux qui sont en attente des biens essentiels : logement, travail, éducation, santé, statut légal bien plus que des changements sociétaux qu’on a voulu imposer au risque de diviser encore la société.

Nous voulons encourager les nouveaux élus à mettre au centre de leurs préoccupations les personnes les plus fragiles et vulnérables, afin de contribuer à bâtir une société plus humaine et plus fraternelle. Nous voulons les inviter au choix d’une vie exemplaire qui redonne confiance en la classe politique fragilisée par la complexité des défis à relever et par des comportements individuels décevants et irresponsables.

Les élections européennes se profilent à l’horizon. J’ai eu l’occasion de m’exprimer à ce sujet lors de l’assemblée de novembre. Les instances européennes de l’Église l’ont fait plus récemment. Les événements d’Ukraine viennent mettre à jour les espoirs que donne l’Europe dans sa réalité politique à la plus grande partie de cette nation et aussi la fragilité et la lenteur de ses institutions, aggravées par les crises économiques que nous traversons. À une époque où la mondialisation est devenue une réalité, on ne peut se replier sur des intérêts ou des recherches identitaires strictement nationales. L’avenir et l’espoir ne sont pas de ce côté, mais bien dans la capacité des pays européens à relever ensemble les défis qui s’offrent à eux par un chemin de dialogue, de concertation, d’accords pour échapper aux violences multiformes dont la guerre est le symbole le plus fort. Et cela, bien sûr, sans que nul ne soit obligé de perdre sa conscience d’être citoyen de tel ou tel pays. Nous encourageons encore une fois nos concitoyens à montrer par leur vote leur confiance en cette Europe de la paix et de la solidarité, en cette année où nous allons entrer dans le souvenir douloureux de la Première Guerre mondiale qui a marqué si cruellement notre continent européen et l’histoire de nos familles et de notre pays.

La canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II : Lire les signes des temps

Dans à peine trois semaines, le pape François canonisera deux de ses prédécesseurs : les papes Jean XXIII et Jean-Paul II. Tous deux ont marqué profondément la vie de l’Église et celle du monde. Jean XXIII a convoqué le Concile Vatican II qui fut, selon le mot de Jean-Paul II, « la grande grâce dont l’Église a bénéficié au XXème siècle : il nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence. » (Novo Millennio Ineunte, n° 57). Il a invité l’Église à savoir lire les « signes des temps ». Il s’est élevé contre « les prophètes de malheur » et a ouvert cette attitude de dialogue que le Pape Paul VI a poursuivie avant que Jean-Paul II ne nous conduise à la vivre en nous appuyant sur la lumière du Christ, Rédempteur des hommes. « N’ayez pas peur. Ouvrez toutes grandes les portes au Christ. », s’est-il écrié lors de l’homélie de la Messe de son intronisation.

Cette lecture des signes des temps, le Pape François nous invite à la poursuivre dans son Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile » : « Je ne crois pas qu’on doive attendre du magistère papal une parole définitive ou complète sur toutes les questions qui concernent l’Église et le monde. Il n’est pas opportun que le pape remplace les épiscopats locaux dans le discernement de toutes les problématiques qui se présentent sur leurs territoires. En ce sens, je sens la nécessité de progresser dans une « décentralisation » salutaire. » (n° 16). Et plus loin, il ajoute : « J’exhorte toutes les communautés à avoir « l’attention constamment éveillée aux signes des temps ». Il s’agit d’une responsabilité grave, puisque certaines réalités du temps présent, si elles ne trouvent pas de bonnes solutions, peuvent déclencher des processus de déshumanisation sur lesquels il est ensuite difficile de revenir. Il est opportun de clarifier ce qui peut être un fruit du Royaume et aussi ce qui nuit au projet de Dieu. » (n° 51) Il nous invite à aller au-delà d’un regard purement sociologique pour nous situer « dans la ligne d’un discernement évangélique. C’est le regard du disciple-missionnaire qui « est éclairé et affermi par l’Esprit Saint. » (n° 50)

Appelés à discerner

Un discernement évangélique : n’est-ce pas ce à quoi nous sommes invités en ce temps qui est le nôtre ? Notre société souffre. Elle est en interrogation. En son sein, les baptisés eux-mêmes sont habités par des questionnements profonds qui peuvent les déstabiliser, les raidir, les fragiliser. Les questions de société sont profondes. Elles touchent le respect de la vie, celui des enfants, la conception du mariage, la fin de vie et finalement l’homme lui-même, dans son être profond, et à cause des possibilités qu’offrent les découvertes récentes de la recherche sur le génome humain. Elles touchent encore les questions de justice, de partage des biens, de respect de la personne des salariés réduite trop souvent à « une variable d’ajustement », d’accueil des étrangers, du vivre-ensemble dans notre société désormais pluraliste. L’avenir ne peut être dans la promotion des comportements eugéniques ni dans la perpétuation d’un ordre économique qui exclut trop de membres de nos sociétés.

Que veut nous dire l’Esprit à travers ces évolutions, ces questionnements, ces souffrances, ces enthousiasmes ? Que veut-il que nous disions au nom du bien de l’homme et de tout l’homme ? Quelle est la juste manière de vivre en chrétien dans cette société ? Les moyens de communications modernes, le développement des réseaux sociaux avec un emploi parfois marqué par la violence, l’irresponsabilité et la fermeture à tout dialogue, tout cela modifie profondément les comportements individuels et collectifs. Le rapport de force dans une époque où le législatif n’est plus inspiré par les valeurs qui ont fait notre société peut être ce qui est recherché au détriment de tout effort de réflexion, de confrontation, de conversion même. Nous-mêmes, évêques, nous sommes souvent sollicités ou même requis pour donner caution à des initiatives de tous ordres. Le risque d’être instrumentalisé ou d’instrumentaliser mérite discernement et échange. Notre ministère trouve son inspiration dans la Parole de Dieu, la réflexion de l’Église, la communion épiscopale, l’écoute spirituelle de ce que construit et inspire l’Esprit. Il y a vingt ans, nous avons su engager une vaste réflexion sur « la proposition de la foi dans la société actuelle ». Le contexte dans lequel nous vivons a bougé. La crise financière, économique, sociale et politique a fait son œuvre. Le pluralisme s’est installé dans notre pays de façon durable. Les évolutions sociétales déstabilisent et divisent. Les progrès des connaissances sur l’homme, si elles ouvrent la perspective de progrès thérapeutiques ne ferment pas la porte à des usages inhumains, irrespectueux de la dignité de l’homme. Beaucoup viennent vers l’Église
, conduits par l’Esprit de Dieu, pour vivre une expérience spirituelle et trouver une lumière pour avancer dans l’espérance et la fraternité. Ils attendent beaucoup de nous.

Nous leur redisons cet amour de Dieu pour chacun et nous annonçons l’appel du Christ à construire un monde juste et fraternel. Notre foi est porteuse d’une espérance dont le monde a besoin. Comment poursuivre ou renouveler notre discernement pastoral, notre engagement pour l’homme, pour tous les hommes à la lumière de l’Évangile, du Christ ? Le temps n’est-il pas venu de l’entreprendre ensemble ?

Voilà bien des questions dont il faut nous parler pour enrichir notre regard, nous soumettre à la Parole de Dieu et tenir notre place dans la conduite du peuple de Dieu. « Ne nous laissons pas voler l’espérance ! », écrit le pape François au n° 86 de son Exhortation apostolique « La Joie de l’Évangile », et il ajoute : « L’idéal chrétien invitera toujours à dépasser le soupçon, le manque de confiance permanent, la peur d’être envahi, les comportements défensifs que le monde actuel nous impose… L’Évangile nous invite toujours à courir le risque de la rencontre avec le visage de l’autre, avec sa présence physique qui interpelle, avec sa souffrance et ses demandes, avec sa joie contagieuse dans un constant corps à corps. La foi authentique dans le Fils de Dieu fait chair est inséparable du don de soi, de l’appartenance à la communauté, du service, de la réconciliation avec la chair des autres. Dans son incarnation, le Fils de Dieu nous a invités à la révolution de la tendresse. » (n° 88)

La puissance de la faiblesse

Durant cette session, nous accueillerons Monsieur Jean Vanier. On ne le présente pas. L’occasion heureuse nous est fournie par le 50ème anniversaire de la fondation de l’Arche. Sa rencontre de la fragilité et du handicap a bouleversé sa vie. Il est devenu le témoin émerveillé d’une parole humanisante jaillie du plus profond de l’épreuve, de la souffrance, du handicap. Vivre avec les plus fragiles permet de s’ouvrir à des valeurs spirituelles ignorées jusque-là. L’humanisation de la société ne viendra pas de pratiques eugéniques en début de vie, ni d’assistance au suicide en fin de vie. Elle vient de la compassion, du partage de la vie, du toucher et du « se laisser toucher », du verbal et du non-verbal, de l’humilité et du service. Éliminer l’autre ne sera jamais une solution humaine. S’il y a des choses à éliminer, elles le sont dans nos comportements marqués par l’égoïsme, la peur, le manque de justice ou de compassion. Puisse se faire entendre la parole des plus faibles et de ceux qui vivent avec eux. Puisse-t-elle réveiller nos consciences pour que nous bâtissions un monde plus fraternel et moins dur.

Souvent la famille est le lieu de ces soutiens admirables. Elle est la première école de la vie, le lieu de l’apprentissage du respect, de la place faite à celui qui est différent, des solidarités les plus immédiates et naturelles. Le pape François nous engage dans une grande réflexion, à laquelle le plus grand nombre ont été associés. Le récent consistoire a permis un premier échange entre cardinaux. Les deux assemblées synodales de 2014 et 2015 permettront d’examiner les défis de la famille dans le contexte de l’évangélisation. Dans sa mission d’accompagnement de l’humanité, l’Église veut à la fois redire une parole reçue du Christ qui indique le chemin d’un bonheur durable et en même temps accompagner dans cette recherche ceux et celles que l’épreuve ou l’échec ont blessés. Beau et nécessaire défi : montrer le chemin et relever celui qui est tombé ! La pastorale familiale, dans la diversité de ses composantes, met en œuvre cette mission avec bien d’autres. Nous leur exprimons notre encouragement et notre reconnaissance. Mais la plus belle page de ce message est écrite par la vie des couples chrétiens, qui avec réalisme, joie et courage donnent le témoignage du bonheur que procure une vie de famille fidèle, accueillante à la vie, riche en pardon et en engagement, pétrie par l’amour.

Le Pèlerinage du pape François en Terre Sainte

Un grand moment de vie d’Église nous attend dans quelques semaines. Le pape François va se rendre en Terre Sainte sur les pas du Christ en pèlerin de paix, d’unité et d’espérance. Le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal vient de présenter ainsi ce moment : « Le point culminant de ce pèlerinage sera l’accomplissement de son vœu le dimanche soir, le 25 mai, dans l’église du Saint-Sépulcre, église de la Résurrection. Le pape a annoncé, un peu plus tôt cette année, le 6 janvier : « Si Dieu le veut, j’irai en pèlerinage en Terre Sainte. Le but principal est de commémorer la rencontre historique entre le pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras, qui a eu lieu il y a exactement 50 ans ». Nous attendons avec impatience l’étreinte du Saint Père avec le patriarche orthodoxe de Constantinople, Bartholomée, ainsi qu’avec nos frères ici à Jérusalem : le patriarche grec orthodoxe Théophilos et le Patriarche arménien Noorhan et tous les chefs des Églises chrétiennes de Jérusalem. Nous sommes appelés à être un et le pape vient nous le rappeler et renouveler notre esprit d’unité et d’amour fraternel. » Dans nos Églises diocésaines, en proximité avec ce pèlerinage, nous prierons pour l’unité, pour la paix en cette terre tellement sainte et pour la réussite spirituelle de ce grand moment d’Église, porteur d’espérance.

Marie, étoile de l’évangélisation

Permettez-moi d’emprunter à notre pape François ces mots de conclusion. Au terme de son exhortation apostolique « La joie de l’Évangile », le Saint-Père nous présente Marie comme étoile de la nouvelle évangélisation. Il écrit au n° 288 : « Il y a un style marial dans l’activité évangélisatrice de l’Eglise. Car chaque fois que nous regardons Marie nous voulons croire en la force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection. En elle, nous voyons que l’humilité et la tendresse ne sont pas les vertus des faibles, mais des forts, qui n’ont pas besoin de maltraiter les autres pour se sentir importants. En la regardant, nous découvrons que celle qui louait Dieu parce qu’ « il a renversé les puissants de leurs trônes » et « a renvoyé les riches les mains vides » (Lc 1, 52-53) est la même qui nous donne de la chaleur maternelle dans notre quête de justice. C’est aussi elle qui « conservait avec soi toutes ces choses, les méditant dans son cœur » (Lc 2,19).

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Georges Pontier

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