Le lundi 16 décembre, le Saint-Père a rencontré les membres de la communauté philippine en Espagne. Nous publions ci-dessous le texte du discours qu’il a prononcé dans son intégralité.
Chers frères et sœurs,
Je suis heureux de vous accueillir ici aujourd’hui.
© Vatican Media
Vous avez choisi d’appeler votre mission à Madrid : « Tahanan » ; un beau mot que nous pouvons traduire par « maison ». Et c’est vrai, l’Église, où que nous allions, est toujours une maison pour nous, une maison chaleureuse et accueillante, et aujourd’hui la maison de Pierre est aussi une maison pour vous. Bienvenue !
J’ai vu qu’à Madrid, vous avez votre siège dans la paroisse de Nuestra Señora del Espino. Cela m’a fait penser à tant de migrants qui, loin de trouver cette maison chaleureuse et accueillante, rencontrent une infinité de difficultés et d’incompréhensions qui se dressent comme une épine contre eux. C’est sur ces épines que notre Mère bénie se présente à nous, afin que nous ne perdions pas espoir et que nous soyons capables d’affronter les problèmes, confiants dans sa protection et son refuge.
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La raison de cette visite est le 25e anniversaire de l’érection canonique de la paroisse personnelle de l’Immaculée Conception et de San Lorenzo Ruiz, à Barcelone. San Lorenzo est une belle image, car d’une part il nous parle de l’intégration des cultures. Sa famille, comme celle du cardinal Tagle, avait des ancêtres chinois et philippins qui, avec les Espagnols qui lui ont donné la foi, ont créé un excellent métissage. D’autre part, il a dû quitter sa patrie à cause d’une injustice, dans son cas une diffamation, comme beaucoup de personnes encore aujourd’hui qui sont obligées d’émigrer pour sauver leur vie ou chercher un avenir meilleur. Enfin, lorsqu’il est arrivé sur la terre qui aurait dû l’accueillir, Dieu lui a demandé de témoigner de sa foi par la plus grande preuve d’amour, le don de sa vie.
Chères sœurs, chers frères, imitons-les : tous deux ont dû quitter leur patrie, mais tous deux l’ont fait en embrassant Jésus. Confiants en Jésus, ils ont affronté les difficultés sans jamais perdre l’espoir et ils sont tous deux des exemples d’une vie consacrée au service de Dieu dans leurs frères.
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C’est ainsi que nous pouvons construire notre « tahanan », cette maison chaleureuse et accueillante que, comme une Mère, notre Église doit être. Que l’Enfant-Dieu vous bénisse et que la Sainte Vierge veille sur vous.
Je garde deux beaux souvenirs de ma visite dans votre pays : les sept millions à la messe de Manille, puis la messe de Tacloban. Avec la pluie et les vents, je me souviens que nous avons dû nous enfuir parce qu’un coup de vent arrivait et que nous ne pourrions pas décoller.
Les Philippins sont des hommes et des femmes de foi. Certains d’entre vous travaillent ici au Vatican et c’est formidable, c’est formidable la foi que vous avez et le témoignage que vous donnez. Continuez à témoigner dans cette société qui est devenue trop riche, trop compétente, trop autosuffisante. Je vous remercie pour ce que vous faites.
Je vous donne maintenant ma bénédiction.
