Un mois avec John Henry Newman (1801-1890)

Guide-moi, douce lumière, dans l’obscurité qui m’encercle

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John Henry Newman

(1801-1890)

Guide-moi, douce lumière, dans l’obscurité qui m’encercle

Oh ! guide-moi !

La nuit est profonde, et je suis loin de ma           demeure,

Guide-moi de l’avant !

Garde mon chemin ; je ne demande pas à voir

L’horizon lointain ; un seul pas à la fois, c’est assez pour moi…

Tous les chrétiens anglophones, à quelque Eglise qu’ils appartiennent, connaissent par cœur ces premiers vers de l’hymne Lead kindly light, qu’ils chantent à l’office ou à la messe. Newman l’écrivit en 1833 sur le bateau qui le ramenait à Londres, après une croisière en Sicile qui faillit lui coûter la vie. Il est l’un des auteurs britanniques les plus féconds. Le 19 septembre 2010, Benoît XVI a tenu à le béatifier lui-même à Birmingham, consacrant la teneur de ses écrits et sa vie de chercheur passionné de la vérité.

On le présente souvent comme un « converti de l’anglicanisme ». Il est vrai qu’à l’issue d’un long combat spirituel, Newman fut reçu dans l’Eglise catholique le 9 octobre 1845. Mais il a lui-même toujours considéré que sa « première conversion » date de ses quinze ans et que celle-ci s’opéra à partir de lectures de tendance calviniste. Il y fit ce que nous appelons aujourd’hui « une rencontre personnelle de Jésus Christ ». Il adhéra à l’intime de sa conscience au Dieu créateur et, comme il le dit alors, au « dogme » compris comme un tout. Il reconnut par la suite que c’était là un renouveau de la grâce de l’Esprit Saint reçue lors de son baptême dans l’Eglise d’Angleterre.

Newman n’aura jamais à renier ces « vérités brûlantes ». Entré jeune à l’université d’Oxford, au contact d’enseignants dont il va partager la mission, il lui faudra  compléter ses convictions par deux autres « principes », qu’il va mettre en lumière au cours du « Mouvement d’Oxford » (1833-1843), pour le renouveau de l’Eglise d’Angleterre. Il les appelle : l’Eglise comme « Corps visible » et le « système sacramentel » dans l’accès au salut. Mais il lui faudra beaucoup plus de temps pour chasser de son esprit un fort préjugé anti-romain, selon lequel le pape étai ni plus ni moins que « l’Anti Christ » !

Tout au cours de cet itinéraire, Newman, imprégné de la méditation des Ecritures, ne cessa de lire avec méthode les Pères de l’Eglise. Il les appellera son « paradis de délices ». Pour lui, Athanase, Origène, Augustin ou Léon n’étaient pas seulement des docteurs mais des pasteurs d’âme. Ses célèbres « Sermons paroissiaux » en sont un écho toujours vivant. Il dira : « Les Pères m’ont fait catholique ». Après avoir été reçu dans l’Eglise romaine, il fonda l’Oratoire d’Angleterre, inspiré par saint Philippe Neri. Léon XIII le fit cardinal en 1879. Il choisit pour devise une expression de saint François de Sales : Cor ad cor loquitur, « le cœur parle au cœur ». Il mourra paisiblement en 1890.  

+OB

Pour la biographie et une bibliographie élémentaire de Newman, on se réfèrera à l’excellent livre de Keith BEAUMONT, Petite vie de John Henry Newman, Paris, DDB, 2005, 177p. En ce mois d’avril, nous choisissons essentiellement des extraits des Sermons paroissiaux (8 volumes, parus aux Editions du Cerf, sous la direction de P. GAUTHIER, Paris, 1993-2007).  

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Olivier de Berranger

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