Après l’épisode de la Tentation, puis de la Transfiguration, la liturgie nous propose ce dimanche de méditer sur la rencontre entre Jésus et la Samaritaine (Jn 4). La promesse de l’eau vive… cette vie divine que Jésus continue à nous donner par le baptême. Dans les sacrements, il nous donne la foi et nous engendre à l’amour, comme avec la pécheresse selon la préface de la messe :
En demandant à la Samaritaine de lui donner à boire, Jésus faisait à cette femme le don de la foi. Il avait un si grand désir d’éveiller la foi dans son cœur, qu’il fit naître en elle l’amour même de Dieu. (1)
On peut lire l’intégralité de cette Lectio Divina en ligne.
Lumière sur les lectures
Le peuple hébreu en révolte contre Moïse et contre Dieu (première lecture, Ex 17) : cette image frappante revient souvent dans les livres de l’Exode et du Deutéronome (cf. Dt 9,7 : Depuis le jour de ta sortie d’Egypte jusqu’à votre arrivée en ce lieu, vous avez été rebelles au Seigneur). Le passage par le désert est une expérience difficile, qui éprouve la foi et la fait grandir. Comment vivre sans eau ?
Mais le Seigneur reçoit le cri de désespoir de ses enfants, et il accomplit le miracle par l’intermédiaire de Moïse : Il est bien le Dieu de la vie, qui prend soin de son peuple malgré son « mauvais caractère ». Le don de l’eau au désert préfigure ainsi le don de la Vie en plénitude par Jésus.
Point de méditation
Toute la liturgie de ce dimanche nous parle de la vie divine, cette vie en Dieu que le Christ est venu nous apporter : eau dans le désert, don de Dieu (Psaume) que le Christ a apporté à la Samaritaine (Evangile) et que saint Paul décrit en termes théologiques. Dans une très belle audience générale, le pape François montre comment cela correspond au désir que nous avons tous au fond de notre cœur :
« L’homme de tous les temps et de tous les lieux désire une vie pleine et belle, juste et bonne, une vie qui ne soit pas menacée par la mort, mais qui puisse mûrir et grandir jusqu’à atteindre sa plénitude. L’homme est comme un marcheur qui, à travers les déserts de la vie, a soif d’une eau vive, jaillissante et fraîche, capable de désaltérer en profondeur son désir intime de lumière, d’amour, de beauté et de paix. Nous ressentons tous ce désir ! » (2)
Jésus est venu précisément pour étancher cette soif : il nous donne la vie éternelle, en plénitude, qui est la communion avec le Père. Nous avons été créés pour cette communion, et c’est l’Esprit Saint qui vient l’accomplir dans nos cœurs :
Laissons-nous guider par l’Esprit Saint, laissons-le parler à notre cœur et nous dire ceci : que Dieu est amour, que Dieu nous attend, que Dieu est le Père, il nous aime comme un véritable Père, il nous aime vraiment et ceci, seul l’Esprit Saint le dit à notre cœur. Soyons attentifs à l’Esprit Saint, écoutons-le et avançons sur ce chemin d’amour, de miséricorde et de pardon. (2)
Résolution
Jésus a amené la Samaritaine à la conversion personnelle, et nous essayons de mettre en pratique cette conversion par nos efforts de Carême ; mais Il a voulu lui donner gratuitement le don de la foi, comme Il veut la susciter en nous en vue de Pâques.
Quel sera cette semaine mon geste concret de conversion, quelle sera ma prière pour obtenir de l’Esprit Saint une foi plus profonde en Jésus, à la gloire du Père ?
(1) Préface de la messe (3e dimanche de Carême).
(2) Pape François, Audience générale du 8 mai 2013.
On peut lire l’intégralité de cette Lectio Divina en ligne.