Eclaircissements sur le mariage, par Mgr Müller (3/5)

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Le mariage dans le magistère à l’époque contemporaine

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Mgr Gerhard Ludwig Muller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, publie quelques éclaircissements dans L’Osservatore Romano, après l’annonce d’un synode extraordinaire qui se tiendra en octobre 2014 sur la pastorale de la famille (cf. Zenit du 8 octobre 2013).

Après être parti de l’Écriture Sainte et de la Tradition de l’Église, il réfléchit sur le mariage dans le magistère à l’époque contemporaine.

Il s’appuie d’abord sur l’exhortation apostolique Familiaris consortio, publiée par Jean-Paul II le 22 novembre 1981, spécialement le n° 84 « Les divorcés remariés » qui rappelle que « les pasteurs ont l’obligation de bien discerner les diverses situations » et sont tenus à aider « avec une grande charité » les fidèles concernés.

Le document explique que l’admission à l’Eucharistie ne peut être accordée pour deux motifs « a) « leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d’amour entre le Christ et l’Église, telle qu’elle s’exprime et est rendue présente dans l’Eucharistie » ; b) « si l’on admettait ces personnes à l’Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l’Église concernant l’indissolubilité du mariage » ».

Une réconciliation à travers le sacrement de la pénitence – qui ouvre la voie à la réception de l’Eucharistie – est possible à condition d’être disponible « à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l’indissolubilité du mariage » : « lorsqu’il n’est pas possible de mettre un terme à la nouvelle union pour des raisons sérieuses – telle que l’éducation des enfants –, les deux partenaires doivent prendre « l’engagement de vivre en complète continence » », précise l’archevêque.

Il cite aussi la Lettre de la Congrégation pour la doctrine de la foi concernant la réception de la Communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés du 14 septembre 1994 qui appelle à faire « tout ce qui peut fortifier dans l’amour du Christ et de l’Église les fidèles qui se trouvent dans des situations matrimoniales irrégulières… Dans l’action pastorale, tout doit être mis en œuvre pour faire bien comprendre qu’il ne s’agit aucunement de discrimination, mais seulement de fidélité absolue à la volonté du Christ qui nous a redonné et confié de nouveau l’indissolubilité du mariage comme don du Créateur » (n. 10).

De même, dans l’Exhortation post-synodale Sacramentum caritatis du 22 février 2007, Benoît XVI réaffirme « la pratique de l’Église, fondée sur la Sainte Écriture (cf. Mc 10, 2-12), de ne pas admettre aux sacrements les divorcés remariés », mais il conjure les pasteurs d’âmes à consacrer une « attention spéciale » aux personnes concernées, « désirant qu’elles développent, autant que possible, un style de vie chrétien », par une participation à la vie de l’Eglise.

Benoît XVI conseille par ailleurs « une vérification de la validité du mariage » car « les mariages sont probablement plus souvent invalides de nos jours qu’ils ne l’étaient par le passé, parce que manque la volonté de se marier selon le sens de la doctrine matrimoniale catholique et que la socialisation dans le contexte vivant de foi est trop réduite ».

Dans l’homélie prononcée à Milan le 3 juin 2012, à l’occasion de la VIIe Rencontre mondiale des familles, Benoît XVI est revenu sur ce douloureux problème : « Je voudrais aussi réserver un mot aux fidèles qui, tout en partageant les enseignements de l’Église sur la famille, sont marqués par des expériences douloureuses d’échec et de séparation. Sachez que le Pape et l’Église vous soutiennent dans votre peine. Je vous encourage à rester unis à vos communautés, tout en souhaitant que les diocèses prennent des initiatives d’accueil et de proximité adéquates ».

Le dernier synode des évêques sur le thème « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne » (7-28 octobre 2012) s’adresse aussi aux divorcés-remariés : « À tous ceux-là nous voulons dire que l’amour du Seigneur n’abandonne personne, que l’Église les aime aussi et reste une maison accueillante pour tous, qu’ils demeurent membres de l’Église même s’ils ne peuvent recevoir l’absolution sacramentelle et l’Eucharistie. Que les communautés catholiques soient accueillantes envers tous ceux qui vivent ces situations, et qu’elles favorisent des chemins de réconciliation ».

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ZENIT Staff

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