« Cette indifférence face à la valeur de l’existence humaine dans sa phase initiale est inacceptable », déclare le professeur italien Adriano Pessina, dans une note répondant à l’annonce par des chercheurs américains de la création de cellules souches humaines embryonnaires par clonage.
Le professeur Pessina, directeur du centre de bioéthique à l’université catholique à Milan, commente les résultats d’une technique de clonage publiés sur la revue américaine Cell, dont le procédé ressemble à celle utilisée, il y a 17 ans, pour faire naître la brebis Dolly.
« Mais la différence tragique entre ces deux techniques c’est que cette fois-ci il est question de cellules humaines et de la formation d’un embryon humain pour obtenir des cellules souches », relève-t-il.
Dans le reste de son communiqué, l’expert en bioéthique, explique ce qui le choque dans l’annonce de ce que les media semblent rapporter comme une « percée » importante pour traiter certaines maladies comme le Parkinson, la sclérose en plaques, des pathologies cardiaques et des blessures à la moelle épinière :
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« Contrairement au procédé utilisé pour la brebis Dolly dont le but était reproductif, l’objectif soit disant « thérapeutique » de ce nouveau procédé, pour le moment seulement envisagé, prévoit ensuite la destruction de l’embryon pour pouvoir disposer des cellules souches.
Le langage scientifique ne permet pas à tout le monde de saisir la réelle gravité de cette expérience qui est le signe d’une indifférence inacceptable face à la valeur de l’homme dans la phase initiale de son existence. Le clonage de cet embryon est la génération d’un être humain, frère jumeau de la personne dont a été prélevée la cellule qui, après manipulation, a été transférée dans l’ovocyte dénoyauté, permettant ainsi son développement. Aucune raison, à caractère scientifique ou thérapeutique, ne saurait légitimer telle pratique d’un point de vue moral. Tout comme on ne saurait négliger le fait que ces expériences prévoient l’utilisation d’ovocytes humains: pouvons-nous ignorer que celle-ci impliquerait aussi une vraie exploitation des femmes, utilisées comme productrices de matériel biologique?
Il est frappant de voir que la communauté scientifique internationale n’a aucune réaction éthique face à cela, feignant de ne pas savoir que ce à quoi l’on donne naissance ici est un être humain. Aucune perspective thérapeutique future ne saurait légitimer la naissance et la destruction d’êtres humains. En Europe, la convention d’Oviedo, article 18, interdit explicitement la création d’embryons dans des buts de recherche: or de telles expériences échappent aux larges filets de la législation américaine.La protection de l’homme dès sa phase embryonnaire et l’interdiction de manipuler l’origine de la vie humaine quelque soit le but poursuivi, devrait être un impératif de l’humanité toute entière, un résultat partagé par tous ceux qui, dans la déclaration universelle des droits de l’homme, ont salué l’émergence d’une nouvelle conscience concernant les principes d’égalité et de non discrimination qui devraient réguler toute activité, en premier lieu l’activité scientifique. »
Pour infos: http://www.centrodibioetica.it/
Traduction d’Océane Le Gall