ROME, jeudi 29 novembre 2012 (Zenit.org) – La présidente de l’association « Les Adoptés », Anne‐Béatrice Truchi, et deux membres de l’association, Benoît de Saint-Sernin et Colombe Levent, ont témoigné de leur expérience, le 28 novembre, devant M. Erwann Binet, rapporteur du projet de loi français sur le mariage et l’adoption par des personnes de même sexe.
Ils ont présenté leur « ferme opposition » au projet de loi, « au nom de la protection des enfants », estimant que « le doute doit bénéficier aux plus faibles », indique un communiqué de l’association indique, ce 29 novembre.
Ils ont pu « évoquer la difficulté propre au parcours des enfants ayant connu l’abandon, le caractère irremplaçable d’un père et d’une mère dans la construction de l’identité d’un enfant adopté ».
« C’est en regardant vivre notre mère et notre père que nous avons su trouver nos places dans nos couples, au prix d’un long cheminement, en tant que mère, femme, père et mari », ont-il expliqué.
Pour Benoît de Saint-Sernin, «contrairement à ce que pense M. Binet, le statut légal des parents n’est pas le plus important » : « La clé de l’adoption repose sur l’identification des enfants à leurs parents. Ce sont nos parents, pleinement et entièrement, justement car ils représentent de manière crédible le père et la mère que nous n’avons pas pu avoir ».
Il estime que « cette notion cruciale pour la réussite d’une adoption n’a semble‐t‐il trouvé aucun écho chez Monsieur Binet », or, « sans cette indentification à leurs parents, les enfants se jettent alors sur le chemin de la recherche des origines qui est un chemin aux conséquences très souvent désastreuses : pouvoir se relier à un père et une mère aide à palier ce manque fondamental de nos origines. »
« Les adoptés » sont, soulignent-ils, les « premiers concernés » par ce projet de loi, et ils demandent à présent à être reçus en audition publique.
L’association « Les Adoptés », association loi de 1901, oeuvre pour la défense des droits des personnes adoptées, et réunit exclusivement des personnes adoptées.
Elle se donne la mission de « faire entendre sa voix auprès des décideurs politiques pour défendre les droits des enfants adoptés ».
Elle se veut aussi « indépendante de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique » et est présente dans neuf villes de France : Paris, Strasbourg, Bordeaux, Limoges, Orange, le Puy-en-Velay, Angers, Rouen, Lille.
Les membres de l’association ont participé, sans se regrouper, à la manifestation du 17 novembre, mais ils participeront ensemble à la manifestation du 13 janvier 2013, car ils y voient « une occasion de sensibiliser adoptés », indique à Zenit, Odile Lajoinie, responsable de la communication de l’association.