ROME, jeudi 29 novembre 2012 (Zenit.org) – Des voitures piégées ont semé la terreur chez les chrétiens de Jaramana, en Syrie, rapporte l’agence vaticane Fides.
Parmi les victimes de l'attentat perpétré mercredi matin, 28 novembre, dans le faubourg Jaramana, à Damas, se trouvent huit chrétiens, gréco-catholiques et grecs orthodoxes. C'est ce que confirme à Fides le Père Nicolas Haddad, du monastère gréco-catholique de Saint-Germain appartenant à la Société missionnaire de Saint-Paul.
Le massacre, perpétré à l'aide de deux voitures piégées ayant explosé en début de matinée, a causé la mort de plus de 50 personnes, en majorité des musulmans et des druzes.
« Parmi eux - raconte le Père Haddad - se trouvaient de nombreux jeunes et étudiants. L'attentat a été préparé de manière à faire le plus de victimes possible. Lorsque la première voiture piégée a explosé, les gens se sont approchés et c'est seulement à ce moment-là que la seconde a explosé. Parmi les plus de cents blessés, on dénombre au moins dix chrétiens ».
Le faubourg de Jaramana - à la différence d'autres zones de la périphérie de Damas - n'avait pas été touché par la répression du régime. Dans le quartier, des comités civiques avaient cependant été organisés afin de préserver la zone du conflit entre les groupes rebelles et l'armée régulière.
Jaramana est connu pour l'importance de ses communautés chrétiennes et druzes. De nombreux évacués chrétiens provenant d'Homs et d'autres zones frappées par la guerre civile y avaient trouvé refuge.
L'attentat - dont la technique est similaire à ceux revendiqués par Al Qaeda en Irak - a été attribué par les sources officielles à des groupes de terroristes non identifiés, terme par lequel le gouvernement désigne les groupes de l'insurrection armée.
L'opposition présente en revanche le massacre comme une opération des services syriens, insistant sur le fait que la zone de Jaramana est fortement infiltrée par les services de sécurité gouvernementaux.
« Dans tous les cas et quelques soient les mandants, si l'objectif était de terroriser les chrétiens, il a été atteint », explique à l'agence Fides le Père Romualdo Fernandez OFM, recteur du sanctuaire de la Conversion de Saint Paul (Damas).
« La moitié des instituteurs de nos écoles ne se sont pas rendus au travail hier. Ce massacre, après celui de Bab Tuma voici un mois, a semé une panique terrible. Après l'Irak, la Syrie se vide elle aussi de ses chrétiens. Ils donnent tout ce qu'ils ont en termes de ressources financières pour arriver au Liban et, de là, fuir le Moyen-Orient et ce alors que les puissances étrangères et la communauté internationale soufflent sur le feu au lieu de contraindre les parties à négocier une solution au conflit qui mette fin à ce massacre ».