Anita Bourdin
ROME, dimanche 25 novembre 2012 (Zenit.org) – Une nouvelle bienheureuse, Maria Troncatti (1883-1969), infirmière pendant la Première guerre mondiale puis missionnaire en Equateur, a été un « généreux témoin » de Dieu souligne Benoît XVI.
Le pape a en effet évoqué sa béatification en italien, après l’angélus de ce dimanche 25 novembre, place Saint-Pierre.
Le charisme salésien
« Maria Troncatti a été proclamée bienheureuse hier, à Macas, en Equateur », a dit le pape en citant cette fille de Marie Auxiliatrice – une congrégation de la famille salésienne -, née en Italie, à Val Camonica.
« Infirmière au cours de la Première guerre mondiale, elle est ensuite partie pour l’Equateur, a précisé le pape. Et s’y est dépensée au service des populations de la jungle, dans l’évangélisation et dans la promotion humaine. Rendons grâce à Dieu pour ce témoin généreux ».
En espagnol, le pape a invité les baptisés à invoquer, pour le cardinal colombien, Mgr Ruben Salazar Gomez, la Vierge Marie ainsi que la nouvelle bienheureuse et à « demander au Christ, Roi de l’Univers, qu’il éclaire et fortifie de sa grâce le nouveau cardinal et qu’il augmente la foi de tous, et nous accorde de persévérer dans son amour jusqu’à la fin de notre vie ».
Macas est la capitale de la province équatorienne de Morona Santiago : c’est là que le préfet de la Congrégation romaine pour les Causes des saints, le cardinal Angelo Amato, sdb, envoyé de Benoît XVI, a présidé la célébration eucharistique au cours de la quelle a eu lieu la béatification de Maria Troncatti, samedi, 24 novembre.
L’expérience de la guerre
Les missionnaires de la famille salésienne ont jeté les bases de la formation des premiers colons et de l’éducation du peuple Shuar dans les villes de Macas, Mendez et Sucua.
Maria Troncatti est née dans la province italienne de Brescia en 1883. Dans sa grande famille, explique l’agence vaticane Fides, elle grandit heureuse et vaillante, travaillant dans les champs et à la maison pour s’occuper de ses jeunes frères, dans un climat plein de chaleur et d’affection des parents. Assidue au catéchisme paroissial et aux sacrements, Maria, adolescente, mûrit une foi chrétienne profonde qui l’ouvrit à la vocation religieuse. Cependant, obéissant à son père et à son curé, elle attendit d’être majeure avant de demander son admission dans l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice.
Elle fit ses premiers vœux en 1908 à Nizza Monferrato. Pendant la première guerre mondiale (1915-1918), Sr Maria suivit à Varazze des cours d’aide soignante et travailla comme infirmière de la Croix Rouge à l’hôpital militaire : une expérience qui lui sera très précieuse au cours de sa longue activité missionnaire dans la forêt amazonienne de l’Equateur oriental.
La mission en Equateur
Partie pour l’Equateur en 1922, elle est envoyée au milieu des indigènes shuar où, avec deux autres sœurs, elle commença un travail difficile d’évangélisation au milieu de risques de toutes sortes, comme celui des animaux sauvages de la forêt tropicale ou celui de la traversée des torrents à gué ou sur des ponts de lianes branlants, ou parfois même sur les épaules des Indiens.
Macas, Sevilla don Bosco, Sucua sont quelques unes des «œuvres miracles » maintenant florissantes de l’action de Sr. Maria Troncatti, tour à tour infirmière, chirurgien, orthopédiste, dentiste, anesthésiste, etc. Mais surtout catéchiste et évangélisatrice, riche de ressources merveilleuses de foi, de patience et d’amour fraternel.
Son œuvre pour la promotion de la femme shuar fleurit en centaines de nouvelles familles chrétiennes, formées pour la première fois au choix libre et personnel des jeunes époux.
La bienheureuse Maria mourut dans un tragique accident aérien à Sucua le 25 août 1969, offrant sa vie pour la réconciliation entre colons et indigènes. Son corps repose à Macas, dans la Province de Moron.