Protestants et catholiques : se pardonner mutuellement

Le card. Koch évoque les 500 ans de la Réforme protestante

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Traduction d’Anne Kurian

ROME, mercredi 21 novembre 2012 (ZENIT.org) – En vue du 500e anniversaire de la Réforme protestante, le cardinal Koch propose un « grand et beau geste » : une « célébration pénitentielle commune » où protestants et catholiques reconnaîtraient « ensemble leurs fautes » pour « se pardonner mutuellement ».

Après l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, qui s’est déroulée au Vatican, sur le thème de l’importance de l’œcuménisme pour la nouvelle évangélisation, du 12 au 16 novembre (cf. Zenit du 15 novembre 2012), le cardinal Kurt Koch, président du dicastère, revient sur le dialogue avec les Eglises protestantes, dans un entretien publié par l’édition italienne de L’Osservatore Romano du 20 novembre 2012.

Que penser de la célébration des 500 ans de la Réforme en 2017 ?

D’un côté, Martin Luther a introduit des aspects très positifs : il était passionnément à la recherche de Dieu, totalement dédié au Christ. Et pourtant, Martin Luther ne voulait pas de division, mais un renouveau de l’Eglise en son entier et ceci, il faut le dire, n’a pas réussi. En ce sens, le théologien et spécialiste de l’œcuménisme Wolfhart Pannenberg affirme que la Réforme a échoué et le résultat de cet échec ont été les sanglantes guerres de religion des XVIe et XVIIe siècles. Aujourd’hui, vouloir réconcilier le désir positif de Martin Luther et les conséquences terribles de la Réforme dans une même joyeuse célébration, me semble très difficile.

Comment célébrer cet évènement en cherchant à soigner les blessures?

Par exemple, par une célébration pénitentielle commune dans laquelle nous reconnaîtrions ensemble nos fautes, parce que le fait que la Réforme n’ait pas atteint son but, c’est-à-dire le renouveau de l’Eglise, incombe à la responsabilité des deux parties : les raisons sont d’ordre théologique et politique. Le reconnaître et se pardonner mutuellement pour tout cela, je trouve que ce serait un grand et beau geste.

Il existe déjà une forte collaboration entre l’Eglise catholique et la Fédération mondiale luthérienne?

La Commission internationale pour le dialogue entre la Fédération mondiale luthérienne et le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, donc avec l’Eglise catholique romaine, ont rendu public, après une longue élaboration, un document commun intitulé: “Du conflit à la communion”. Ce texte évalue la signification de ces 500 ans de Réforme, mais aussi ce qui a été fait au cours de ces 50 dernières années, depuis le début de cette commission, et quels points ommun ont été reconnus. Je crois que ce titre – “Du conflit à la communion” – indique très bien l’orientation que le document veut donner. Il peut représenter un excellent point de départ pour le chemin à venir.

Durant l’assemblée plénière vous avez rencontré aussi le pape, dont une des priorités est justement l’œcuménisme…

Le Saint-Père accorde un grand intérêt au dialogue œcuménique: je le remarque à chaque fois que j’ai l’occasion de parler avec lui. Il fait preuve d’un engagement incontestable pour l’oecuménisme, cependant il ne s’agit pas d’un oecuménisme au plan purement philanthropique ou au plan des relations interpersonnelles: cet oecuménisme a plutôt un fondement christologique. C’est pour cela que Benoît XVI ne se lasse pas de répéter que l’œcuménisme présuppose de notre part l’approfondissement de la foi et l’engagement pour atteindre une unité visible. On voit ici un lien profond entre le thème principal de cette assemblée plénière et l’Année de la foi: en effet, l’œcuménisme et l’unité s’obtiennent seulement sur la base de la foi. Et le Saint-Père a exprimé, par ses paroles, ce concept dans un contexte plus large, et ceci a été un grand encouragement pour tous les membres et consulteurs du Conseil pontifical.

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ZENIT Staff

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