Anne Kurian
ROME, mardi 20 novembre 2012 (ZENIT.org) – Le troisième tome de « Jésus de Nazareth » de Benoît XVI est plus qu’un cadeau de Noël, selon le cardinal Ravasi : il n’est pas une « rhétorique sentimentale », mais « il est pour des adultes dans la foi ».
Le livre de Benoît XVI sur l’enfance de Jésus, 3e partie de son œuvre « Jésus de Nazareth » a été présenté ce matin au Vatican (cf. Zenit du 14 novembre 2012). Parmi les intervenants, le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, ainsi que la théologienne Maria Clara Bingemer et le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège.
Le dernier volume de cette oeuvre, commencée il y a huit ans, doit sortir demain, 21 novembre, dans 9 langues et 50 pays, avec un tirage de plus d’un million d’exemplaires, rapporte Radio Vatican.
Selon le cardinal Ravasi, qui a salué « l’effort louable » de Benoît XVI pour compléter la trilogie sur la vie de Jésus de Nazareth, ce livre, même s’il se concentre sur l’enfance de Jésus, ne peut se réduire à un « simple cadeau de Noël » et il ne suffit pas d’« envelopper ces pages dans du papier cadeau avec de petites étoiles ».
« Parce que c’est un enfant, cela ne veut pas dire qu’il s’agisse de rhétorique sentimentale », a-t-il insisté, mais au contraire, « les pages des Evangiles de l’enfance sont pour adultes, adultes dans la foi ».
Pour le cardinal, ce livre est accessible à tous, il est « clair » et écrit « avec grande humilité », c’est-à-dire « comme la personne de l’auteur », a-t-il ajouté : « Ce livre n’a pas cette autoréférentialité oraculaire ésotérique qu’ont certaines pages théologiques ou philosophiques illisibles ».
Au contraire, a-t-il estimé, « Benoît XVI a mis en pratique ce qu’un philosophe du langage du siècle dernier a déclaré : tout ce qui peut se dire, peut se dire clairement ».
Le cardinal Ravasi a donné par ailleurs une « relecture » de l’œuvre de Benoît XVI selon quatre clés de lecture : les binômes « histoire-foi », « histoire et prophétie », l’«outil linguistique » et enfin le dialogue « auteur-lecteur ».
Il a précisé que les évangiles de l’enfance de n’étaient pas seulement un texte « informatif », mais « performatif » : il s’agit en effet d’un livre qui implique le lecteur parce qu’il témoigne d’une histoire toujours actuelle.
Pour illustrer, il a donné l’exemple du « cri des mères dans le massacre des innocents », qui est un cri « éternel, perpétuel » : « c’est un cri universel, qui résonne encore de nos jours. Les enfants meurent à Gaza et le cri des mères est le cri continuel… Voyez, le récit ne se termine pas là, dans ce contexte historique », a-t-il fait observer.
Le P. Lombardi a de son côté rendu hommage au travail de Benoît XVI « Seul un grand courage et une grande passion pouvaient permettre d’arriver à bon port en ces années où les engagements pour le gouvernement de l’Eglise universels sont si importants ». Et si le livre est « petit physiquement », cependant sa « signification » ne l’est pas.