Anne Kurian
ROME, mercredi 14 novembre 2012 (ZENIT.org) – Benoît XVI évoque trois « chemins pour arriver à la connaissance de Dieu » : le monde, l’homme, la foi.
Le pape a en effet poursuivi son cycle de catéchèse sur la foi, ce mercredi 14 novembre 2012, dans le hall Paul VI au Vatican. Il était entouré de personnes du monde entier, dont un groupe de jeunes francophones qui a chanté spontanément un « Alléluia, proclamez que le Seigneur est bon » après la salutation en français.
Si Dieu a toujours « l’initiative » dans le chemin de foi de l’homme, cependant il « respecte toujours sa liberté », a souligné Benoît XVI. L’homme a donc une réponse à donner, il ne s’agit pas de rester passif, mais d’agir pour connaître Dieu.
Quels sont les moyens à sa disposition ? Le pape en a cité trois « qui peuvent ouvrir le cœur de l’homme à la connaissance de Dieu », trois « signes qui conduisent à Dieu » : le monde, l’homme, la foi.
Pour emprunter le chemin de la connaissance de Dieu à travers « le monde », l’homme est invité à « retrouver la capacité de contempler la création, sa beauté, sa structure ». Car le monde « n’est pas un magma informe », a expliqué Benoît XVI, mais au contraire, « plus nous en découvrons les merveilleux mécanismes, plus nous voyons un dessein, nous voyons qu’il y a une intelligence créatrice ».
Pour illustrer son propos, le pape a cité Albert Einstein, qui constate que dans les lois de la nature « se révèle une raison si supérieure que toute la rationalité de la pensée et des systèmes humains est en comparaison une réflexion absolument insignifiante ».
Le deuxième chemin n’est autre que celui de « l’homme » à l’intérieur de lui-même : pour se faire, il s’agit de retrouver la « capacité de s’arrêter, de regarder en profondeur en soi-même et d’y lire cette soif d’infini que l’on porte en soi », soif qui « renvoie à Quelqu’un qui puisse la combler ».
Enfin, le troisième chemin, « la foi », se vit dans la pratique même de la vie de foi : « celui qui croit est uni à Dieu, il est ouvert à sa grâce, à la force de la charité », a souligné Benoît XVI, estimant que la foi est un chemin d’évangélisation de soi-même et des autres.
En effet, d’une part la vie de foi « devient témoignage du Ressuscité », car cette foi vécue « ne craint pas de se montrer dans la vie quotidienne », et d’autre part elle « convertit notre vie quotidienne, transformant en nous les mentalités, jugements de valeur, choix et actions concrètes ».
Le pape a aussi dénoncé des écueils de la foi, vue comme une « illusion, une fuite de la réalité, un refuge confortable, du sentimentalisme », ou encore comme « un simple système de croyances et de valeurs ».
En réalité, a-t-il insisté, la foi est « implication de toute la vie » et avant d’être « une doctrine, une morale », elle est « l’évènement de la rencontre entre l’homme et Dieu en Christ Jésus », elle est « l’accueil de la personne de Jésus ».
C’est pourquoi le chrétien doit avant tout « regarder et faire regarder vers le Christ », c’est-à-dire « rendre toujours plus transparent son témoignage de foi, en purifiant sa vie pour qu’elle soit conforme au Christ » et c’est alors qu’il sera « une voie privilégiée pour ceux qui sont dans l’indifférence ou dans le doute quant à leur existence et leur action ».
Pour Benoît XVI, ces trois chemins sont des « réponses de la foi à l’athéisme, au scepticisme, à l’indifférence envers la dimension verticale, afin que l’homme de notre temps puisse continuer à s’interroger sur l’existence de Dieu ».