ROME, mardi 6 novembre 2012 (Zenit.org) – « Les victimes, c’est nous, le peuple ! Il n’est plus temps de chercher le coupable… Il faut appeler à la paix sans condition » : une position partagée par le patriarche Grégoire III et Mgr Pascal Gollnisch.
Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient, a en effet reçu à Paris, le 5 novembre 2012, le patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem, Grégoire III, avec les représentants des Églises du Moyen-Orient, et le vice-recteur de l’Institut Catholique de Paris. La crise syrienne a été au cœur de la rencontre.
Mgr Gollnisch a rappelé que « l’Œuvre d’Orient n’est ni l’ONU, ni l’OTAN, ni le HCR mais qu’elle se préoccupe de la situation des chrétiens de Syrie. Elle agit à la mesure de ses moyens, par des aides concrètes mais aussi par des prises de parole en France » dans les médias, auprès des politiques.
Il a souligné les 6 points qui guident l’attitude de l’Œuvre d’Orient sur la question syrienne :
Être auprès des chrétiens sur place. Nous restons en contact par téléphone, par mail. Nous relayons vos messages, vos paroles, vos actions.
Venir en aide aux personnes déplacées, réfugiées, comme nous l’avons fait pour les chrétiens d’Irak.
Veiller à un meilleur équilibre de l’information. Nous sommes bien conscients des difficultés de l’information, parfois trop unilatérale. Nous nous efforçons de donner la parole à d’autres voix, de transmettre d’autres visions plus proches du terrain.
Avoir conscience de l’internationalité du conflit et des difficultés que cela engendre.
Alerter sur la complexité de la situation pour mettre fin à la dualité des bons rebelles contre une méchante armée.
Appeler à la paix sans condition. On ne peut plus imposer des conditions quand ils y a des milliers de morts, il faut l’arrêt des armes.
Pour Grégoire III « la guerre est le moment où il y a le plus de mensonges et le plus d’hypocrisie. Aujourd’hui personne n’a de solution. C’est le grand problème. Nous devons parler Una Voce. L’Europe doit moins s’ingérer dans les affaires du Moyen-Orient et nous devons tous appeler à la réconciliation. Il faut être sensible aux victimes et au bourreau nous a dit le Pape lors de son voyage au Liban. Il n’est plus temps de chercher le coupable. Les victimes c’est nous, le peuple. Ne parler que des chrétiens n’est pas juste, nous sommes des citoyens, nous voulons la paix en Syrie pour tous les citoyens ».
Il y a de multiples exemples de solidarité entre chrétiens et musulmans alaouites ou sunnites : « Les chrétiens sont un catalyseur. On doit mettre en lumière leur rôle d’agents de paix à l’intérieur de la Syrie et dans le monde entier (…). L’islam a beaucoup de courants, nous ne devons avoir ni haine, ni peur mais marcher ensemble. Merci à l’Œuvre d’Orient qui est un catalyseurde ces idées », a ajouté le patriarche.
« Le gouvernement a pris nos écoles, ne nous a jamais donné d’argent, nous sommes libres. Nous sommes la référence locale (…). Nous sommes pro-stabilité, pro-laïcité. Nous ne sommes ni pro ni anti régime » affirme-t-il, ajoutant : « Il faut que la France sache qu’on l’aime et qu’elle n’oublie pas qu’elle avait un mandat en Syrie, qu’elle lui a donné la laïcité comme elle l’a donnée à l’Empire ottoman ».