Luca Marcolivio avec Océane Le Gall
ROME, vendredi 14 septembre 2012 (ZENIT.org) – « Durant ce congrès nous avons assisté à une épiphanie particulière de l’Eglise en Afrique », a déclaré le cardinal Stanislas Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs, en clôturant les travaux du congrès panafricain des laïcs, à Yaoundé, au Cameroun, le 9 septembre dernier.
Le congrès, organisé par le dicastère, s’est achevé dimanche dernier après six jours de travaux sur le thème : « « Etre témoins de Jésus-Christ en Afrique aujourd’hui » (cf. Zenit des 21 août et 5 septembre 2012).
« Nous avons pu découvrir ses nombreuses ressources spirituelles, sa grande vitalité religieuse et humaine, ainsi que le fort dynamisme missionnaire de ses laïcs », a dit le cardinal Rylko en se réjouissant de cette « extraordinaire expérience de communion ecclésiale », vécue au milieu des évêques, des prêtres, des religieuses et des religieux, des fidèles laïcs du continent.
A propos de la vocation et la mission des fidèles laïcs dans l’Eglise et dans le monde, il a insisté sur la « formation d’un laïcat mûr » qui « n’est pas un privilège, mais bien un droit et un devoir dans l’Eglise ».
« L’Afrique a un extrême besoin d’un tel laïcat! », a-t-il expliqué. Un laïcat qui ait « le courage d’aller à contre-courant par rapport aux tendances culturelles dominantes », le courage « d’assumer la responsabilité du bien commun » dans la société où il vit.
Les laïcs, a rappelé le cardinal Rylko, sont appelés à « défendre la dignité de la personne humaine et de ses droits inaliénables comme le droit à la vie » ; appelés à « défendre l’ordre moral qui est le fondement de la vie de chaque personne humaine et de toute société » et à « défendre les institutions fondamentales de la vie de l’homme, c’est-à-dire le mariage et la famille ».
Mais l’urgence s’impose aujourd’hui aussi de découvrir « le droit et le devoir de leur participation active et responsable à la vie politique », a-il dit, rappelant maintes fois soulignée par Benoît XVI d’une « nouvelle génération de catholiques ».
Mais cette urgence est aujourd’hui confrontée à l’apparition, sur le continent africain aussi, d’un « risque sérieux » qui consiste à « se préoccuper fébrilement des conséquences sociales, culturelles et politiques de la foi, escomptant que cette foi existe ». Et ce risque doit être combattu en ramenant
« Dieu au centre de la vie de chaque chrétien » a-t-il exhorté.
Pour cela, le cardinal Rylko invite à saisir l’occasion de l’Année de la Foi promulguée par Benoît XVI à partir du 11 octobre prochain, pour redécouvrir le Catéchisme de l’Eglise catholique comme une “boussole sûre pour la vie et pour la mission de chaque fidèle laïc, et à souvenir les paroisses, « lieu primordial de la formation des fidèles laïcs », « véritable école de vie chrétienne, école de communion et de témoignage de la foi ».
Dans ce contexte, le cardinal Rylko a souligné les bienfaits des nouveaux « Mouvements ecclésiaux », voyant en eux « un véritable don de Dieu » pour la nouvelle évangélisation et pour l'activité missionnaire proprement dite.
« Ils doivent parfois être corrigés, insérés dans l’ensemble de la paroisse ou du diocèse », a-t-il dit, mais « nous devons respecter le caractère spécifique de leurs charismes ».
« Combien de personnes, ici aussi en Afrique, grâce à ces nouveaux charismes, ont découvert la joie de la foi et la fascinante beauté d’être des chrétiens catholiques! Combien d’énergies missionnaires ont été libérées chez les hommes et les femmes, chez les jeunes et les adultes grâce à la formation qu’ils ont reçue en eux ! », S’est-il exclamé, estimant que l’Eglise en Afrique ne pourra que « profiter de leur mise en valeur ».
Le président du conseil pontifical pour les laïcs a terminé son discours par des paroles d’encouragement à tous les chrétiens d’Afrique qui souffrent à cause de l’intolérance religieuse, de la haine et de la violence, en leur disant : « A tous ceux qui souffrent, nous voulons dire: vous n’êtes pas seuls et abandonnés! Le Christ est avec vous! L’Eglise est avec vous! ».
Le congrès panafricain de Yaoundé s’est achevé par une messe présidée par le cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de Douala, en la basilique de Mvolye, au son des musiques et des chants propres à la liturgie africaine.