Anne Kurian
ROME, lundi 24 septembre 2012 (ZENIT.org) – L’Association des Conférences épiscopales de l’Afrique centrale (ACEAC) se mobilise en faveur de la sécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Le pays est en effet en proie à des attaques de groupes armés: les évêques congolais avaient déjà protesté contre cette violence en juillet dernier (cf. Zenit du 12 juillet 2012) en organisant des actions concrètes (cf. Zenit du 25 juillet 2012)
En vertu de leur « mission sacrée de prendre soin du peuple de Dieu avec dévouement », les évêques de l’ACEAC en appellent aux dirigeants et aux chrétiens, dans une déclaration signée le 18 septembre 2012 par Mgr Simon Ntamwana, archevêque de Gitega (Burundi) et président de l’ACEAC, et par ses deux vice-présidents, Mgr Jean-Pierre Tafunga, archevêque de Lubumbashi (RD Congo) et Mgr Philippe Rukamba, évêque de Butare (Rwanda).
L’ACEAC est « témoin depuis plusieurs mois des troubles tragiques » suscités dans la sous-région des Grands lacs africains, en particulier « à l’Est de la République démocratique du Congo », constate le texte.
Les évêques déplorent les « conséquences multiformes des actes de violence vraisemblablement planifiés comme armes de guerre » qui « attentent atrocement à la dignité de la personne humaine ». Ils dénoncent à ce sujet les « tueries, viols, enrôlement des enfants dans les armées, déplacements forcés des populations, campements inhospitaliers des réfugiés, exploitation anarchique des ressources naturelles ». Ils condamnent donc « sans ambages » les actes de violence.
Les évêques expriment leur « paternelle affection » et leur « proximité spirituelle » aux victimes des actes de violence.
Ils demandent à Caritas/ACEAC d’organiser une « collecte en faveur des réfugiés congolais » au Rwanda, au Burundi et en Tanzanie, le 1er dimanche de l’Avent (2 décembre 2012), qui est aussi « jour de la prière pour la réconciliation dans la sous-région des Grands lacs africains ».
La déclaration exhorte également les dirigeants des pays de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) à « prendre des initiatives de dialogue en vue d’une judicieuse appréciation des revendications sur la base de lois établies qui garantissent la paix, la cohabitation harmonieuse et la réconciliation des peuples ».
Les évêques invitent la communauté internationale à « intervenir en faveur des populations civiles agressées » afin de « les mettre à l’abri des combattants », tout en gardant une attitude « objective » d’observation.
Ils lui demandent aussi de « prévenir les conflits par des mécanismes appropriés et non violents » et de « favoriser le dialogue entre les parties en conflit ».
Enfin, ils se tournent vers l’Eglise catholique, invitant le clergé et les personnes consacrées à « proclamer la vérité de l’Evangile en toute liberté au monde de la politique » et ils encourageant les laïcs à « former leur conscience chrétienne en approfondissant leur connaissance de la Bible et de la Doctrine sociale de l’Eglise, afin de mieux défendre la justice et la paix ».
Ils invitent les baptisés à un « vrai et courageux plaidoyer auprès des dirigeants et de leurs opposants en vue d’un dialogue sincère et constructif ».