Anne Kurian
ROME, lundi 24 septembre 2012 (ZENIT.org) – Le « progrès authentique de la société humaine » ne peut pas se passer de « politiques de protection et de promotion du mariage et de la communauté qui en découle », affirme Benoît XVI.
Le pape a reçu les participants aux travaux du Comité exécutif de l’Internationale démocrate centriste – appelé aussi l’Internationale démocrate chrétienne – en sa résidence d’été de Castelgandolfo, samedi 22 septembre 2012. Le président du mouvement, Pier Ferdinando Casini, était présent (cf. « Documents » pour le texte intégral).
Aujourd’hui, leur a dit Benoît XVI, la situation économique actuelle revêt une « complexité et une gravité » préoccupantes. Dans ce cadre, le chrétien « est appelé à agir avec un esprit prophétique », c’est-à-dire capable de saisir dans l’histoire « l’incessante et mystérieuse présence de Dieu », a-t-il poursuivi.
Concrètement, a-t-il expliqué, il s’agit de rechercher le « solide fondement éthique » de la société : en ce sens, la « contribution politique et institutionnelle » des chrétiens ne peut « pas se limiter à répondre aux urgences d’une logique de marché », mais doit affirmer la centralité de « la recherche du bien commun », et de la « promotion et la protection de la dignité inaliénable de la personne humaine ».
Il faut pour cela aller contre « les offres nombreuses et bruyantes » de réponses « hâtives, superficielles et à court terme » concernant les « besoins les plus fondamentaux et profonds de la personne », a insisté le pape.
Or, le « discernement décisif » en la matière s’exerce dans les intérêts « les plus vitaux et délicats » de la personne, « inhérents au sens de la vie et à la recherche du bonheur », a-t-il souligné : le chrétien doit toujours garder en vue « le respect de la vie dans toutes ses phases, de la conception jusqu’à la fin naturelle – avec le refus conséquent de procurer l’avortement, l’euthanasie et toute pratique eugénique ».
Selon Benoît XVI, « c’est un engagement qui est lié à celui du respect du mariage, comme union indissoluble entre un homme et une femme et comme fondement de la communauté de vie familiale ».
Pour le pape, « le progrès authentique de la société humaine » ne peut donc se passer « de politiques de protection et de promotion du mariage et de la communauté qui en découle ».
Ces politiques doivent être adoptées par les Etats et par la communauté internationale, afin d’ « inverser la tendance d’un isolement croissant de l’individu, source de souffrance et de dessèchement, tant pour l’individu que pour la communauté », a-t-il ajouté.
La famille, «fondée sur le mariage et ouverte à la vie», est un lieu de « partage, de respect, d’amour gratuit », et même le « lieu principal et le plus incisif pour l’éducation de la personne », a constaté Benoît XVI. Elle est par une conséquent une « racine qui alimente non seulement chaque personne, mais aussi les bases mêmes de la cohabitation sociale ».
La responsabilité de protéger le mariage et la famille « concerne de façon particulière ceux qui sont appelés à occuper un rôle de représentation », a précisé le pape, les appelant à « réaliser toutes les possibilités de bien commun dont ils sont capables, selon la mesure et la mission que le Seigneur confie à chacun », car « un jugement implacable s’exerce sur les grands » (Sg 6,5).
De même, « l’engagement des chrétiens dans la société » ne doit pas connaître des « fléchissements ou des replis », mais au contraire « se diffuser avec une vitalité renouvelée, étant donné la persistance et l’aggravation des problématiques » actuelles, a estimé Benoît XVI.
Précisant l’engagement des chrétiens en politique, il a rappelé que « l’ordre des choses doit être subordonné à l’ordre des personnes et non l’inverse ».
L’ordre de la personne « a comme fondement la vérité, s’édifie dans la justice » et « est vivifié par l’amour », a-t-il précisé. Et c’est un ordre qui ne peut pas s’établir sans « une constante attention à la Parole de Dieu et au Magistère de l’Eglise », de la part de ceux qui s’inspirent des valeurs chrétiennes pour leur activité.