Anne Kurian

ROME, vendredi 7 septembre 2012 (ZENIT.org) – Les évêques d’Europe invitent les chrétiens au « dialogue culturel » dans la société, afin de participer à l’avenir du continent, indique un communiqué du 6 septembre 2012.

Les évêques européens responsables de la pastorale sociale dans leurs Conférences épiscopales respectives se sont réunis du 3 au 5 septembre 2012 à Chypre, à l’occasion de la première rencontre de la commission Caritas in veritate du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE) présidée par Mgr Giampaolo Crepaldi (cf. Zenit du 28 août 2012).

Invitation au dialogue culturel

Les évêques réaffirment que « l’Église catholique entend renouveler son engagement dans la vie sociale et culturelle avec la lumière et la force de sa foi », car « l’avenir de l’Europe et l’exclusion sociale constituent des défis sérieux » pour elle.

Les chrétiens ont une « responsabilité spéciale vis-à-vis de l’avenir de l’Europe » : en effet, insistent les évêques, « l’annonce du Christ dans les réalités temporelles est en soi un facteur de développement et de cohésion sociale » car « en annonçant le Christ à l’homme, l’Église lui révèle sa véritable nature ».

Pour cette mission, les évêques encouragent les chrétiens à mettre en valeur les « richesses culturelles de ce continent », le dialogue des « arts et des sciences avec la foi religieuse sans intégrisme d’un côté comme de l’autre », et les « échanges culturels entre les jeunes Européens ».

A ce titre, estiment-ils, « l’une des principales tâches de la pastorale sociale est d’accroître sa capacité de dialogue culturel », cependant, le dialogue avec le monde ne doit pas traiter « uniquement les contenus et les problèmes » mais aussi « les présupposés culturels de ces problèmes ».

Les évêques se disent satisfaits après des rapports sur l’activité de l’Église dans le domaine social, dans divers pays car  le « travail et la beauté de la charité » est « le signe d’un amour profond pour tous les hommes, qui montre que l’Église peut annoncer l’espérance même dans un monde en crise ».

La personne, dans toutes ses dimensions

Les évêques dénoncent par ailleurs « l’absence d’une vision anthropologique et sociale centrée sur la solidarité et la subsidiarité », à la base de crise : les politiques sociales « ne doivent pas se fonder uniquement sur un critère de rentabilité, en mettant ainsi durement à l’épreuve la cohésion sociale du Vieux Continent », car la « question anthropologique » est « au centre de la question sociale ».

Il manque, constatent-ils, dans les politiques de l’Union européenne « une vision anthropologique et sociale capable d’accueillir la personne et la société dans toutes ses dimensions », et ils déplorent « l’exclusion sociale croissante » comme « l’un des grands problèmes de l’Europe intégrée ».

Selon les évêques, cette exclusion est due à « l’absence d’un système de protection sociale adéquat », du fait que « les politiques sociales ne sont plus uniformes pour toutes les composantes de la société », mais sont « individualisées en fonction de critères exclusivement économiques, au point d’appliquer aux politiques sociales le critère de la rentabilité économique ». Pour eux, « cette tendance met directement en jeu l’objectif de la cohésion sociale en Europe ».

Les participants ont rencontré M. Dimitris Christofias, président de la République de Chypre, qui a assumé la présidence du Conseil de l’Union européenne pour ce second semestre de 2012. M. Christofias a assuré que son gouvernement s’est engagé à renforcer les politiques sociales dans l’Union. Les évêques ont été reçus également par Sa Béatitude Chrysostomos II, archevêque orthodoxe de Chypre, ce qui témoigne des « bons rapports » qu’entretiennent les deux Églises.

Mgr Diarmuid Martin, archevêque de Dublin, M. Vincenzo Buonomo, professeur à l’Université pontificale du Latran, M. Andreas Pitsillides et M. Marios Mavrides, tous deux membres du Parlement chypriote, sont aussi intervenus.