Anne Kurian
ROME, lundi 3 septembre 2012 (ZENIT.org) – Les fidèles laïcs du continent africain sont invités à redécouvrir le sens de leur baptême, qui n’est pas « un rite » mais une « réalité qui transforme profondément » et qui « libère de toute peur ».
Mgr Josef Clemens, secrétaire du Conseil pontifical pour les laïcs, explique le sens du Congrès panafricain des laïcs catholiques organisé du 4 au 9 septembre 2012 au Cameroun (cf. Zenit du 21 août 2012), dans un entretien publié le 30 août 2012 par la Conférence épiscopale gabonaise.
L’ancien secrétaire du cardinal Ratzinger y transmet la bénédiction de Benoît XVI, qui exprime « son affection spéciale pour l’Afrique ».
Après la « réussite » du Congrès organisé pour le continent asiatique, à Séoul, en Corée du Sud (septembre 2010), le Conseil pontifical a pensé « au continent africain que l’on croit souvent abandonné, mais qui ne l’est pas du tout », confie Mgr Clemens : pour l’Église, il est « un continent d’espérance », affirme-t-il.
Le congrès est surtout destiné à « l’Afrique « noire » », précise-t-il, car l’Afrique du Nord « présente une problématique ecclésiale différente ».
Ce congrès, poursuit-il, vise « l’approfondissement de l’identité des fidèles laïcs et le sens de leur engagement en Afrique », notamment au moyen des discours de Benoît XVI en terre africaine.
Les congressistes seront « des laïcs envoyés par les Conférences épiscopales et des membres des associations et des mouvements ecclésiaux », des personnes qui « écoutent, réfléchissent, participent activement » et, ensuite, « sont capables de transmettre au sein de leurs communautés ecclésiales les fruits du Congrès », explique Mgr Clemens.
Pour le dicastère, les fidèles laïcs africains sont appelés à « prendre conscience du sens profond du baptême et de la dignité baptismale » : « le baptême n’est pas une cérémonie, un rite, un titre honorifique ou encore une tradition au sein de sa famille; il est une réalité qui transforme profondément ».
« Il faut donc découvrir la profondeur de cette grâce dans la quotidienneté », estime Mgr Clemens, mettant en garde contre « une culture imprégnée d’une vision magique », qu’il qualifie d’« esclavage né de la peur ».
En ce sens, la formation des laïcs est d’une « importance capitale », elle est « un médicament privilégié contre les interprétations erronées » car « une formation appropriée aide à montrer comment le sacrement du baptême libère des conditionnements et de toute peur ».
En Afrique – où les 15 à 24 ans représentent plus de 20% de la population – il faut « investir dans la jeunesse, malgré toutes les difficultés », souligne Mgr Clemens. Il faut « accompagner les jeunes », les encourager à « s’engager sérieusement dans leur formation humaine, scolaire, professionnelle et dans la construction de leur avenir ».
Il faut également « leur transmettre l’espérance, plus forte que toutes les adversités » : pour ne pas « perdre l’espérance d’un monde meilleur, ni tomber dans le non-sens de la vie et de leur engagement », les jeunes « doivent se préparer, former leur caractère, nouer des relations pleines de sens au niveau familial, mais aussi au niveau social », conclut Mgr Clemens.