Anne Kurian
ROME, mercredi 14 mars 2012 (ZENIT.org) – Le phénomène des abus sexuels dont les enfants sont victimes doit être conbattu efficacement dans toute la société, demande Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à Genève.
Il s’est en effet exprimé, le 9 mars 2012, dans le cadre de la 19e session du Conseil des droits de l’homme, au cours d’un débat sur la « violence sur les enfants ».
Mgr Tomasi demande d’affronter la plaie des abus sexuels dans toute la société, en reconnaissant le phénomène « honnêtement » et en le prévenant « efficacement » pour protéger « la sécurité et la santé physique et émotionnelle » des enfants qui « représentent l’avenir de la société ».
Il a exprimé la « profonde préoccupation » du Saint-Siège, pour les enfants dont le bien-être « physique, émotionnel, et spirituel » est « gravement blessé » lorsqu’ils subissent de telles violences.
L’archevêque déplore que « 300.000 enfants soient impliqués dans plus de 30 conflits du monde ». Ils sont, dénonce-t-il, recrutés « brutalement » comme « combattants, messagers, gardiens, cuisiniers, et pour des relations sexuelles forcées ». Et « 115 millions des 215 millions d’enfants ouvriers du monde sont utilisés dans des travaux dangereux ».
Parmi tous ces fléaux, la « violence sexuelle » est particulièrement « inquiétante » et exige « davantage d’attention », de la part de tous : « tous les membres de la famille humaine doivent partager la responsabilité de protéger nos enfants », en les aidant à bénéficier de leur « dignité humaine », et en les accompagnant d’une façon « attentive et saine » dans leur maturation, demande l’archevêque italien.
La délégation du Saint-Siège se dit à ce sujet « extrêmement consciente » des actions « très regrettables » perpétrées par des ministres religieux qui ont « trahi les valeurs-mêmes qu’ils prêchent », en commettant des « actes aberrants » sur des enfants.
L’observateur du Saint-Siège assure que l’Eglise catholique travaille activement pour la prévention de tels abus dans des cadres religieux, notamment par la création d’une base de données sur Internet “pour la protection de l’enfant”, à dessein d’aider les institutions en lien avec l’Eglise catholique (cf. Zenit du 8 février 2012). Il cite également Benoît XVI, souhaitant “que les efforts consciencieux de l’Eglise pour faire face à cette réalité aident la communauté en général à mieux cerner les causes, la fréquence et les conséquences des violences sexuelles, et à lutter de façon plus efficace contre ce fléau”.
Cependant, souligne Mgr Tomasi, il ne faut pas « se faire d’illusions » en pensant que l’abus sexuel sur mineurs est « restreint à des institutions ». Il a « insidieusement » infiltré « tous les éléments de la société », insiste-t-il, citant « le voisinage proche, et le cercle social immédiat de l’enfant, l’école, le lieu de travail, les centres de détention », y compris même « l’intérieur de la famille ».
En plus de ces risques « traditionnels », dénonce-t-il, les « nouvelles technologies » sont à prendre en considération : souvent, note-t-il, elles « bombardent » les enfants d’images et d’informations « néfastes et effrayantes ». Ou bien elles abritent des forums « manipulés », auxquels les enfants participent « naïvement », et deviennent la « proie » de personnes qui ont des motifs « égoïstes et nuisibles ».