L’année bissextile, par le Dr. Pierre North, astrophysicien

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Plus de place pour la superstition

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ROME, jeudi 1er mars 2012 (ZENIT.org) – L’année bissextile ne porte pas « malheur », ce n’est pas un fruit du « hasard », elle est née de la volonté de l’homme de s’ajuster au rythme des saisons, de Jules César au pape Grégoire XIII…

C’est ce qu’explique à Zenit le Dr. Pierre North, astrophysicien suisse, maître d’enseignement et de recherche au Laboratoire d’astrophysique de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). Il rappelle les tenants et les aboutissants des années bissextiles, y compris des années « centenaires » bissextiles. Un exposé où perce son engagement de chrétien évangélique. Science et foi font bon ménage: plus de place pour la superstition.

Il confie : « C’est plutôt difficile d’évangéliser en parlant d’années bissextiles! Par contre, la nécessité de l’année bissextile est simple à expliquer ».

Voici donc l’explication : « La durée de l’année est de 365,2425 jours solaires, si on parle de l’année tropique, c’est-à-dire celle qui est calée sur les saisons, et qui diffère très légèrement de l’année sidérale, laquelle prend les étoiles comme référence.

Cette valeur est proche de 365 jours 1/4, si bien qu’au bout de 4 années « communes » (c’est-à-dire de 365 jours), on est en retard de 1 jour entier (à très peu près) sur le cycle des saisons. Pour rattraper cela, on ajoute 1 jour tous les 4 ans, et on a choisi le 29 février. Cette recette constitue le calendrier julien, parce qu’elle a été imposée par Jules César. Elle est restée en vigueur jusqu’au seizième siècle (et au-delà dans certaines régions).

En fait, on en rajoute un peu trop, puisque 0.2425 jours est légèrement plus petit que 1/4. C’est pourquoi dans le calendrier grégorien (ainsi nommé en référence au pape Grégoire XIII, qui l’a promulgué en 1582), on considère les années séculaires comme communes (par exemple, 1900 n’était pas bissextile alors qu’elle aurait dû l’être selon le calendrier julien), sauf si elles représentent un nombre de siècles divisible par 4. Ainsi, l’année 2000 était bissextile parce que 20 siècles/4=5 ; par contre, 19/4 n’est pas un nombre entier, ni 21/4, donc 2100 ne sera pas bissextile.

En réalité, la durée de 365,2425 jours, adoptée dans le calendrier grégorien, est légèrement trop longue, une valeur plus exacte étant 365,2422 jours. Mais cela n’implique qu’une erreur de 3 jours sur 10’000 ans, ce qui n’est pas très tragique, surtout si Jésus revient entretemps ! »

Propos recueillis par Anita Bourdin

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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