ROME, Lundi 30 mai 2011 (ZENIT.org) – La Nouvelle évangélisation, c’est trouver une façon nouvelle pour annoncer la Bonne Nouvelle à l’homme « sécularisé », explique Benoît XVI, et de nouveaux évangélisateurs. Un appel à la sainteté.

Le pape a reçu ce matin en audience au Vatican, pour la première fois, les membres de l'assemblée plénière du nouveau dicastère – institué en octobre dernier - pour la Nouvelle évangélisation, présidé par Mgr Rino Fisichella.

L’homme d’aujourd’hui, sécularisé, « souvent distrait et insensible », a besoin d’évangélisateurs d’un nouveau type, capables d’annoncer la Parole de Dieu de façon à le toucher », avec une « vigueur nouvelle » dans l’annonce, fait observer le pape.

Benoît XVI fait observer que la sécularisation a laissé « de lourdes traces même dans des pays d’ancienne tradition chrétienne ». Elle se manifeste par une « crise de la vie chrétienne » et appelle comme réponse une « nouvelle évangélisation », une annonce selon des modalités nouvelles.

Benoît XVI souligne que cette exigence naît de l'Évangile même comme « annonce toujours nouvelle du salut opéré par le Christ pour faire participer l’humanité au mystère de Dieu et de sa vie d’amour, pour l’ouvrir à un avenir et à une espérance fiable et forte ».

« La mission, dit-il, n’a pas changé, et ne doivent pas non plus changer l’enthousiasme et le courage qui ont animé les Apôtres et les premiers disciples. L’Esprit Saint qui les a poussa à ouvrir les portes du Cénacle, les instituant évangélisateurs (cf. Ac 2,1-4), est le même Esprit qui anime aujourd’hui l'Église pour une annonce renouvelée, d’espérance, aux hommes de notre temps ».

« En ce moment de l’histoire, a précisé Benoît XVI, l'Église est appelée à accomplir une évangélisation nouvelle, c’est-à-dire à intensifier l’action missionnaire pour répondre pleinement au commandement du Seigneur ».

Cette annonce nouvelle est demandée par des changements culturels profonds et réclame une « attention particulière à l’annonce de l'Évangile » pour « rendre raison de notre foi, dans des situations différentes de celles du passé ».

Le pape précise le diagnostic : « La crise dont on fait l’expérience, porte en elle des traits de l’exclusion de Dieu de la vie des personnes, une indifférente générale face à la foi chrétienne, et même une tentative pour la marginaliser de la vie publique ».

Benoît XVI parle d’une « fragmentation » : « Des personnes qui désirent appartenir à l'Église sont fortement façonnées par une vision de la vie en opposition avec la foi ».

« Même à qui reste lié aux racines chrétiennes, mais vit le difficile rapport à la modernité, il est important de faire comprendre que le fait d’être chrétien n’est pas une sorte d’habit à revêtir en privé ou en des occasions particulières, mais constitue quelque chose de vivant et de totalisant, capable d’assumer tout ce qu’il y a de bon dans la modernité ».

Et cette urgence implique, ajoute le pape, une « formation » adéquate des nouvelles générations, et un « style de vie » des croyants qui leur assure une « authentique crédibilité », d’autant plus « convaincante » que la situation de ceux auxquels ils s’adressent est « dramatique ».

Enfin, Benoît XVI rappelle avec les paroles de Paul VI que l'Église ne peut évangéliser que si son témoignage reste fidèle au Christ, c’est-à-dire s’accompagne de « pauvreté, de détachement, de liberté face aux pouvoirs de ce monde » : c’est ce qu’on appelle la « sainteté ».

Anita S. Bourdin