Jean-Paul II et le judaïsme : un pape dévoué à construire un monde meilleur

Jean-Paul II et le judaïsme : un pape dévoué à construire un monde meilleur

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ROME, Jeudi 28 avril 2011 (ZENIT.org) – Le rabbin Jack Bemporad, président du Center for Inter-Religious Understanding, a rappelé dans une interview à L’Osservatore Romano l’importance de l’engagement de Jean-Paul II dans le dialogue judéo-chrétien, qui s’est acquis au long de son pontificat « la plus haute opinion et le plus grand respect » de la communauté juive.

Jean-Paul II était « totalement dévoué à construire un monde meilleur », a-t-il expliqué.

Ancien rabbin des communautés juives du Texas, de Californie et du New Jersey et professeur à l’université pontificale Saint-Thomas d’Aquin, le rabbin Bemporad a été, rappelle le quotidien du Saint-Siège, un interlocuteur privilégié pour les rapports avec l’Eglise.

Il a notamment travaillé avec le cardinal Willebrands (1909-2006) et le cardinal Cassidy – tous deux présidents émérite du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens – pour permettre d’instaurer de pleines relations diplomatiques entre Israël et le Saint-Siège.

De ses nombreuses rencontres avec Jean-Paul II, le rabbin Bemporad se souvient de son « humanité » et de son « amour ». « On sentait qu’il s’intéressait à vous et à ce que vous faisiez, aux questions que l’on avait alors sur le cœur ».

Jean-Paul II donnait l’impression d’être « totalement dévoué à construire un monde meilleur pour tous les êtres humains », affirme-t-il en évoquant « son engagement pour un dialogue dans lequel on pouvait être conforme à sa propre foi sans offenser la foi des autres ».

Dans cette interview, le rabbin évoque le voyage mémorable de Jean-Paul II à Jérusalem, en l’an 2000. « Je pense que l’image d’un pape fragile, qui avançait lentement, sans aide, vers le Mur pour y insérer la très belle prière de pardon et de réconciliation, a touché de manière indélébile le cœur des juifs, non seulement de ceux d’Israël mais des juifs du monde entier », estime-t-il.

Il est par ailleurs convaincu « que sa rencontre avec les survivants polonais de la Shoah, qui ont reconnu combien ce pape, dans sa jeunesse, a été témoin de cette horreur, a démontré sa solidarité avec la souffrance du peuple juif ».

A ses yeux, l’acte le plus important du pape polonais vis-à-vis de la communauté juive a été sa visite à la synagogue de Rome. « Quel meilleur moyen pouvait-il y avoir que d’entrer dans la synagogue de Rome et d’embrasser le rabbin Toaff devant le monde entier ? », se demande-t-il.

Pour le rabbin Bemporad, « le peuple juif avait la plus haute opinion et le plus grand respect pour Jean-Paul II. Il a été le premier pape à entrer dans une synagogue et à demander pardon pour les actes antisémites passés, utilisant le mot juif teshuvah, qui signifie non seulement une demande de pardon mais aussi la détermination de prendre une nouvelle direction ».

En plus de cela, Jean-Paul II a été l’artisan de l’établissement de pleines relations diplomatiques entre Israël et le Saint-Siège. « Où qu’il aille dans le monde, il a toujours rencontré la communauté juive locale pour établir des liens d’amitié et de compréhension mutuelle. Aucun pape avant lui n’avait fait autant », explique-t-il enfin.

Interrogé sur l’héritage le plus grand laissé par Jean-Paul II, le rabbin Bemporad conclut : « Ne pas abandonner l’espérance, ne pas avoir peur, le pessimisme est un grand péché. Par ailleurs, et cela malheureusement a été oublié, c’était un grand philosophe éthique et moral. Je crois que ses écrits sur la personne et dans le domaine de l’éthique devront être attentivement étudiés par les générations futures ».

Marine Soreau

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ZENIT Staff

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