ROME, Mercredi 22 décembre 2010 (ZENIT.org) – Même si le pire a été évité en Haïti, après le passage du cyclone Tomas au début du mois de novembre dernier, glissements de terrain et inondations ont aggravé la situation déjà très précaire de la population depuis le tremblement de terre du 12 janvier.
À Jérémie, chef-lieu du département de Grand’Anse, dans le sud-ouest du pays, les dégâts provoqués par le cyclone « plongent la population dans la plus grande précarité et rendent les familles de la région encore plus vulnérables à l’épidémie de choléra qui se propage dans tout le département », fait savoir le Secours catholique qui a renforcé son action dans la région.
La région rurale et agricole qui surplombe la ville est la plus sinistrée par le passage du cyclone où, selon Caritas, 10.000 familles seraient dans le besoin, dont beaucoup auraient subi des pertes matérielles très sévères après les grandes pluies.
Une situation d’autant plus catastrophique, rapporte le Secours catholique en France que beaucoup de ces familles avaient accueilli chez elles, « au prix de bien des sacrifices », les rescapés du séisme, soit plus de 100 000 personnes dans la région.
Le Secours catholique, présent dans la région depuis des années, s’inquiète de ce bilan, soulignant que « l’épidémie de choléra, qui a déjà fait plus de 110 000 cas recensés et 2 400 morts en Haïti, se propage dans tout le département ».
Le problème le plus important, signale Mathilde Magnier dans son article, reste l’accès à l’eau potable, principal vecteur de l’épidémie, et rendu encore plus complexe par les récents événements.
Elle explique que les habitants « maîtrisent mal les causes, les effets et encore moins la façon de se protéger » de la maladie qui avait disparu de l’île depuis 100 ans.
Autour de Jérémie, Caritas recense déjà près de 200 morts. « Un chiffre qui pourrait augmenter dramatiquement si l’on n’intervient rapidement », affirme-t-elle.
Pour l’heure, le bureau Caritas à Jérémie essaie de parer à l’essentiel : Campagnes de prévention et de sensibilisation, distributions de sérum de ré-hydratation, accès aux premiers soins, accompagnement des malades vers les centres de traitement du choléra.