ROME, Lundi 26 juillet 2010 (ZENIT.org) – L’Église en Inde apprécie la volonté du gouvernement de ne pas vouloir utiliser des méthodes coercitives pour bloquer la croissance démographique, mais avertit que ces méthodes existent, même si elles sont cachées.
Le ministre fédéral de la santé, Ghulam Nabi Azad, a annoncé récemment que Delhi « n’utilisera pas la force pour arrêter la croissance de la population ».
Pour sa part, le président de la Commission épiscopale pour la famille, Mgr Angelo Gracias, a déclaré à l’agence AsiaNews que « la déclaration est satisfaisante, mais les faits la démentent ».
« Par exemple, a-t-il dénoncé, dans de nombreux lieux, les emplois publics ne sont pas confiés à ceux qui ont plus de deux enfants ».
Face à cette réalité, l’évêque a rappelé que l’Église « est depuis toujours du coté des parents qui décident de garder les enfants qui arrivent ».
Une croissance notable
On estime qu’en Inde la population augmente chaque année de 1,5%, et qu’en 2050 elle dépassera celle de la Chine.
En Inde, Le taux actuel de croissance est comparable à celui de la Chine des années 70, quand le gouvernement maoïste avait décidé d’adopter la loi de l’enfant unique, imposant aux couples chinois qui vivent dans les villes de n’avoir qu’un seul enfant et à ceux qui vivent dans les zones rurales d’en avoir deux.
30 ans après le lancement de cette politique, les effets sociaux sont dévastateurs : les garçons, préférés traditionnellement aux filles par les familles, sont au moins 100 millions de plus et n’ont pas la possibilité de se marier.
Il est probable que, devant un tel exemple, le gouvernement indien maintienne une position pro-vie et adopte une série de mesures pour éviter les avortements sélectifs.
« L’État peut fixer des lignes de conduites, mais ne peut fixer, comme cela arrive en Chine, un nombre précis d’enfants par famille », a expliqué Mgr Gracias.
Selon l’évêque, la question de la population « est très complexe. Ce n’est pas un jeu de chiffres, qui peut se réduire au choix d’entreprendre ou pas des mesures coercitives ».
Mgr Gracias a souligné l’erreur de la théorie apocalyptique de Malthus qui, en 1798, avait prédit que dans un monde de plus en plus peuplé les réserves alimentaires se seraient épuisées.
« Contrairement à ses prévisions, la planète a montré qu’elle avait les ressources pour nourrir tout le monde », a-t-il commenté.
Il a aussi souligné la difficulté de définir le niveau de surpeuplement d’un pays, rappelant qu’il y a des nations plus peuplées que l’Inde qui se sont développées.
A son avis, il existe un lien entre la croissance économique et l’augmentation de la population.
« Les États plus développés ont des taux de natalité beaucoup plus bas que les autres, a-t-il reconnu. Mais pour éviter cela il faut relancer le développement, ne pas couper la population ».
Dans le même temps, il a rappelé la crainte de tant de nations de ne pas avoir suffisamment d’habitants. « Le soit disant ‘hiver démographique’ a frappé une bonne partie du monde, et pourrait continuer à progresser. On doit espérer que l’Inde n’en prendra pas le chemin, car il conduit à la destruction », a-t-il conclu.