ROME, Dimanche 22 novembre 2009 (ZENIT.org) – Le Saint Siège a souhaité « attirer l’attention sur le fait que le programme sur l’éducation pour tous omet toutes les étapes éducatives qui conduisent à la maturité souhaitée », a affirmé Mgr Patrick Chauvet, vicaire général du Diocèse de Paris, dans une intervention à l’Unesco, en octobre dernier, sur la formation des consciences et du cœur.
Mgr Chauvet a invité à ne pas « brûler les étapes ». « L’enfance et l’adolescence sont les deux étapes essentielles qui conduisent à l’âge adulte » et ces étapes « doivent être structurées pour que le jeune devienne un être libre ».
« Si l’enfance est l’étape de la discipline, c’est-à-dire pour devenir disciple, où il y a l’apprentissage des règles qui protègent le trésor d’amour que tout enfant porte, l’adolescence, elle, suppose le temps du progrès, à partir notamment des vertus cardinales avec la découverte de la loi nouvelle, celle de la liberté », a-t-il ajouté. « Cette formation conduit à la maturité, caractérisée par un équilibre entre intériorité et extériorité, personnalité et ouverture à autrui, le pour soi et pour autrui ».</p>
Le haut prélat français a aussi souligné combien « l’éducation de la conscience passe par l’enseignement des vertus », évoquant la distinction entre « l’éthique de la construction de soi » et « l’éthique du code ».
« Le modèle de l’éthique du code, ce que l’on nomme ‘la morale de l’interdit et de l’obligation’, est en train de perdre son hégémonie », a-t-il expliqué. « Cela ne signifie pas qu’il faut supprimer toute loi ! » « Elle est indispensable dans la construction de la personne à l’âge de l’enfance ! » « Mais la morale de la construction de soi à partir des vertus, intègre les interdits comme les obligations ».
Et de définir la vertu comme « une disposition habituelle et ferme à faire le bien ». « La vertu première est d’abord de prendre conscience de l’exigence qui nous habite tous, de devenir des adultes en donnant le meilleur de nous-mêmes », a-t-il ajouté.
« Canaliser, ordonner, apprivoiser, voilà le rôle de la vertu », a encore expliqué Mgr Chauvet. « Ce chemin conduit à une liberté qui permet à un jeune de s’engager dans la vie familiale, politique, économique voire même religieuse ». « Ce chemin éducatif suppose que les éducateurs eux-mêmes assument leurs responsabilités et acceptent de se donner ». « Cela suppose aussi des pouvoirs publics, une reconnaissance de ce que font les enseignants ».
Enfin, « comme le rappelle le Pape Benoît XVI aux éducateurs du diocèse de Rome, la finalité de l’éducation est cet équilibre entre la formation de l’intelligence, celle du cœur et de la conscience ». « Il est toujours préférable d’avoir une tête bien faite plutôt que bien pleine ».