Nigeria : L’Eglise fleurit malgré les difficultés

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Les extrémistes islamiques s’opposent à son œuvre

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ROME, Vendredi 4 septembre 2009 (ZENIT.org) – Malgré les difficultés que pose la présence des extrémistes musulmans, l’Eglise catholique continue de fleurir au Nigeria. 

Mgr Timothy Carroll, vicaire apostolique de Kontagora, a fait savoir à l’association internationale Aide à l’Eglise en détresse (AED), que les militants islamiques ont tenté d’arrêter la construction de nouvelles églises, allant jusqu’à les endommager la nuit. 

En réponse à cela et à d’autres défis, l’AED a annoncé qu’elle ferait don de près de 135.000 euros en trois ans pour faire face aux nécessités premières de la population, comme creuser des puits et fournir une assistance sanitaire de base et une instruction. 

L’association soutient les missions de Karenbana, Shafashi, Bobi, Nsanji Nkoso et Galadima, dans le nord-est du pays. Sans aides « celles-ci ne pourraient survivre », a reconnu l’évêque.

Dans l’Etat nigérian du Niger, la situation est très tendue, malgré que chrétiens et musulmans soient égaux en nombre, à cause de l’opposition des militants islamiques à l’Eglise catholique et l’adoption de la sharia, la loi islamique.  

Abandon des religions tribales

Pour Mgr Carroll, la population locale tourne progressivement le dos aux religions tribales, se tournant vers d’autres croyances plus générales. 

« Nos populations autochtones sont à un carrefour, a-t-il commenté. Dans 10 ans, elles embrasseront le christianisme ou l’islam ». 

« Grâce à Dieu beaucoup se tournent vers l’Eglise catholique, voyant en elle une voie qui conduit à Dieu et au progrès concernant l’alphabétisation et la santé, car nous soignons aussi bien le corps que l’âme ». 

Etant donné que la majorité de la population autochtone est à moitié nomade et que 80% d’entre eux sont analphabètes, l’Eglise assure des programmes d’instruction qui ont lieu en saison sèche, entre janvier et avril, pour ne pas interrompre le cycle agricole. 

Ceux qui arrivent avec succès au bout des trois années d’étude peuvent accéder aux cours du Masuga Language Centre, pour y apprendre les bases de la foi et guider des services de prière. 

La Bible pour enfant de l’AED, en langue locale Hausa est un des textes les plus utilisés, alors que sont en préparation le Nouveau Testament et les Psaumes dans une autre langue locale, le Kamberi. 

Aspect sanitaire

Une équipe constituée par l’Eglise, experte en création de puits, fournit ses services à toute communauté qui en fait la demande (pas uniquement catholique), enseignant l’importance de prendre soin de la structure pour éviter la contamination de l’eau. 

« En améliorant la qualité de l’eau, nous améliorons aussi celle de la santé, vu que la plupart des maladies communes sont liées à l’eau », a souligné Mgr Carroll. 

L’éducation à la santé est fondamentale pour le travail de la mission. Une sœur infirmière va de village en village pour informer les mères sur les causes des maladies les plus communes. 

Mgr Carroll a mis l’accent sur l’importance des mères dans la formation de toute la communauté. 

« Un proverbe africain dit ‘Eduquer une mère c’est éduquer une famille entière’ », a-t-il rappelé.  

La mission suit également un programme de vaccination contre les maladies mortelles les plus communes en Afrique. Outre des cours d’alphabétisation durant la saison sèche, elle stimule également la prise de conscience en faisant de la prévention contre le SIDA.

Réorganisation pastorale

Mgr Carroll a émis l’espoir que certaines missions seront organisées en paroisses au cours des 5 à 10 prochaines années. 

La mission de Shafashi, qui dessert 118 communautés catholiques, pourrait être déjà divisée en deux paroisses, a-t-il souligné, mais le manque de prêtres oblige à repousser le projet. 

Si dans l’est et dans le sud du Nigeria, où l’Eglise est présente depuis un siècle au moins, il y a beaucoup de prêtres, 80% des communautés du nord-est ont moins de dix ans de vie. 

« Les vocations autochtones sont le fruit de l’arbre, a conclu Mgr Carroll. Et aujourd’hui ici nous en sommes seulement à planter les arbres. Les fruits viendront quand Dieu le voudra ». 

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ZENIT Staff

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