ROME, Vendredi 6 février 2009 (ZENIT.org) – Dieu a un rôle à jouer dans les médias, et l’Eglise doit faire entendre sa voix pour évangéliser les personnes à travers tous les moyens de communication modernes.
C’est ce qu’a affirmé Mgr Claudio Celli le 30 janvier dernier, à Dallas aux Etats-Unis, lors d’une conférence sur le thème : « Le rôle des communications de masse dans l’évangélisation », parrainée par la New Evangelization of America.
Le président du Conseil pontifical pour les communications sociales a évoqué la nature interrelationnelle du Dieu trinitaire comme base théologique pour comprendre l’importance de la communication.
Soulignant qu’elle « n’est pas seulement une activité de plus de l’Eglise, mais l’essence même de sa vie », il a expliqué que « la communication de la bonne nouvelle de l’amour de Dieu pour tous les hommes, telle qu’elle s’exprime dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus Christ, est ce qui unifie et donne du sens à tous les autres aspects de la vie de l’Eglise ».
Selon le prélat, il n’y a pas d’évangélisation sans communication, et les moyens de communication de masse récents pourraient être utilisés à cette fin. D’où l’importance d’être préparés à cette tâche à la fois sur le plan technique et culturel.
Deux clés
« Il y a deux dimensions, a dit le prélat, à cette nécessaire attention au contexte culturel ; tout d’abord, il est important pour le communicateur ou l’évangélisateur de connaître la culture générale du public ciblé – ses soucis et ses préoccupations, ses craintes et ses espoirs ; en deuxième lieu, il ou elle doit être familiarisé(e) avec les défis culturels spécifiques posés par le nouvel environnement médiatique où l’évolution des technologies détermine des changements fondamentaux dans les modèles d’utilisation des médias ».
En ce qui concerne le contexte culturel, Mgr Celli a fait part de son espérance car les êtres humains sont créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, qu’ils le reconnaissent ou non. Et de ce fait, « le désir d’être aimés et d’aimer est enraciné dans notre nature humaine. Cette intuition m’assure de manière absolue que le message évangélique central continuera à résonner dans le coeur des hommes ».
« Notre mission est de porter la bonne nouvelle de l’amour infini de Dieu à tous nos frères et sœurs comme le plus grand service que nous puissions leur rendre ». Mais – a-t-il poursuivi – « notre évangélisation ne consiste jamais à nous faire grandir en nombre ou à accroître notre influence, mais uniquement à libérer les personnes des faux dieux qui peuvent si facilement et si sournoisement envahir leur existence ».
Une voix dans le choeur
Le président du Conseil pontifical a souligné la nécessité de « prêter attention à l’émergence de la culture médiatique spécifique dans le contexte de la révolution en cours dans les technologies de communication ».
Le défi posé à l’Eglise est de reconsidérer « de quelle manière transmettre son message » dans ce contexte.
« La logique de communication – a-t-il poursuivi – a été radicalement modifiée ; l’accent mis auparavant sur les médias est maintenant centré sur le public, qui est de plus en plus autonome et réfléchi dans son utilisation des médias ».
L’archevêque a souligné la nécessité d’étudier les nouveaux modes d’utilisation des médias, leur effet sur le public, ainsi que le développement de formes d’enseignement et de présentation interactives ou dialogiques ».
Des communautés et des réseaux se sont formés par le biais d’Internet, fait-il observer, créant un « continent numérique » où « presque un tiers de l’humanité » se retrouve en même temps à « rechercher des informations, exprimer leurs opinions et grandir dans la compréhension ».
« Dieu et la religion ne sont pas exclus de cette médiasphère ; bien au contraire, ils ont l’un et l’autre un nouveau rôle social à y jouer, et sont sujets de débat dans une sorte de ‘recherche de sens’ mondiale ».
« L’Eglise fait partie de ce choeur, une voix parmi d’autres qui proclame l’image de Dieu que le Seigneur Jésus a révélée dans l’Evangile ».
Affiner la stratégie
Mgr Celli a reconnu la présence de l’Eglise sur ce « continent », à travers les sites web des organisations et diocèses catholiques, les blogs de prêtres et religieux, ainsi que les diverses pages web.
« Nous devons développer une présence plus stratégique et intégrée » a-t-il précisé, et aussi
« assurer une présentation de la Bonne Nouvelle plus efficace, articulée et cohérente. Il faut renforcer la communion entre les milliers d’initiatives qui déjà se font jour ».
« Chacun a son propre charisme et sa propre logique, mais chacun est appelé à refléter la mission universelle de l’Eglise ».
Le prélat a présenté un nouveau projet en cours d’élaboration avec le Conseil, une base de données web de radios et télévisions catholiques et de producteurs : Intermirifica.net.
« On espère – a-t-il expliqué – élargir également la base de données pour inclure des listes de podcast, agences de presse, journaux catholiques ainsi que les départements de communication d’universités catholiques ».
L’archevêque a conclu en citant l’exemple de saint Paul « dont l’engagement à proclamer la Bonne Nouvelle à tous les peuples l’a amené non seulement à voyager inlassablement mais également à faire tout son possible, avec abnégation, pour comprendre ceux qu’il voulait évangéliser ».
« L’engagement d’atteindre les autres exige que nous ayons la volonté de changer pour être des témoins plus éloquents et authentiques de la foi que nous proclamons ».