Pour l’unité des chrétiens, il faut des « gestes courageux de réconciliation »

Benoît XVI conclut la Semaine de prière, 50 ans après la venue de Jean XXIII

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ROME, Lundi 26 janvier 2009 (ZENIT.org) – Pour l’unité des chrétiens, il faut des « gestes courageux de réconciliation », a déclaré Benoît XVI dimanche soir en la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Il a souligné que la conversion de saint Paul a été un « renoncement à sa propre perfection », et que c’est maintenant aux chrétiens d’être dans le monde « des instruments de réconciliation et de paix ».

L’homélie de Benoît XVI, au cours de ces vêpres œcuméniques, en conclusion de la grande semaine de prière pour l’Unité des chrétiens (18-25 janvier), était d’autant plus attendue, en la fête de la conversion de saint Paul, en cette année Saint-Paul.

Et comme cette année, les méditations de la semaine de prière pour l’unité étaient préparées par des chrétiens de Corée, le pape a aussi évoqué la souffrance de la division de ce pays. Il n’a pas manqué de mentionner également la Terre Sainte.

« La conversion de saint Paul nous offre le modèle et nous indique la voie pour aller vers la pleine unité. L’unité en effet réclame une conversion : de la division à la pleine communion, de l’unité blessée à l’unité guérie et entière ! Cette conversion est un don du Christ ressuscité, comme ce fut le cas pour saint Paul ».

Paul, conquis par le Christ

Benoît XVI a actualisé le récit de la conversion de Paul en disant : « Le même Seigneur qui a appelé Saul sur le chemin de Damas, s’adresse aux membres de son Eglise – qui est une et sainte – et, appelant chacun par son nom, il demande : pourquoi m’as-tu divisé ? Pourquoi as-tu blessé l’unité de mon corps ? »

Puis Benoît XVI a décrit les deux « dimensions » de la conversion. Il s’agit d’abord, a expliqué le pape de « connaître et reconnaître ses fautes à la lumière du Christ » : « cette reconnaissance devient douleur et repentance, désir d’un nouveau commencement ».

Il s’agit ensuite de « reconnaître que ce nouveau chemin ne peut venir de nous-mêmes » : « Il consiste à se laisser conquérir par le Christ ».

Le pape résume son commentaire en disant : « La conversion exige notre ‘oui’ », mais « ce n’est pas, en dernière analyse, une activité qui est mienne, mais un don, et le fait de se laisser former par le Christ : c’est une mort et une résurrection ».

Et de préciser à propos de Paul que sa conversion n’a pas été un passage de « l’immoralité à la moralité » : sa moralité était au contraire « élevée » ; ni le passage d’une « foi erronée à une foi correcte », car « sa foi était vraie, bien qu’incomplète ».

Renoncement à sa propre perfection

Qu’est-ce donc que la conversion de Paul ? « Le fait d’être conquis par l’amour du Christ : le renoncement à sa propre perfection, ce fut l’humilité de qui se met sans réserve au service du Christ pour ses frères ».

« C’est la communion avec le Christ ressuscité qui nous donne l’unité », a affirmé le pape.

Benoît XVI a ensuite rapproché le récit de la conversion de saint Paul des versets du prophète Ezéchiel qui ont servi de trame à la semaine pour l’unité (Ez 37, 15-28).

Il en tire un « schéma théologique analogue à celui de la conversion de saint Paul » : « Au premier plan, il y a la puissance de Dieu, qui, par son Esprit, opère la résurrection, comme une nouvelle création. Ce Dieu, qui est le Créateur, est en mesure de ressusciter les morts, il est aussi capable de ramener à l’unité le peuple divisé en deux ».

Le pape voit en Paul, comme en Ezéchiel, un instrument pour « prêcher l’unité, conquise par Jésus, par sa croix et sa résurrection : l’unité entre les juifs et les païens, pour former un seul peuple nouveau. La résurrection du Christ étend donc le périmètre de l’unité : pas seulement unité des douze tribus d’Israël, mais unité des juifs et des païens (cf. Ep 2; Jn 10,16) ; unification de l’humanité dispersée par le péché et encore plus unité de tous les croyants dans le Christ ».

Ferment d’unité au plan social

Le pape a souligné que les chrétiens de Corée qui ont choisi ce passage d’Ezéchiel « se sont sentis fortement interpellés par cette page biblique en tant que Coréens et en tant que chrétiens ». Leur « expérience humaine » les a aidés à « mieux comprendre le drame de la division entre chrétiens ».

A ce sujet, le pape souligne « la vérité pleine d’espérance » à lire dans ces versets : « Dieu promet à son peuple une unité nouvelle qui doit être le signe et l’instrument de réconciliation et de paix aussi au plan historique, pour toutes les Nations ».

Benoît XVI a également souligné les conséquences sociales et internationales de l’unité des chrétiens. « L’unité que Dieu donne à son Eglise, a affirmé le pape, et pour laquelle nous prions, est naturellement la communion au sens spirituel, dans la foi et la charité. Mais nous savons que cette unité en Christ est ferment de fraternité aussi au plan social, dans les rapports entre les Nations et pour toute la famille humaine ».

Instruments de réconciliation et de paix 

Le pape a mentionné les conflits qui affligent aujourd’hui l’humanité en faisant observer que « là où les paroles humaines deviennent impuissantes, parce que le fracas tragique de la violence et des armes l’emporte, la force prophétique de la Parole de Dieu ne disparaît pas et nous répète que la paix est possible, et que nous devons être des instruments de réconciliation et de paix ».

« Notre prière pour l’unité et pour la paix doit toujours être vérifiée par des gestes courageux de réconciliation entre nous, chrétiens », a averti le pape.

Pour la Terre Sainte, Benoît XVI a déclaré : « Il est important, pour les fidèles qui y vivent, comme pour les pèlerins qui s’y rendent, d’offrir à tous le témoignage que la diversité des rites et des traditions ne doit pas constituer un obstacle au respect mutuel et à la charité fraternelle ».

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ZENIT Staff

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