Chine : Mgr Jia Zhiguo détenu pour ne pas « troubler » les JO

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Un évêque « clandestin » soumis à des arrestations régulières et fréquentes

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ROME, Vendredi 3 octobre 2008 (ZENIT.org) – En Chine, dans le Hebei, Mgr Jia Zhiguo a été détenu durant près d’un mois pour ne pas « troubler » les Jeux Olympiques, rapporte « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (EDA).

Des précisions ont récemment filtré de Chine sur les conditions de détention de Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque du diocèse de Zhengding, dans la province du Hebei. Relayées par l’agence Ucanews, elles apportent quelque lumière sur les conditions de vie de cet évêque « clandestin », soumis à des arrestations aussi régulières que fréquentes – plus d’une dizaine depuis janvier 2004 (2).

Mgr Jia avait été interpellé le 24 août dernier à Wuqu, le village où il réside habituellement et où se trouve sa cathédrale, l’église du Christ-Roi. Wuqu est une localité proche de Shijiazhuang, capitale de la province du Hebei. Le 24 août était le jour de la clôture des Jeux olympiques de Pékin. L’évêque était ensuite réapparu le 18 septembre, ramené à sa résidence par une escorte de la Sécurité publique. C’était le lendemain du jour de clôture des Jeux paralympiques à Pékin. Comme toujours en pareille circonstance, aucune information n’a été donnée par la police quant au motif de cette interpellation.

Selon des sources catholiques locales, Mgr Jia a passé ces trois semaines et demi dans différentes résidences ou hôtels de lieux touristiques de la province du Hebei. N’ayant pu emporter ses médicaments lors de son interpellation – Mgr Jia est âgé de 73 ans et malade -, l’évêque se trouvait affaibli. Il est « simplement resté dans sa chambre, célébrant seul la messe et priant le bréviaire », rapportent ces sources, qui insistent pour dire que les médias ne devraient pas utiliser le mot « arrestation » pour ce type d’incidents mais plutôt celui de « soustraction à ses fidèles ».

« L’usage d’un vocabulaire inadapté (à l’étranger) se traduit par des difficultés supplémentaires pour l’évêque », expliquent-elles. Elles ajoutent que, durant la détention de Mgr Jia, la messe dominicale tout comme les messes de semaine n’ont pu être célébrées à la cathédrale, les fidèles se rassemblant malgré tout, chaque soir et chaque matin, pour la prière du rosaire.

Ces mêmes sources notent enfin que la surveillance policière s’est durcie ces derniers temps. Outre les deux policiers en faction 24 h sur 24 devant la résidence de Mgr Jia, les lignes téléphoniques de bon nombre de paroissiens sont sur écoute ; il est devenu extrêmement difficile, voire impossible, aux non-résidents de se rendre à Wuqu. Quant au motif immédiat de l’interpellation de l’évêque ce 24 août, elle est sans doute à mettre au compte de la tentative d’un journaliste travaillant pour un média étranger d’entrer en contact avec Mgr Jia.

Un responsable paroissial de Wuqu était en route pour Shijiazhuang pour rencontrer ce journaliste lorsqu’il a reçu un coup de fil d’un catholique lui enjoignant, sans plus de raison, de rentrer immédiatement chez lui. « Il a compris que c’était une mise en garde. S’il avait rencontré ce journaliste, il aurait lui aussi été arrêté. » Durant toute la durée des Jeux, les autorités chinoises étaient sur le qui-vive, veillant à ce qu’aucune voix considérée comme dissidente ou discordante par rapport au discours officiel ne puisse se faire entendre.

(1)            Ucanews, 3 octobre 2008

(2)            Voir 429, 430, 431, 440, 445, 448, 465, 466, 468.

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ZENIT Staff

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