ROME, Jeudi 29 mai 2008 (ZENIT.org) – Paix et sécurité doivent être des priorités pour les responsables des Nations, affirme Benoît XVI dans son discours au nouvel ambassadeur du Tchad près le Saint-Siège, M. Hissein Brahim Taha, qui lui a présenté ce matin ses lettres de créance.
Développement et paix
« La recherche de la paix et de la sécurité pour tous doit être une préoccupation constante et première pour les responsables des Nations », a affirmé le pape.
« Sans l’établissement d’une paix durable il ne peut y avoir de développement authentique, a dit le pape d’emblée. À la suite de l’appel que j’ai lancé le 6 février dernier en faveur des populations du Tchad, je souhaite donc que se réalise sans tarder une authentique réconciliation nationale et que la solidarité internationale contribue à aider efficacement les personnes qui sont dans le besoin ».
Benoît XVI a don exhorté « les responsables chargés de guider les peuples de cette région » à faire tout leur possible pour « arrêter la violence » et « créer ainsi des circonstances favorables qui permettront à tous de vivre dans la paix et dans la dignité ! »
Le Tchad, terre d’asile
A propos des « nombreux réfugiés » et leurs familles accueillis par le Tchad, et « qui vivent dans des conditions parfois dramatiques », Benoît XVI demandait qu’ils soient aidés « à retrouver une situation où leurs droits humains fondamentaux soient réellement garantis ».
Le pape invitait aussi à « une saine gestion » de façon à mettre « les ressources économiques du pays (…) au service d’un progrès social effectif ».
« Le souci du bien commun impose de répartir avec justice et équité les richesses du pays, en tenant compte plus particulièrement des personnes qui se trouvent en marge du progrès social et économique », a insité le pape, soulignant que la « stabilité » du pays en dépendait.
Liberté religieuse
Du point de vue religieux, le pape a salué « la qualité des relations entre les communautés religieuses qui vivent au Tchad, particulièrement entre les chrétiens et les musulmans » comme « un élément important sur le chemin de la paix et de la réconciliation ».
Le pape a ainsi plaidé pour la liberté religieuse en disant : « Chacun doit pouvoir exprimer sa foi sans crainte et suivre la voix de sa conscience dans le choix de sa religion ».
Il se réjouissait que « malgré les difficultés qui peuvent se présenter, les chrétiens et les musulmans cherchent à consolider des relations de respect et de compréhension réciproques ».
Pour le pape de telles relations sont aptes à contribuer « au bien commun et à l’édification d’une société harmonieuse et pacifiée », et il recommandait que « pour résoudre les incompréhensions, le dialogue doit toujours demeurer le chemin qui permet d’éviter tout recours à la violence ».
L’Eglise au service de tous
Pour ce qui est du rôle de l’Église catholique, le pape soulignait qu’elle se tient « au service de la société tchadienne, sans distinction d’origine ni de religion », et que « par ses œuvres sociales, la communauté catholique manifeste son souci de promouvoir la dignité de chaque personne ».
C’est particulièrement le cas dans les domaines de l’éducation, grâce aux écoles catholiques, où l’on apprend, disait-il, le « respect mutuel », et où « l’Église entend lutter contre toute forme de pauvreté et contribuer à l’édification d’une société toujours plus fraternelle et plus solidaire ».
Aux évêques du Tchad et à la communauté catholique, le pape disait sa « proximité spirituelle » et les encourageait à « demeurer fermes dans la foi et courageux dans les épreuves qu’ils partagent avec leurs compatriotes, témoignant ainsi de leur engagement à construire ensemble une société réconciliée ».
Anita S. Bourdin