ROME, Dimanche 25 ma 2008 (ZENIT.org) – Il n’échappe pas à ceux qui connaissent bien Benoît XVI que la clé de la personnalité et du magistère du pape Joseph Ratzinger est l’amour de Dieu.
C’est ce qui a été souligné à Rome, mardi 20 mai lors de la présentation du livre « Benedictus – Servus servorum Dei », du vaticaniste de la RAI, Guiseppe de Carli (Ed. Velar, en co-édition avec la RAI-Eri et Elledici, 2008).
Parmi les intervenants à cet événement journalistique et culturel, on notait la présence aux côtés de l’auteur, des cardinaux José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, archiprêtre de la basilique papale de Saint-Paul-hors-les-Murs, Mgr Angelo Amato, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le nouveau maire de Rome, Giovanni Alemanno, ainsi que le directeur du quotidien italien, <i>Il Messaggero, Roberto Napoletano.
Riche d’images et de textes, l’ouvrage présente la biographie, la personnalité et l’enseignement de Benoît XVI. Le cardinal Saraiva Martins évoque une personnalité « polyédrique » qui converge vers un centre unificateur.
Les personnes les plus proches du Saint-Père sont d’accord sur le fait que « la clé de voûte de la personne et du ministère de Benoît XVI est l’amour de Dieu », base sur laquelle l’homme doit construire sa vie et point névralgique autour duquel il faut interpréter l’existence ; pour cela, observe le cardinal portugais, « la première encyclique représente la carte d’identité de ce pape ».
Le cardinal a voulu apporter une précision : l’amour n’est pas une attitude statique, mais « un dynamisme qui par définition est diffusif », et donc « tend à mettre en marche des énergies toujours nouvelles », « c’est pourquoi l’amour engendre de grandes questions, et génère philosophie et théologie ».
« Benedictus » documente avec attention « le déroulement de la présence de Benoît XVI dans le contexte international du troisième millénaire, et témoigne comment, pas après pas, le pape pénètre, avec son style digne et plein de réserve, dans le cœur des personnes », reconnaît le cardinal.
Sans faire abstraction de son profond bagage intellectuel, Joseph Ratzinger « est en train de devenir le pape du peuple, parce que le peuple perçoit avec clarté son message ; même quand il est riche de vérités dérangeantes, c’est-à-dire exigeantes, prenantes, il est toujours dicté par l’amour d’un père, qui ne se résigne pas à voir ses fils se noyer dans la médiocrité ».
« Et son appel permanent à combattre la dictature du relativisme, tellement diffus dans notre société, n’est-il pas de l’amour ? » a-t-il demandé.
Quant à l’envergure internationale du pape Ratzinger, le cardinal Saraiva Martins confirme que « son rôle n’est pas lié au fait d’apparaître, mais d’être ; sa présence, avant même son enseignement est pour tous une sollicitation permanente à vivre dans l’amour et dans la recherche de la vérité ».
De la même manière, la façon du pape de se présenter « à l’Eglise et au monde n’est jamais envahissante : le ton de sa voix, qui ne trahit aucune arrogance, sa manière d’être, discrète, douce et cordiale, font que de nombreux coeurs s’ouvrent à ses propos », et « cela est le vrai visage de Benoît XVI, comme il est présenté dans Benedictus ».
Le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo a partagé son expérience quand, deux jours après l’élection du pape Joseph Ratzinger, ce dernier le fit appeler d’urgence pour lui demander son aide dans la réalisation de son blason pontifical. Le cardinal est expert en héraldique ecclésiastique.
A son contact, le cardinal a trouvé « immédiatement ses caractéristiques fondamentales que le livre met vraiment en évidence : la simplicité de l’homme, son humanité, sa sincérité, sa spontanéité, mais également sa timidité qui s’accompagne dans le même temps d’un esprit de décision mûri dans la réflexion ».
Parmi ses plus proches collaborateurs, Mgr Angelo Amato a travaillé au coude à coude avec Joseph Ratzinger au cours des trois ans qui ont précédé son élection sur le siège de Pierre, un temps qu’il décrit d’un mot : « continuité ».
« Ce que nous découvrons maintenant du Saint-Père est en réalité ce qu’était Joseph Ratzinger quand il était préfet de notre congrégation » : « La même lucidité intellectuelle, le même zèle dans la défense de la doctrine, la même simplicité dans les relations humaines et la même humilité chez la personne ».
En évoquant « Benedictus », le prélat note quatre qualités chez l’actuel Souverain Pontife : en premier lieu « son sourire radieux et contagieux, spontané ».
A cela s’ajoute sa « disponibilité au dialogue mûri au cours d’années d’enseignement universitaire et qui s’est affiné au cours des rencontres avec les évêques du monde entier lors des visites ad limina » dans le dicastère dont il était le préfet, rappelle son secrétaire.
« C’est un homme de dialogue, non pas un dialogue froid et détaché, mais fait de passion intérieure parce qu’il est un intellectuel de cœur », souligne Mgr Amato.
Pour le prélat, « la force communicative du pape provient du bien-fondé de son discours, aussi bien quand il parle de Jésus Christ, ou quand il illustre la vérité de notre foi, que quand il critique les pathologies de la mentalité post-moderne ».
« La foi et la raison étant les deux ailes qui nous élèvent vers la vérité, c’est précisément la vérité, l’amour de la vérité et la proposition de la vérité, le fil rouge qui donne la continuité à Joseph Ratzinger, d’abord comme préfet, puis comme pape », a-t-il conclu.
Marta Lago
Traduction française : J.M. Coulet