Les évêques latino-américains remettent une charte sociale à Angela Merkel

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Au Vème sommet entre l’Amérique latine et l’Union européenne à Lima

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ROME, Mardi 20 mai 2008 (ZENIT.org) – Une délégation d’évêques latino-américains a remis jeudi dernier à la chancelière allemande, Angela Merkel, un document intitulé « Charte des Evêques d’Amérique latine et des Caraïbes », rédigé dans le cadre du Vème sommet entre l’Union européenne et l’Amérique latine (ALC-UE), qui a eu lieu à Lima (Pérou) la semaine dernière.

Dans leur charte, les évêques latino-américains font part de leur inquiétude quant aux conditions politiques, sociales et économiques du continent et proposent des actions concrètes à court et moyen terme.

Les présidents du CELAM et de Caritas Internationalis, respectivement Mgr Raymundo Damasceno Assis et le cardinal Oscar Rodriguez Madariaga, sdb, accompagnés du président de la conférence épiscopale péruvienne, Mgr Miguel Cabrejos, ofm, de Mgr Pedro Barreto, sj, président de la Commission épiscopale d’Action sociale au Pérou, et de Josef Sayer, directeur général de l’œuvre épiscopale allemande Misereor, se sont réunis une demi-heure avec la chancelière allemande pour discuter ouvertement de points qui, selon l’Eglise latino-américaine, demandent une attention particulière dans le cadre des perspectives contenues dans les accords entre les pays.

Plusieurs points de la charte, qui porte aussi la signature du directeur de Misereor, soulignent que les accords des mandataires ne doivent pas augmenter les fractures sociales et économiques des peuples, ni endommager l’environnement. Ces recommandations ont été faites au lendemain de la cérémonie d’ouverture, laissant espérer que les indications de l’Eglise seraient prises en considération.

La croissante fracture entre riches et pauvres sur tout le continent latino-américain inquiète les évêques : « Ce n’est pas seulement la cohésion sociale qui est en péril, mais la stabilité politique des systèmes démocratiques dans de nombreux pays du continent », soulignent-ils dans leur charte.

L’Amérique latine est aujourd’hui confrontée à des problèmes d’environnement, de corruption, d’insécurité alimentaire, de chômage et d’émigration vers les Etats-Unis et l’Union européenne. Tous ces facteurs aggravent sa situation de pauvreté et sont un obstacle à son élimination.

L’énergie, les changements climatiques et la lutte contre la pauvreté étaient les grands thèmes soulevés lors du sommet. Les Evêques eux-mêmes, se déclarant « conscients de partager les mêmes valeurs et principes éthiques », ont voulu proposé « un agenda de travail coresponsable dans la recherche d’un modèle de développement alternatif, intégral et solidaire ».

Les évêques se prononcent en faveur d’une subordination du marché à un noyau de référence éthique et culturel, au commerce international, à la dignification de l’engagement, aux droits des migrants et des réfugiés, aux politiques sociales cohérentes et durables.

Ils proposent aussi que les politiques mondiales de solidarité soient renforcées pour arriver à réduire les inégalités, garantir la paix sociale et contribuer à l’éradication des causes de la pauvreté.

Ils estiment qu’il faudrait aussi introduire une économie écologique qui, tout en tenant compte des normes internationales en vigueur, serait essentiellement axée sur la défense de l’écosystème. Les évêques pensent qu’ainsi, les schémas de production et d’investissement, les jeux du commerce et de la consommation subiraient une modification substantielle, et que la société civile serait plus impliquée dans les processus démocratiques, accompagnant de manière critique et constructive les politiques sociales mises en œuvre.

Le Vème sommet ALC-UE, organisé du 15 au 17 mai, s’est achevé par la publication de la « Déclaration de Lima », dans laquelle les gouvernants s’engagent à réaliser des actions concrètes pour réduire la pauvreté, l’inégalité et l’exclusion, comme dans le cas de l’analphabétisme, à renforcer les politiques environnementales pour diminuer l’impact des changements climatiques et à diversifier les sources de production énergétique. Ceci devant se traduire par une diminution de l’utilisation des ressources naturelles dans l’industrie des combustibles et du charbon dans la consommation d’énergie.

27 délégations européennes et 33 délégations latino-américaines et des Caraïbes étaient présentes au sommet ALC-UE.
Nieves San Martín

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ZENIT Staff

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