L’Europe n’est pas consciente de la gravité de la situation de la famille

Présentation à Bruxelles du rapport sur l’« Evolution de la famille en Europe, 2008 »

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ROME, Lundi 19 mai 2008 (ZENIT.org) – Un avortement toutes les 27 secondes. Un divorce toutes les 30 secondes. Près d’un million de naissances en moins par rapport à 1980. L’avortement est, avec le cancer, la première cause de mortalité en Europe.

Telles sont quelques unes des données recueillies par le réseau européen Institut de Politique Familiale (IPF) qui vient de publier son rapport 2008 sur « L’évolution de la famille en Europe ».

Le rapport de l’IPF a été présenté le 7 mai dernier au parlement européen, en concomitance avec les célébrations de la Journée de l’Europe et de la Journée internationale de la famille.

Parmi les personnes présentes à la présentation du rapport : Eduardo Hertfelder, président de la Fédération internationale de l’IPF ; Lola Velarde, présidente du réseau européen Institut de politique familiale ; Jaime Maggiore Oreja, députée européenne pour l’Espagne ; Miroslav Mikolasik, député européen pour la Slovaquie, et Jorge Cesar Dai Neves, conseiller politique à la commission européenne.

Entre 2000 et 2007 la population de l’Union européenne a augmenté de 14,2 millions de personnes,  mais 84% de cette croissance (12 millions de personnes) sont dus à l’immigration.

L’Italie connaît une croissance naturelle négative de -0,2 million, mais compense son déclin par l’immigration (2,9 millions de personnes).

Trois nouveaux immigrés sur cinq se rendent en Espagne ou en Italie.

Malgré l’arrivée de tous ces immigrés, il est prévu que la population européenne commence à baisser à partir de 2025.

Le taux de jeunes est en train de baisser de manière significative. Les moins de 14 ans étaient 94 millions en 1980, et 74 millions en 2007. Ce qui représente une perte nette de 20 millions de jeunes.

Inversement, le nombre de personnes ayant plus de 65 ans est passé de 57 millions en 1980 à 80 millions en 2007. La Bulgarie, l’Allemagne, la Slovénie et l’Italie sont les pays qui comptent le moins de jeunes.

L’Italie, l’Allemagne et la Grèce sont les pays qui comptent le plus de personnes âgées.

Quant à l’évolution de la natalité, la situation est dramatique : en 2007 l’Union européenne comptait près d’un million de naissances en moins (920.089) par rapport à 1982.

En Europe, l’indice de fécondité, qui est de 1,56 enfants/femme, reste considérablement inférieur au niveau de renouvellement des générations (2,1 enfants/femme), et très en dessous aussi de celui des Etats-Unis (2,09 en 2006).

La France avec 2, l’Irlande avec 1,93, la Suède avec 1,85 et le Royaume Uni avec 1,84 sont les pays ayant le meilleur taux de fécondité.

Les femmes espagnoles (30,88 ans), italiennes (30,8) et hollandaise (30,58) sont celles qui mettent au monde leur premier enfant le plus tard.

Chaque année, l’Europe enregistre, à cause de l’avortement, une baisse de population égale à celles que comptent le Luxembourg, Malte, la Slovénie et Chypre ; c’est-à-dire qu’un enfant sur cinq conçus (20%) ne voit pas le jour. Sur 6.390.014 de grossesses en 2004, 1.167.683 se sont terminées par un avortement.

Les avortements en France, au Royaume Uni, en Roumanie, en Italie, en Allemagne et en Espagne, représentent 77% de tous les avortements. L’Espagne à elle seule a doublé son nombre d’avortements entre 1996 et 2006.

Les mariages sont en chute vertigineuse : entre 1980-2006, il y a eu 737.752 mariages en moins. Les européens se marient peu et de plus en plus tard. La moyenne d’âge pour se marier est de 31 ans chez l’homme et 29 ans chez la femme.

Un enfant sur trois naît hors mariage. Sur 5.209.942 naissances en 2006, 1.766.733 sont nés hors mariage (33,9%).

On compte plus d’un million de divorcés par an, à la cadence d’une rupture toutes les trente secondes.

De 1996 à 2006, le nombre de divorcés dépasse les 10 millions, touchant environ 15 millions d’enfants.

La Belgique, le Luxembourg et l’Espagne ont le taux le plus élevé de divorces, avec un divorce sur deux mariages.

Les familles sont de moins en moins nombreuses : la taille moyenne des foyers est de 2,4 personnes par foyer, tandis que 54 millions de personnes vivent seules.

En dépit de ce bien sombre tableau, le rapport de l’IPF relève un manque d’attention de la part des institutions européennes concernant cette problématique de la famille. Bien que la Commission européenne comprenne 5 vice-présidents et 21 commissaires, aucun d’entre eux ne s’occupe de la famille.

De plus, l’Observatoire des politiques familiales nationales, créé en 1989, puis renommé en 1999 Observatoire européen des affaires familiales, et ensuite Observatoire européen de la situation sociale, de la démographie et de la famille, a été fermé en 2004, pour le remplacer par l’Observatoire de démographie et de situation sociale.

Parmi les 95 livres verts écrits depuis 1984 par l’Union européenne, aucun ne traite de la famille.

Pour toutes ces raisons, l’IPF réclame le développement de politiques publiques qui aident les familles, en convertissant la famille en priorité politique, en incorporant la « perspective de la famille » dans tous les actes de l’Union européenne, en reconnaissant et soutenant le droit fondamental de la famille dans tous les domaines, en particulier quand il s’agit de procréation, de charges familiales et d’éducation des enfants.

Dans le rapport de l’IPF il est également demandé : de créer un Institut pour la famille au sein de la commission européenne ; d’inciter les pays membres à  la création d’un ministère de la famille ; d’élaborer un livre vert sur la famille en Europe ; de promouvoir un pacte européen sur la famille comme le recommande le Comité économique et social européen (423/2007).

Antonio Gaspari

Traduit de l’italien par Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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