Inde : Initiatives d’un diocèse, pour sortir les paysans des griffes des usuriers

Une association catholique gérée par les Carmes de Marie Immaculée

Share this Entry

ROME, Mardi 6 mai 2008 (ZENIT.org) – Dans l’Etat indien du Madhya Pradhesh, c’est grâce à des initiatives mises en place par le diocèse de Sagar, que des paysans ont pu améliorer leurs conditions de vie en sortant des griffes des usuriers, indique « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris.

Dans l’Etat du Madhya Pradesh, grâce à la Rural Development Society, une association catholique gérée par la congrégation des Carmes de Marie Immaculée, le diocèse de Sagar vient en aide aux paysans aborigènes en leur permettant de stocker leurs semences dans un entrepôt ou dans une banque de semences, leur évitant ainsi d’avoir affaire à des usuriers peu scrupuleux.

« Cet entrepôt est véritablement une bénédiction », a déclaré Sudhir Kumar Jain, agriculteur du village de Searmau. Depuis son ouverture en 1994, il a pu régulièrement y stocker ses semences. Auparavant, ne disposant pas de lieu de stockage, lui et les paysans de son village n’avaient d’autre alternative que de vendre rapidement et à bas prix leurs graines à des commerçants qui n’hésitaient pas à les leur revendre, une fois la saison des semailles venue, au prix le plus élevé du marché. Santosh Kumar, lui-même commerçant, confirme que les usuriers ont coutume d’obliger les paysans à leur vendre toute leur récolte, la plupart des agriculteurs ayant contracté des emprunts auprès d’eux (1). Avec cette alternative, précise-t-il,  « les paysans pauvres ou surendettés ont commencé à pouvoir acheter des semences à un prix raisonnable et à sortir du cercle infernal des usuriers ».

Selon Sœur Johncy Mathew, responsable de l’entrepôt, « au départ les habitants de la région craignaient que cette initiative de l’Eglise catholique ne cache des intentions de conversion ». Mais, progressivement, ils ont pris conscience que l’Eglise essayait tout simplement de leur venir en aide. Ils ont alors commencé à utiliser les installations prévues pour les semences. Aujourd’hui, 20 paysans stockent leur production grâce aux structures mises à leur disposition.

Selon les statistiques de la Rural Development Society, la banque et l’entrepôt ont permis aux paysans de tripler leurs revenus tirés de la terre. Mupat Sinh, qui cultive 1,61 hectare de terre, a vu ses revenus passer de 14 000 à 36 000 roupies (de 223 à 574 euros) grâce aux possibilités de stockage mises à sa disposition par l’Eglise catholique.

Avant de lancer ce projet il y a plus d’une dizaine d’années, le diocèse avait mené une enquête dans 60 villages de la région, qui avait mis en exergue le fait que la plupart des paysans étaient issus du milieu aborigène. Vivant de la chasse et de la cueillette, ils s’étaient reconvertis dans l’agriculture pour tenter de subvenir aux besoins de leur famille. « Ils sont très pauvres et possèdent très peu de terres cultivables. De plus, ils n’ont pas d’habitation véritable, ni d’équipement agricole », précise le P. John Vazhappilly, directeur de la Rural Development Society.

L’Eglise catholique locale, grâce à l’aide de différentes associations, leur vient également en aide en leur fournissant un savoir-faire dans la construction de retenues d’eau, la mise en place de systèmes de récupération des eaux de pluie et la construction ou la réparation de puits.

(1) Au sujet du surendettement des paysans en Inde et de l’augmentation du nombre des suicides, voir EDA 441 et 481.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel