ROME, Lundi 5 mai 2008 (ZENIT.org) – « Nous avons besoin d’une conversion écologique »: reprenant cette citation de Jean Paul II, le président du Conseil de l’Union Européenne (EU), M. Janez Jansa, premier ministre slovène, a résumé la 4e rencontre annuelle des présidents des Institutions de l’UE avec les représentants des Eglises et Religions en Europe, ce lundi à Bruxelles.
Quant à Mgr Van Luyn, il souhaite la création d’un département européen de « Dialogue avec les religions » et d’un « Haut représentant pour les générations futures ».
Un communiqué de la COMECE indique en effet que les représentants religieux ont affirmé une responsabilité partagée avec les responsables politiques quant au devenir de la planète.
Rappelant que la Bible parlait de « création » plutôt que de « nature », le cardinal Franc Rodé, préfet pour la congrégation romaine pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, a estimé qu’il était difficile de se sentir responsable face à la « nature » dont le concept même fait référence à des ressources inépuisables, alors que le concept de création fait appel à la responsabilité de l’homme.
Il précisait : « Dans le monde actuel, nous sommes obligés à une ascèse et à nous contenter d’un mode de vie plus simple pour préserver les ressources de la création et de les partager avec les populations plus pauvres ».
Le primat de l’Eglise luthérienne de Suède, Anders Harald Wejryd, a ajouté qu’il était du devoir des religions de s’impliquer dans la lutte contre le changement climatique qui soulève des questions « morales, de justice et d’équité ». En tant qu’instances porteuses d’espoir et ayant des perspectives de longue haleine, les religions peuvent, selon lui, aider à relever le défi du changement climatique souvent obscurci par les difficultés en apparence insurmontables.
Mgr Adrianus Van Luyn, président de la COMECE, a suggéré la création d’un poste de « Haut représentant pour les générations futures » qui serait, aux côtés du Haut représentant de l’UE pour les relations extérieures, vice-président de la Commission européenne. « Ce serait là un signe visible de notre espérance en une Europe solidaire au-delà des frontières géographiques et temporelles ».
Concernant le deuxième thème de la rencontre, « la réconciliation entre les peuples », Mgr Van Luyn a par ailleurs proposé que le futur Service des relations extérieures dont sera dotée l’UE dès l’application du Traité de Lisbonne, soit complété par un département pour le « Dialogue avec les religions » et que ses diplomates bénéficient d’une formation en matière religieuse et de dialogue interreligieux.
Le président de la Commission européenne, M. Barroso a estimé que, dans sa lutte pour éviter le choc des civilisations, l’Europe devait bâtir son identité sur la diversité, « une diversité réconciliée ».
Estimant que le dialogue interculturel était un processus permanent, M. Pöttering, président du Parlement européen, a souhaité que les institutions européennes poursuivent ce dialogue avec les communautés de foi tout au long de l’année, anticipant ainsi l’application du Traité de Lisbonne qui prévoit un dialogue « ouvert transparent et régulier » avec les Eglises en son article 17.
Ce sont 21 représentants des religions monothéistes en Europe qui ont participé à cette rencontre avec le président de la Commission européenne, le président du Conseil de l’UE et le président du Parlement européen.