ROME, Lundi 18 février 2008 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège demande l’observation rigoureuse des normes en vigueur pour l’ouverture des procès de béatification.
Cette demande a été faite par la Congrégation pour les causes des saints à travers la publication d’une instruction intitulée « Sanctorum Mater » (l’Eglise, Mère des saints), un vademecum pour les évêques du monde, de rite latin et oriental, concernant les procès de béatification.
Présentant ce document ce lundi à la salle de presse du Saint-Siège, le préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le cardinal portugais José Saraiva Martins, a précisé qu’il ne s’agit pas de modifier les normes en vigueur.
« L’Instruction a pour but de promouvoir l’observation ponctuelle de ce qui est prescrit dans les normes en vigueur », a-t-il souligné.
Le cardinal a expliqué que l’Instruction ne concerne que la phase diocésaine des procès de béatification. En effet, 25 ans après la promulgation des normes en vigueur pour les causes des saints, l’expérience a montré un manque de compréhension et de précision dans l’application de certaines d’entre elles.
Ceci avait pour conséquence, a poursuivi le cardinal Martins que « la Congrégation devait parfois fournir des éclaircissements et demander aux curies diocésaines de corriger les erreurs ».
Le cardinal a précisé que l’Instruction était nécessaire également en raison du manque de personnes expertes dans les causes de canonisation. Il s’agit donc d’un « vademecum complet », qui « fournit des orientations claires et précises pour la marche à suivre, du début de l’instruction jusqu’à l’envoi des actes » au dicastère romain.
Les lois actuellement en vigueur pour les causes des saints ont été promulguées par Jean-Paul II et sont contenues dans la constitution apostolique Divinus perfectionis Magister du 25 janvier 1983 et dans les Normae servandae, promulguées par le dicastère le 7 février de la même année.
Avec le passage de la législation précédente à celle qui est citée ci-dessus, « il ne fut pas clair pour certains que la vérification sérieuse et sévère de la réputation de sainteté ou du martyre, constitue une démarche préalable et absolument nécessaire à accomplir dans le diocèse », a souligné le cardinal Martins.
Une procédure, a-t-il insisté, ne doit pas être entamée s’il n’est pas prouvé de manière irréfutable que le serviteur de Dieu a une réputation de sainteté ou de martyre parmi une partie importante des fidèles, qui s’adressent à lui dans la prière et attribuent des grâces et des faveurs à son intercession.
« La première condition fondamentale est donc celle-ci : qu’il y ait une véritable réputation sanctitatis ou de martyre ; dans le cas contraire, on ne peut entamer la cause », a souligné le cardinal portugais.
L’évêque ne peut pas, même s’il le souhaite, ouvrir une cause de béatification si le serviteur de Dieu ne possède pas cette réputation sanctitatis dans la communauté même à laquelle il appartient, a insisté le cardinal Saraiva Martins.
Le cardinal a souligné le rôle des laïcs qui en réalité sont ceux qui font « le premier pas dans un procès de béatification, dans la mesure où ce sont eux qui doivent dire à l’évêque : pour nous, cette personne est sainte », « l’évêque se limitant alors à vérifier le fondement de cette réputation de sainteté ».
Le cardinal Saraiva Martins a précisé que cette réputation de sainteté doit être « spontanée » et a mis en garde contre l’influence des médias qui peuvent conditionner la pensée des fidèles. Il a expliqué que son dicastère est particulièrement attentif à l’authenticité de cette « spontanéité ».
Marta Lago