ROME, Dimanche 17 février 2008 (ZENIT.org) – Grâce à l’Esprit Saint, Dieu lui-même peut agir dans le chrétien, a expliqué le cardinal Vanhoye en méditant sur le Sang du Christ, lors de la retraite qu’il a prêchée cette semaine en présence du pape et de la curie romaine, et qui s’est achevée samedi matin.
Dans sa seconde méditaton de vendredi matin, le prédicateur a achevé sa réflexion sur la Lettre aux Hébreux en commentant sa conclusion solennelle centrée sur la résurrection et l’alliance éternelle.
Le cardinal français a parcouru les différents niveaux d’approfondissement de la doctrine chrétienne, en passant de la compréhension initiale de la Résurrection de Jésus comme simple restitution de la vie de Dieu au Fils, à la Résurrection en tant que fruit de l’intervention de l’Esprit Saint, le souffle vital de Dieu. Le cardinal Vanhoye a souligné le lien, mis en lumière par la Lettre aux Hébreux, entre l’Esprit de vie et le sang, ce dernier déjà considéré comme sacré par les Anciens et par la Bible parce que porteur du souffle de vie. Une intuition correcte confirmée par la science lorsque l’on a découvert que c’est le sang qui oxygène le corps, et qui porte le « souffle » de la respiration humain aux cellules.
« De même que nous respirons l’air de l’atmosphère pour oxygéner notre sang et le rendre capable de vivifier tout le corps, de même le Christ dans sa Passion, par sa prière intense a ‘respiré’ l’Esprit Saint. Pour vaincre la peur de la mort, il a prié, supplié, il a reçu l’Esprit Saint qui est entré en lui et l’a poussé à offrir sa vie en don d’amour. Nous pouvons dire que dans la Passion, le sang du Christ s’est imprégné de l’Esprit Saint, et qu’il a ainsi acquis la capacité de communiquer une vie nouvelle et de fonder la Nouvelle Alliance ».
En réfléchissant à ce nouveau rapport entre Dieu et l’homme, par le Christ, l’auteur de la Lettre aux Hébreux a lui aussi une intiuition qui, selon le cardinal Vanhoye, exprime une vérité du christianisme à une profondeur jamais atteinte jusque là. L’auteur ne souhaite pas seulement aux chrétiens de faire la volonté de Dieu mais que Dieu lui-même fasse en eux ce qui lui plaît.
« Il nous est ainsi montré ce qui me paraît être l’élément le plus profond de la Nouvelle Alliance. Le fait que nous recevons en nous l’action de Dieu. Dans l’Ancienne Alliance, Dieu prescrivait ce que l’on devait faire, à travers une loi extérieure. Ce type d’alliance n’a pas fonctionné, parce que l’homme n’est pas capable par ses seules forces d’accomplir la volonté de Dieu. C’est pourquoi le Seigneur a voulu instituer une Nouvelle Alliance : il a promis d’écrire sa loi dans le cœur de l’homme, de lui donner un cœur nouveau et de lui donner son Esprit (…). La Nouvelle Alliance ne consiste donc pas seulement dans la réception des lois de Dieu à l’intérieur de notre cœur, mais dans la réception de l’action de Dieu même en nous ».
Dans l’Evangile de saint Jean aussi, a rappelé le cardinal Vanhoye, le Christ parle de ses œuvres comme d’un don du Père. Cela vaut pour les chrétiens qui sont accompagnés dès la fondation de l’Eglise de la certitude exprimée par Jésus de pouvoir accomplir des œuvres encore plus grandes que les siennes : ou plutôt, accomplies par le Christ lui-même à travers leur intelligence, leur générosité, leur dévouement.
Anita S. Bourdin