ROME, Jeudi 14 février 2008 (ZENIT.org) – Le 5 février dernier, à l’université de Kiev-Mohyla Academy, le cardinal Renato Raffaele Martino a présenté l’édition en langue ukrainienne du Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise.
Le président du Conseil pontifical justice et paix a expliqué le but de la doctrine sociale qui, a-t-il dit, conduit à pratiquer la charité comme expression de l’amour de Dieu.
Le président du dicastère a rappelé que « l’Eglise existe dans le monde et pour le monde, mais qu’elle n’appartient pas au monde », et que sa mission est de « montrer le chemin qui conduit au Royaume de Dieu, en essayant de semer la paix et la justice ».
La doctrine sociale de l’Eglise, a poursuivi le cardinal Martino, « se propose de réaliser un humanisme intégral et solidaire ».
La méthode pour atteindre cet objectif se fonde sur le principe de la personnalité, c’est-à-dire que « l’Eglise reconnaît en chaque individu l’image vivante de Dieu ». Ainsi, la doctrine sociale « développe et affirme l’unicité et l’inviolabilité de la personne humaine ».
Le cardinal Martino a ensuite expliqué comment l’Eglise soutient et défend le bien commun, en favorisant « le développement total et intégral des individus et des communautés et les droits de l’homme », en encourageant et en soutenant « la famille, la liberté d’association, d’expression et de communication » et en plaidant pour la « promotion et la protection de la liberté religieuse ».
« Un autre objectif de la doctrine sociale, a-t-il ajouté, est celui de garantir le principe de subsidiarité », de manière à ce que les plus forts apportent leur concours aux plus faibles.
« Le principe de subsidiarité, a-t-il souligné, doit être étroitement lié au principe de solidarité qui comprend la vertu morale et une réalisation authentique et concrète de la justice ».
« Le principe de solidarité, a-t-il poursuivi, implique le devoir de la communauté internationale à venir en aide à ces groupes dont la survie est en péril et où les droits de l’homme sont sérieusement menacés ».
A ce propos le président du dicastère a rappelé « le manque de solidarité qui s’est manifesté de manière brutale au vingtième siècle, au moment des horribles génocides contre les Arméniens, les Ukrainiens, les Cambodgiens » et d’autres crimes perpétrés en Afrique et dans les Balkans.
« Concernant les droits de l’homme, les chrétiens considèrent le droit à la vie et le droit à professer sa propre foi comme inaliénables », a-t-il précisé, rappelant que « le droit à la vie est à la base de tous les autres droits » et que « la liberté religieuse précède la fondation même des droits de l’homme ».
Le cardinal Martino a par ailleurs insisté sur le « droit au développement », rappelant la célèbre phrase de Paul VI dans son encyclique Populorum Progressio : « Le développement est le nouveau nom de la paix ».
« En promouvant le droit au développement, le Conseil pontifical justice et paix souligne l’amour préférentiel pour les pauvres », a-t-il ajouté.
Quant au rapport avec la création, le cardinal Martino a réaffirmé que « l’homme doit se comporter comme un administrateur intelligent et responsable » et que « la reconnaissance et le respect à l’égard du Créateur sont essentiels à la réalisation de la paix ».
Le président du dicastère a ensuite souligné l’importance des laïcs dans la réalisation d’un humanisme intégral et solidaire, car la « doctrine sociale constitue le cœur de la proclamation chrétienne de l’amour de Dieu, et elle est intimement liée à la charité ».
A ce propos le cardinal Martino a évoqué l’encyclique du pape Benoît XVI Deus caritas est, qui « proclame la vraie essence de Dieu, au regard de la manière dont les aspects humains et sociaux de l’amour sont illuminés et purifiés par la lumière de l’amour de Dieu ».
Le prélat a conclu en affirmant que « le dessein de Dieu pour l’humanité est de réaliser une civilisation de l’amour ».
Antonio Gaspari