Canada : A la découverte des révolutionnaires de la sainteté (III)

Quelle révolution pour ramener Dieu dans la société canadienne ?

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ROME, Jeudi 7 février 2008 (ZENIT.org) – « Les Journées mondiales de la jeunesse sont des bureaux d’emploi pour la sainteté extrême », affirme le P. Thomas Rosica qui a été le coordinateur canadien de la JMJ de Toronto en 2002.

Le P. Rosica, basilien, directeur de la télévision catholique « Sel et Lumière », a adressé un discours sur la sainteté et les jeunes aux participants du rassemblement « Rise Up » du « Catholic Christian Outreach » (CCO), le 30 décembre 2007, à Calgary, dans l’Etat de l’Alberta. En voici la troisième partie, où l’auteur évoque la Vierge Marie et saint Joseph.

Excellences, Mgrs Miller et Prendergast,

Confrères prêtres, frères et soeurs,

Chers amis de Catholic Christian Outreach,

(…)

Continuant vers Assise, nous avons réfléchi sur les vies de deux saints bien-aimés d’Ombrie, François et Claire. Pour François, la norme était toujours le Christ et seulement le Christ. Dans la petite église de San Damiano qui était alors en ruine, François entendit ces mots qui lui était adressés de la croix : « Vas, répare ma maison, comme tu peux le voir, elle est en ruines. » Benoît XVI résuma bien la mission de François : « Cette maison » était d’abord sa propre vie, qui devait être « réparé » à travers une conversion authentique : c’était l’Église, non pas celle faite de briques, mais de personnes vivantes, qui ont toujours besoin de purification. »

Alors que nous entendions l’histoire de Claire, l’amie bien-aimée de François, nous avons réalisé que partout où les franciscains se sont établis dans l’ensemble de l’Europe, là également sont allés les Pauvres Clarisses, dépendant seulement de l’aumône et obligées d’avoir une foi complète en Dieu pour recevoir grâce d’autrui. Claire et François nous enseignent la signification de l’amitié,  de la pureté et de la dévotion saintes.

Arrivant dans la ville éternelle de Rome pour la partie finale du voyage, nous avons passé quatre jours au Vatican. C’est là que la génération de Vatican II a découvert la vie de l’architecte et de celui qui a rêvé du Second Concile du Vatican, Angelo Roncalli – le bienheureux Jean XXIII. Dès le début, « Papa Giovanni » s’est fait aimer par des millions de personnes de partout par sa chaleur et sa vision contagieuse. Il a souligné la pertinence de l’Église dans une société qui change rapidement et il a fait ressortir les vérités les plus profondes de l’Église au sein du monde moderne.

Quatre autres citoyens du Royaume de Dieu

Aujourd’hui, je voudrais vous offrir quatre saintes femmes et saints hommes pour votre face book CCO qui nous montrent la voie sur la route nous menant au ciel. Nous avons besoin de leur vie, de leur vision et de leur exemple pour nous soutenir, nous encourager, et nous aider à devenir des révolutionnaires de sainteté en notre époque.

Marie : Notre-Dame de Lourdes et l’Immaculée conception

On dit de la bienheureuse Mère de Dieu que l’amour lui a donné des milliers de noms et titres. L’un des titres et dogmes importants par lesquels nous connaissons Marie est  « l’Immaculée conception ». Le 11 février 1858, une jeune fille de 14 ans, Bernadette Soubirous, affirma qu’une belle dame lui était apparue dans la grotte isolée de Massabielle à l’extérieur de la ville de Lourdes dans la région sud-ouest de la France. La dame s’identifia plus tard comme « l’Immaculée conception » et apparu à Bernadette 18 fois.

Même le scepticisme initial des autorités locales de l’Église servit de moment de purification au grand message de Lourdes qui continue de résonner dans le monde entier. Il y a très peu de lieux de pèlerinage sur terre où l’on peut éprouver le mystère de la croix et la signification de la douleur rédemptrice qui sont au cœur de la vie chrétienne.

Beaucoup de gens supposent toujours incorrectement que l’Immaculée conception se rapporte à la conception du Christ. En fait, elle se rapporte à la foi que Marie, par faveur divine spéciale, était sans péché dès le moment où elle fut conçue. Sans la conscience du péché originel, l’Immaculée conception n’a pas de sens. Par le dogme de l’Immaculée conception, Dieu était présent et vivant chez Marie dès les premiers moments de sa vie. La grâce de Dieu est plus grande que le péché; elle vainc le péché et la mort.

Quand nous honorons la Mère de Dieu sous le vocable « Immaculée conception », nous reconnaissons en elle un modèle de pureté, innocence, confiance, curiosité enfantine, révérence, respect, vivant paisiblement à côté d’une conscience mature que cette vie n’est pas simple. Il est rare de trouver la révérence et la sophistication, l’idéalisme et le réalisme, la pureté, l’innocence et la passion, à l’intérieur de la même personne comme nous le trouvons en Marie. Quelque chose à l’intérieur de nous aspire toujours à l’innocence, la pureté, la fraîcheur et la confiance. Si nous perdons ces derniers, nous nous trouvons cyniques et désillusionnés avec un mécontentement qui nous vient précisément d’avoir vécu, d’avoir ouvert nos yeux, d’avoir la connaissance sans innocence. Nous devons tenir cette innocence et expérience avec une tension appropriée. Par l’Immaculée conception et Notre-Dame de Lourdes, nous avons une image de l’humanité et de la divinité chez nous. Dieu est en effet à l’aise en notre présence et nous dans la sienne.

Récemment, le pape Benoît XVI a autorisé des indulgences spéciales pour marquer le 150ième anniversaire des apparitions de Lourdes que nous célébrons cette année. Aujourd’hui, je demande à notre Notre-Dame de Lourdes de continuer d’inonder de simplicité, de révérence, d’idéalisme, de réalisme, de pureté, d’innocence, de passion et de conviction CCO; ces mêmes cadeaux ont été par le passé offerts à  une jeune paysanne de Lourdes qui a eu une vision et un dialogue incroyable avec la Mère même de Dieu. Cette vision et ce dialogue continuent à apporter au monde souffrant soulagement et d’espoir.

Saint Joseph: patron de l’Église universelle et du Canada, modèle de masculinité et de paternité

Le deuxième grand exemple et modèle pour nous en est un que nous prenons souvent pour acquis à ce moment de l’année. Saint Joseph est souvent éclipsé par la gloire du Christ et la pureté de Marie. Mais il a, lui aussi, attendu que Dieu lui parle et il lui a répondu avec obéissance. On nous dit que Joseph était un menuisier, (plus probablement un constructeur), un homme qui travaillait pour sa famille. Saint Joseph a révélé dans son humanité le rôle unique des pères pour proclamer la vérité de Dieu par les mots et l’action. Les défis présents de la paternité et de la masculinité ne peuvent pas être compris en isolation de la culture dans laquelle nous vivons. L’effet du père absent sur les enfants est profondément alarmant. Combien d’entre nous ont été affecté par la crise de la paternité? Combien de nous ont été privés d’un père ou d’un grand-père dans nos vies ?

Saint Joseph est un grand exemple de virilité, de masculinité et de paternité. Sa situation paradoxale de « père adoptif de Jésus » nous amène à découvrir la vérité au sujet de la paternité. D’abord, parce qu’il s’est tenu comme un père face à un garçon qui était son fils seulement dans le sens légal, il se rendait bien compte, comme chaque père devrait le sentir, qu’il a servi comme représentant de Dieu le Père. En second lieu, saint Joseph a compris que lui, un simple homme conçu et né dans le péché, avait reçu la mission de diriger cette famille de Nazareth. Il n’a pas négligé cette autorité et ne l’a pas utilisé pour un gain égoïste. Au contraire, il a exercé sa responsabilité dans une parfaite humilité, au service de sa famille. Troisièmement, Joseph protégeait et po
urvoyait aux besoins de Jésus et Marie. Il lui donna le nom de Jésus, lui enseigna comment prier, comment travailler, comment être un homme. Même si aucun mot ou texte ne lui sont attribués, nous sommes sûrs que Joseph a prononcé deux des mots les plus important qui pouvaient être dits lorsqu’il nomma son fils « Jésus » et qu’il l’appela « Emmanuel ».

           

Joseph, le « père nourricier » du Seigneur révèle que la paternité est plus que le simple fait biologique de la génération. Un homme est plus un père quand il s’investit lui-même dans la formation morale et spirituelle de ses enfants. Les vrais pères et les vrais hommes sont ceux qui communiquent la puissance paternelle et la compassion. Ils sont les hommes de la raison au milieu des passions conflictuelles ; hommes de conviction qui restent toujours ouvert à un véritable dialogue sur les différences ; des hommes qui ne demandent rien qu’ils ne risqueraient pas eux-mêmes. Joseph est un homme chaste, fidèle, travailleur, simple et juste. Il nous rappelle qu’un foyer, une communauté ou une aumônerie universitaire ne sont pas construits sur le pouvoir et les possessions, mais sur la bonté, non pas sur la richesse et les biens, mais sur la foi, la fidélité, la pureté et l’amour mutuel.

(à suivre)

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ZENIT Staff

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