On ne peut rester sourd face à la souffrance des malades psychiques

Message des évêques du Piémont pour la prochaine Journée de la santé mentale

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ROME, Mardi 27 novembre 2007 (ZENIT.org) – Depuis quelques années, en Italie, on célèbre la Journée de la santé mentale le 5 décembre. Celle-ci a été proposée pour attirer l’attention de l’opinion publique sur une question qui s’impose de plus en plus de par sa gravité et sa diffusion, en Italie et dans les pays développés en général.

En 2006, le Congrès de Vérone avait attiré l’attention sur une augmentation importante, ces dernières années, du nombre des personnes souffrant de dépression et de troubles psychiques : une constatation faite par l’Eglise italienne à travers ses centres d’écoute et son travail quotidien.
Souvent, on trouve d’un côté ceux qui affirment que le trouble psychique « est un domaine dans lequel on ne peut rien faire, des experts sont nécessaires », et d’autre part ceux qui disent : « Nous n’avons pas de malades mentaux chez nous ».

Ce sont des réponses qui expriment ou bien l’impréparation (manque de données, simplification du problème…) ou quelque chose dont souffre en général la communauté ecclésiale, comme le dénonce le Groupe des chrétiens pour la paix, de Biella : préjugés, stéréotypes, peurs et inquiétudes qui, dans le meilleur des cas, correspondent à un souci de ne pas vouloir affronter la situation pour ne pas l’aggraver.

En vue de la prochaine Journée de la santé mentale, qui dans les églises du Piémont aura lieu dimanche 2 décembre, le Groupe des chrétiens pour la paix a distribué deux documents pour réfléchir sur ce problème : le communiqué de presse du centre régional pour la promotion de la santé mentale du Piémont et du Val d’Aoste, et le message des évêques du Piémont qui sera lu dans les églises dimanche prochain.

Le communiqué de presse du centre régional s’intitule : « La communauté qui guérit » et affirme que, face à l’indifférence ou au refus de voir, la maladie mentale est pour l’Eglise, « un défi qui interroge et qui interpelle notre identité en tant que communauté ».

« Nous sommes tous appelés à écouter et à prêter notre voix à ceux qui se trouvent en marge de la société et qui ont des difficultés à s’autodéterminer », précise-t-il.

Le communiqué invite également à promouvoir des « soins plus innovateurs », la solidarité sociale et « à sensibiliser les institutions à des politiques sociales et de santé plus attentives et plus adaptées aux fragilités ».

Dans leur message, les évêques piémontais invitent, à travers les bureaux régionaux de la Caritas et de la Pastorale de la santé « les communautés chrétiennes, à réfléchir sur cette question, bien plus proche de nous que nous ne le pensons, et à prier à cette intention, le premier dimanche de décembre ».

« Souvent, en effet, les familles qui vivent la difficile situation du trouble psychique sous ses formes les plus diverses, tendent à cacher leur souffrance. Elles craignent même souvent les préjugés de nos communautés. Les malades et leurs proches sont ainsi de plus en plus relégués dans l’indifférence et la solitude », ajoutent les évêques.

Les évêques affirment que la communauté chrétienne « ne peut rester sourde et insensible au cri de souffrance ».

« Dans le frère souffrant nous apercevons les traits du Seigneur qui nous rappelle à notre responsabilité de baptisés et à la nécessité du geste humble et concret du lavement des pieds, les uns à l’égard des autres. Un appel à combattre les préjugés et à s’ouvrir à l’accueil, l’accompagnement, la relation », expliquent les évêques.

« La plus grande souffrance pour ceux qui vivent ce malaise existentiel est la solitude, poursuivent-ils. Nous ne pouvons pas prendre conscience de cette présence uniquement lorsqu’elle est reprise de manière dramatique par les faits divers ».

« Un engagement plus important de la part de ceux qui peuvent aider à travers les soins médicaux est certes nécessaire, observent-ils. Mais il est encore plus urgent que nos communautés chrétiennes soient perçues comme des lieux de guérison pour ces frères. Des lieux où le malaise ne disparaîtra peut-être pas, mais où personne ne se sentira exclu à cause de ce dernier ou de la maladie qui l’affecte », précisent les évêques.

« Que le Seigneur nous aide à être moins superficiels, moins distraits, moins renfermés sur nous-mêmes et davantage prêts à faire un premier pas vers l’autre, en un mot, à se faire ‘prochain’ de l’autre », concluent les évêques.

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ZENIT Staff

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