ROME, Mercredi 31 octobre 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI assigne à L’Osservatore Romano la tâche de manifester « la fécondité de la rencontre entre foi et raison ».

C’est en effet ce que recommande Benoît XVI en ces termes, dans une lettre au nouveau directeur, M. Gian Maria Vian : « En cherchant et en créant des occasions de confrontation, "L'Osservatore Romano" pourra toujours mieux servir le Saint-Siège, en montrant la fécondité de la rencontre entre foi et raison, grâce à laquelle devient également possible une collaboration cordiale entre croyants et non croyants. Sa tâche fondamentale reste bien sûr celle de favoriser dans les cultures de notre temps cette ouverture confiante et, dans le même temps, profondément raisonnable au Transcendant sur lequel, en dernière analyse, se fonde le respect de la dignité et de la liberté authentique de tout être humain ».

Lettre du Pape au Directeur de "L'Osservatore Romano"
Exprimer la réalité de l'Eglise universelle
dans la collaboration entre croyants et non croyants

A l'Illustre Professeur
Giovanni Maria VIAN

C'est avec une grande estime et une affection sincère que je vous adresse mon salut au moment où, cher Professeur, vous assumez la fonction de Directeur de "L'Osservatore Romano", une fonction de grande responsabilité en raison de la nature particulière du journal du Vatican.

Votre profonde formation culturelle en tant qu'historien du christianisme, en particulier votre connaissance de l'histoire de la papauté contemporaine, votre expérience de journaliste, comme éditorialiste de divers quotidiens et périodiques, votre collaboration pendant dix ans à "L'Osservatore Romano", et également l'appartenance à une illustre famille de grande tradition chrétienne dans le fidèle service au Saint-Siège, constituent une garantie sûre pour la délicate fonction qui vous est confiée.

Vous vous insérez ainsi dans la longue et grande histoire du "journal du Pape" qui, commencée en 1861, a vu se succéder à sa direction différentes personnalités, de l'Avocat de Forlì, Nicola Zanchini, avec le journaliste Giuseppe Bastia, qui les premiers remplirent cette charge, jusqu'au cher et apprécié Prof. Mario Agnes.

Né pour soutenir la liberté du Saint-Siège à un moment critique et providentiel de son histoire, "L'Osservatore Romano" a toujours diffusé les enseignements des Pontifes Romains et les interventions de ses plus proches collaborateurs sur les problèmes cruciaux que l'humanité rencontre sur son chemin.

On connaît le choix d'impartialité qui caractérisa l'information du journal du Vatican au cours de la Première Guerre mondiale. Dans la tempête des événements qui se succédèrent alors, et ensuite au cours du deuxième conflit tragique du XX siècle, "L'Osservatore Romano" - transféré à l'intérieur de l'Etat du Vatican depuis la fin de 1929 - accrut ultérieurement son prestige et sa diffusion, également grâce à la possibilité que le journal avait de puiser à des sources d'information que, à cette époque, seule l'indépendance vaticane pouvait garantir.

Organe d'information faisant autorité et respecté, ce fut précisément alors qu'il fut soutenu par d'importants périodiques ("L'illustrazione vaticana", "L'Osservatore della Domenica", "Ecclesia"), alors que plus tard, on commença à le publier dans des éditions périodiques en différentes langues, de manière à assurer une diffusion réellement internationale.

Cette dimension mondiale, qui deviendra encore plus concrète et efficace à travers les possibilités aujourd'hui offertes par la présence "on line", apparaît plus que jamais importante pour exprimer véritablement la réalité de l'Eglise universelle, la communion de toutes les Eglises locales et leur enracinement dans les différentes situations, dans un contexte d'amitié sincère envers les femmes et les hommes de notre temps.

En cherchant et en créant des occasions de confrontation, "L'Osservatore Romano" pourra toujours mieux servir le Saint-Siège, en montrant la fécondité de la rencontre entre foi et raison, grâce à laquelle devient également possible une collaboration cordiale entre croyants et non croyants. Sa tâche fondamentale reste bien sûr celle de favoriser dans les cultures de notre temps cette ouverture confiante et, dans le même temps, profondément raisonnable au Transcendant sur lequel, en dernière analyse, se fonde le respect de la dignité et de la liberté authentique de tout être humain.

En invoquant sur vous, sur le Vice-Directeur, M. Carlo Di Cicco, ainsi que sur vos collaborateurs et sur ceux qui oeuvrent à la réalisation du journal, la protection maternelle de la Très Sainte Vierge Marie et l'intercession de saint Pierre, je donne volontiers à tous ma Bénédiction, en gage d'abondantes faveurs célestes.

Du Vatican, le 27 octobre 2007

© L'Osservatore Romano - 30 octobre 2007