ROME, Vendredi 19 octobre 2007 (ZENIT.org) – Le secrétaire général de la Commission des Episcopats de la Communauté Européenne (COMECE), Mgr Treanor, salue l’annonce d’un accord sur un nouveau Traité institutionnel pour l’Union européenne.
En effet, l’accord trouvé cette nuit lors du Conseil européen de Lisbonne entre les 27 chefs d’Etats et de gouvernement de l’UE met fin à 4 années de tentatives difficiles et de crise institutionnelle suite au rejet du Traité constitutionnel par les referendums en France et aux Pays Bas en 2005.
Malgré les menaces qu’ont fait peser jusqu’au dernier moment les revendications nationales sur l’issue des négociations, la COMECE salue le fait que le souci du bien commun et l’intérêt de 500 millions de citoyens l’aient finalement emporté.
La COMECE salue particulièrement l’introduction de l’article 15b du Traité sur le fonctionnement de l’UE, qui stipule que « L’Union respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les églises et les associations ou communautés religieuses dans les États membres. » Et notamment « reconnaissant leur identité et leur contribution spécifique, l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec ces églises et organisations ». Sur la base de cet article, qui introduit une nouvelle disposition dans les Traités, les institutions de l’UE s’engagent à mener un dialogue plus approfondi avec les Eglises, permettant ainsi aux chrétiens d’accompagner plus efficacement le processus de construction européenne vers un Union plus solidaire et plus juste pour les citoyens européens, une Union plus responsable face aux grands défis mondiaux.
La COMECE note avec intérêt que le Traité modificatif introduit un préambule au Traité sur l’Union européenne qui reconnaît les héritages culturels, religieux et humanistes de l’Europe [1]. Cependant, Mgr Treanor rappelle que « le débat sur les racines chrétiennes de l’Europe est bénéfique pour la réflexion sur l’identité européenne ; il doit donc rester d’actualité ».
Le Traité modificatif, qui sera solennellement signé par les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 le 13 décembre prochain à Lisbonne, devra ensuite être ratifié par référendum en Irlande et sans doute par voie parlementaire dans les autres Etats membres.
Le Secrétariat de la COMECE encourage les chrétiens à s’approprier dans les prochains mois les questions et les enjeux du débat européen. Le Traité modificatif, malgré ses lacunes et sa complexité, représente pour l’UE élargie une solution institutionnelle satisfaisante ; il introduit des réformes nécessaires dans le processus décisionnel qui devraient permettre de poursuivre la construction européenne sur des bases efficaces et justes.
Dans le contexte du Sommet européen de Lisbonne, il vaut la peine de se remémorer les récentes paroles du Pape Benoît XVI : « Même si, (…) sur quelques aspects, il est possible de formuler des critiques justifiées vis-à-vis de quelques institutions européennes, le processus d’unification est de toute façon une œuvre d’une grande portée qui a permis à ce Continent, longtemps miné par des conflits continuels et des guerres fratricides désastreuses, de vivre une période de paix qu’il n’avait pas connue depuis longtemps. »[2]
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[1] « S’INSPIRANT des héritages culturels, religieux et humanistes de l’Europe, à partir desquels se sont développées les valeurs universelles que constituent les droits inviolables et inaliénables de la personne humaine, ainsi que la liberté, la démocratie, l’égalité et l’État de droit ».